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Société - conférence de presse

La prestation de Carlos Ghosn suscite des avis partagés

Walid Joumblatt propose de confier à l’ex-magnat de l’automobile le portefeuille de l’Énergie.

Carlos Ghosn lors de la presse de conférence tenue mercredi à Beyrouth. Joseph Eid/AFP

Si la presse française n’a pas été convaincue par la prestation de Carlos Ghosn, au lendemain de sa première apparition publique depuis son évasion du Japon le 30 décembre, celle-ci a été largement saluée au Liban. Le leader druze et chef du Parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt, est allé même jusqu’à proposer de confier à l’ancien PDG de Renault-Nissan le portefeuille de l’Énergie. D’ailleurs, depuis son retour au Liban, de nombreuses voix se sont élevées en faveur de l’entrée de M. Ghosn dans l’arène politique.

« De victime, Carlos Ghosn s’est transformé en justicier. C’est presque Saint-Just. En attendant le verdict de la justice implacable japonaise et l’avis de l’État de non-droit au Liban, le nommer ministre de l’Énergie à la place de la racaille actuelle serait une bonne idée », a écrit en français M. Joumblatt sur sa page Twitter. Dans la traduction en arabe de son tweet, le leader druze a ajouté que M. Ghosn a « construit un empire » et qu’il « faut profiter de son expérience ».

Réagissant à ces propos, après son audition au Palais de justice de Beyrouth dans le cadre du mandat d’arrêt émis par Interpol à la demande du Japon, M. Ghosn s’est dit « honoré par le fait que Walid Joumblatt propose » son nom. « Mais ce n’est pas dans mes intentions », a-t-il ajouté dans des déclarations à la LBC. « Je ne suis pas un homme politique et je ne veux pas entrer en politique, a-t-il poursuivi. Je suis prêt à aider le Liban par mon expérience. »


(Lire aussi : Ghosn interdit de quitter le pays : une « mesure technique » pour un jugement au Liban ?)


Plusieurs internautes ont applaudi la proposition de M. Joumblatt. Diana Tannous s’est ainsi demandée s’il ne fallait pas le nommer à la tête du ministère des Finances aussi. Fayez Boureslan a affirmé appuyer totalement la proposition du leader druze. Un autre internaute, Roy, a proposé même qu’il soit élu président de la République.

La conférence de presse, tenue mercredi par M. Ghosn pour expliquer les dessous des procès dont il fait l’objet, a été largement commentée par les internautes sur les réseaux sociaux. Au Liban, nombreux sont ceux qui ont salué sa prestation et lui ont rendu hommage. Même Jad Chaaban, militant de la société civile, qui critique toute la classe politique et économique, a estimé sur son compte Twitter que « quelle que soit la position qu’on a envers Carlos Ghosn, la conférence de presse qu’il a tenue devrait être enseignée dans les facultés de droit ».

« Qu’il soit fautif ou innocent, je pense que c’est un génie dans son domaine », a écrit Khaldoun. Pour Toufic Khoury, « cet homme sera toujours un exemple à suivre dans le monde des affaires ». « Je crois fermement qu’il est victime des conspirations japonaises », a-t-il ajouté.

Wissam Braydi, présentateur de télévision, a pour sa part affirmé que « le succès réalisé par Carlos Ghosn durant sa carrière et sa bonne réputation lui servent bien dans la crise par laquelle il passe ». « Une bonne réputation est plus précieuse que l’argent », a-t-il insisté.



(Lire aussi : Carlos Ghosn a assuré un show sans lever les doutes, estime la presse française)


« Il ressemble à beaucoup de politiciens »
Mais M. Ghosn a également essuyé des critiques, de nombreux internautes affirmant qu’il ne les a pas convaincus et le traitant de corrompu. Diana Mokalled, journaliste, a écrit : « Depuis hier (mercredi), Carlos Ghosn fait des déclarations et ne tarit pas d’éloges envers la justice libanaise. Il va presque jusqu’à estimer que la corruption au Liban n’est pas importante. Je le regarde et je ne crois pas le nombre de Libanais qui sont subjugués par lui, jugeant qu’il constitue l’espoir du Liban. Cette personne ressemble à beaucoup de politiciens et hommes d’affaires dans ce pays. »

Lors de la conférence de presse, l’ancien PDG de Renault-Nissan a dénoncé un « coup monté » contre lui et s’est dit décidé à « laver son honneur ». Il avait en outre affirmé ne pas avoir d’ambition politique. « Mais si un responsable vient me demander une aide pour améliorer la situation au Liban, je le ferai », avait-il ajouté.


(Lire aussi : Ghosn en Israël : que dit la loi libanaise et que risque l'ancien PDG de Renault-Nissan)



Cette apparition télévisée, qui a été retransmise en direct sur plusieurs chaînes locales et internationales, n’a pas convaincu la presse française, qui a estimé qu’il n’a pas levé les doutes sur sa culpabilité. Pour Libération, M. Ghosn « parle de son dossier comme d’une affaire politique et non pas comme d’un délit de droit commun ». L’éditorialiste de Sud-Ouest, Bruno Dive, a observé que Carlos Ghosn « était presque triomphant, peut-être trop », notant que sa « démonstration » n’a pas livré de « révélations fracassantes ».

Le Figaro a titré en une sur la « contre-attaque » du capitaine d’industrie, alors que pour Le Courrier Picard, Carlos Ghosn « a des arguments pour semer le doute ». Mais « il en manque aussi pour lever les suspicions qui pèsent sur son avidité », a écrit Bertrand Meinnel.


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Si la presse française n’a pas été convaincue par la prestation de Carlos Ghosn, au lendemain de sa première apparition publique depuis son évasion du Japon le 30 décembre, celle-ci a été largement saluée au Liban. Le leader druze et chef du Parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt, est allé même jusqu’à proposer de confier à l’ancien PDG de Renault-Nissan le portefeuille...

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Les revues "L'OBS" et "Le Point" du 9 janvier 2020 consacrent plusieurs pages sur la biographie de Carlos Ghosn jusqu'à remonter à son arrière-arrière-arrière grand-père... Que ces magazines s'occupent de leurs oignons Le litige de Carlos Ghosn avec Nissan est d'ordre salarial et personnel qui ne regarde que lui et Nissan exclusivement. Je souhaiterais que ces deux publications s'occupent de leurs oignons et laisser la paix à Carlos Ghosn rentré au Liban, pays natal de ses parents et de ses ancêtres. "Celui qui sert bien son pays n'a pas besoin d'aïeux". (Voltaire.

Un Libanais

15 h 26, le 10 janvier 2020

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Commentaires (1)

  • Les revues "L'OBS" et "Le Point" du 9 janvier 2020 consacrent plusieurs pages sur la biographie de Carlos Ghosn jusqu'à remonter à son arrière-arrière-arrière grand-père... Que ces magazines s'occupent de leurs oignons Le litige de Carlos Ghosn avec Nissan est d'ordre salarial et personnel qui ne regarde que lui et Nissan exclusivement. Je souhaiterais que ces deux publications s'occupent de leurs oignons et laisser la paix à Carlos Ghosn rentré au Liban, pays natal de ses parents et de ses ancêtres. "Celui qui sert bien son pays n'a pas besoin d'aïeux". (Voltaire.

    Un Libanais

    15 h 26, le 10 janvier 2020

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