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À La Une - Liban

Hariri et Berry soulignent l'urgence d'une formation rapide du gouvernement

"Il est nécessaire d'aborder cette échéance dans le calme, loin des crispations politiques", affirment les deux dirigeants dans un communiqué commun.

Le Premier ministre sortant Saad Hariri, reçu par le président du Parlement, Nabih Berry, le 17 décembre 2019 à Aïn el-Tiné. Photo fournie par le Parlement

Le Premier ministre libanais sortant Saad Hariri, qui avait démissionné le 29 octobre sous la pression de la rue, et le président du Parlement Nabih Berry ont affirmé mardi que la formation d'un nouveau gouvernement était "plus qu'urgente", après trois nuits de violence et deux jours avant les consultations parlementaires contraignantes pour la désignation d'un nouveau chef de cabinet.

"Il est plus qu'urgent pour le pays qu'un gouvernement soit rapidement formé", indique un communiqué publié à l'issue d'un entretien entre les deux hommes qui a duré plus d'une heure et demie et qui intervient après les violences de la nuit dernière à Beyrouth et dans d'autres régions. "Il est nécessaire d'aborder cette échéance dans le calme, loin des crispations politiques et dans une atmosphère mettant en avant l'intérêt du pays devant tous les autres", poursuit le texte.


Nabih Berry et Saad Hariri ont également appelé les Libanais à "ne pas se laisser entraîner vers la sédition", au lendemain d'actes hostiles de fauteurs de trouble contre la contestation à Beyrouth et dans d'autres régions après la diffusion d'une vidéo d'un individu qui s'en était pris aux symboles de la communauté chiite.

"Les Libanais doivent faire preuve de discernement et de vigilance, et ne doivent pas se laisser entraîner vers la sédition pour laquelle certains ne cessent d’œuvrer", indique un communiqué publié à l'issue de l'entretien entre les deux hommes qui ont déjeuné ensemble à Aïn el-Tiné. "On ne peut combattre la sédition qu'en préservant la paix civile et l'unité nationale, en rejetant l'incitation à la haine, et en laissant les forces de sécurité et l'armée faire leur travail pour préserver la sécurité des gens et la protection des biens publics et privés", poursuit ce communiqué.

Plus tôt dans la journée, MM. Berry et Hariri avaient condamné le contenu de la vidéo de Samer Sidaoui, un individu habitant en Grèce, qui avait provoqué la colère de partisans chiites du Hezbollah et du mouvement Amal.


Lundi, quelques heures à peine avant le début prévu des consultations, Saad Hariri, devenu favori à sa propre succession après le soutien de Dar el-Fatwa en sa faveur, a informé M. Berry et le chef de l’État Michel Aoun qu'il souhaitait un report des consultations, notamment après la décision des Forces libanaises, pourtant alliées traditionnelles de M. Hariri, de ne pas le désigner. Le chef de l’État a alors repoussé de trois jours ces consultations. Jeudi, le Courant patriotique libre avait annoncé qu'il se rangerait dans les rangs de l'opposition.

"Tout cela aurait conduit à une désignation sans la participation d'un groupe parlementaire chrétien de poids, ce qui est en contradiction avec l'attachement constant du président Hariri aux impératifs de l'entente nationale", affirmait un communiqué publié par le bureau de presse de M. Hariri lundi.

Au lendemain de ce communiqué, Saad Hariri est entré en contact dans la journée avec le chef des Marada Sleiman Frangié, lui expliquant qu'il n'avait pas pour objectif "de minimiser la représentation des Marada ou des députés chrétiens indépendants". Il a aussi remercié M. Frangié et les députés qui prévoyaient de le nommer.

De son côté, le chef du Mouvement de l’indépendance, Michel Moawad, a appelé Saad Hariri à consentir des "sacrifices et des concessions", tout en réaffirmant qu'il désignera l’ancien ambassadeur du Liban aux Nations Unies, Nawaf Salam, actuellement juge à la Cour internationale de justice.



(Lire aussi : Au-delà du report des consultations, la perspective d’un cabinet Hariri s’éloigne)



Pour sa part, le coordonnateur spécial du secrétaire général des Nations Unies pour le Liban, Jan Kubis, s'en est vigoureusement pris aux leaders politiques du pays. "Quand est-ce que les politiciens vont enfin comprendre que bloquer une solution politique durable met le Liban de plus en plus sur le gril ?", a notamment lancé le responsable onusien sur son compte Twitter.

Le mouvement populaire inédit contre la classe dirigeante, accusée de corruption et d'incompétence, réclame le départ de l'ensemble de la classe politique actuelle et la nomination d'un gouvernement composé uniquement de technocrates et de personnalités indépendantes des partis confessionnels. Il refuse la reconduction de M. Hariri à son poste, et quelques dizaines de manifestants se sont rassemblés lundi en début de soirée près de son domicile.

Saad Hariri, avait démissionné sous la pression de la rue le 29 octobre, affirmant que le pays avait besoin d'un "choc positif". Depuis cette date, la présidence justifiait le retard dans le lancement des consultations par la nécessité de trouver une formule adéquate pour la formation du futur cabinet, afin d'éviter tout retard dans ce processus.

Si le choix de M. Hariri semble se confirmer pour la présidence du Conseil, après le retrait de plusieurs candidats proposés au cours des dernières semaines, et alors qu'il bénéficie du soutien de Dar el-Fatwa, la forme que devrait prendre le nouveau gouvernement continue de diviser. Alors qu'à l'instar de ce que réclame la rue, Saad Hariri a affirmé à maintes reprises qu'il n’acceptera de présider qu’un gouvernement de technocrates, libre de toute figure politique conventionnelle et doté de pouvoirs exceptionnels pour être en mesure de faire face à une crise exceptionnelle, le chef de l’État et le tandem chiite, composé du Hezbollah et du mouvement Amal, prônent un gouvernement techno-politique.


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commentaires (3)

HIER ENCORE SES PARTISANS ONT SACCAGE LES PLACES DES MANIFESTANTS PACIFIQUES UN PEU PARTOUT ET ONT BRULE DES TENTES ET DES VOITURES. QUEL CULOT !

LA LIBRE EXPRESSION

20 h 56, le 17 décembre 2019

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Commentaires (3)

  • HIER ENCORE SES PARTISANS ONT SACCAGE LES PLACES DES MANIFESTANTS PACIFIQUES UN PEU PARTOUT ET ONT BRULE DES TENTES ET DES VOITURES. QUEL CULOT !

    LA LIBRE EXPRESSION

    20 h 56, le 17 décembre 2019

  • un entretien entre les deux hommes qui a duré plus d'une heure et demie......... Une heure et demie...wow, ils doivent être esquintés...je te tire tu me tire par la barbichette... Berri a du bol, pas de barbichette...

    Wlek Sanferlou

    20 h 20, le 17 décembre 2019

  • C' est bien sur les principes tout le monde est d' accord! Hahahaha ! Rire à défaut de pleurer...

    LeRougeEtLeNoir

    18 h 24, le 17 décembre 2019

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