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L'UE met en garde contre une fin de l'accord sur le nucléaire iranien

Le chef de la diplomatie de l'UE Josep Borrell. AFP / Kenzo TRIBOUILLARD

Le chef de la diplomatie de l'UE Josep Borrell a averti vendredi à Bruxelles que l'Iran devait se conformer à ses engagements pour éviter la fin de l'accord sur le nucléaire, qu'il n'a pas exclue.

"Nous sommes désireux de maintenir cet accord mais pour cela nous avons besoin que l'Iran remplisse ses engagements" et "revienne à un respect total de l'accord sans délai", a souligné M. Borrell à l'issue d'une réunion extraordinaire des ministres des Affaires étrangères des 28.

"Nous croyons fermement qu'il est dans notre intérêt de préserver le JCPOA (sigle de cet accord signé en 2015) autant que possible", a-t-il poursuivi au cours d'une conférence de presse. "Sans (cet accord), l'Iran serait une puissance nucléaire".

Le responsable européen a répété "regretter" la décision des Etats-Unis qui s'en sont retirés en 2018 et ont rétabli des sanctions. Le point de départ d'une nouvelle crise entre Washington et Téhéran qui a culminé avec l'élimination le 3 janvier à Bagdad, par un tir de drone américain, du général iranien Qassem Soleimani.

"Peut-être que nous ne pourrons pas éviter que le JCPOA soit finalement annulé, parce qu'il est possible que le mécanisme de règlement des différends soit activé, et je ne peux pas exclure que cela arrive", a concédé Josep Borrell, tout en ajoutant qu'"aujourd'hui l'état d'esprit général était à éviter que cela n'arrive".

L'Iran a aussi commencé à détricoter l'accord, affirmant dimanche dernier ne plus se sentir tenu par aucune limite "sur le nombre de ses centrifugeuses" utilisées pour la production de combustible nucléaire.

Transparence sur le crash
La France et l'Allemagne ont averti que si l'Iran ne revenait pas à un respect de ses engagements, elles pourraient décider de déclencher un mécanisme de règlement des différends prévu dans l'accord, pouvant mener à terme au rétablissement de sanctions par le Conseil de sécurité de l'ONU.

Mais la décision d'entamer cette procédure n'a pas été discutée vendredi, a précisé M. Borrell. Les Européens attendent le résultat d'inspections de l'ONU sur le terrain.

Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a averti vendredi matin sur la radio RTL que si les Iraniens "poursuivent le détricotage de l'accord de Vienne, dans un délai assez proche, entre un an et deux ans, ils pourraient accéder à l'arme nucléaire". "Ce qui n'est pas envisageable", a-t-il poursuivi, insistant sur le nécessaire respect de l'accord.

Les ministres européens réunis à Bruxelles ont aussi appelé Téhéran à la transparence sur le crash du Boeing ukrainien mercredi en Iran.

Plusieurs pays occidentaux, notamment le Canada, les Etats-Unis et le Royaume-Uni, estiment que la catastrophe, qui a causé la mort de 176 personnes, a sans doute été provoquée par un missile iranien tiré par erreur, ce que l'Iran dément.

"Rien ne doit être mis sous le tapis, si c'était le cas ce serait un terrain propice de nouveau à la défiance", a souligné le chef de la diplomatie allemande, Heiko Maas.

Le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg a aussi jugé qu'il n'y avait "aucune raison de ne pas croire" à la piste du missile évoquée par plusieurs pays membres de l'Alliance.

A propos de la crise en Libye, autre sujet au menu de la réunion de vendredi, M. Borrell a exprimé la volonté des Européens de s'engager en vue d'une solution politique.

Il a relevé les risques créés par le conflit, en particulier avec la présence de plus en plus signalée de "combattants en provenance de Syrie et du Soudan". Plus tôt dans la semaine, c'est "l'ingérence de la Turquie" qu'avait condamnée Josep Borrell.

Le chef de la diplomatie de l'UE Josep Borrell a averti vendredi à Bruxelles que l'Iran devait se conformer à ses engagements pour éviter la fin de l'accord sur le nucléaire, qu'il n'a pas exclue. "Nous sommes désireux de maintenir cet accord mais pour cela nous avons besoin que l'Iran remplisse ses engagements" et "revienne à un respect total de l'accord sans délai", a souligné M....