L’activiste libanais anti-Hezbollah Lokman Slim a fait assumer au secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, et au chef du mouvement Amal, Nabih Berry, la responsabilité de toute atteinte à sa personne, après des menaces de mort le visant placardées sur les murs de son domicile dans la banlieue sud de Beyrouth.
La tente dans laquelle l’activiste chiite, connu pour ses positions hostiles au Hezbollah, et d’autres compagnons avaient organisé un débat mardi sur la neutralité, dans le centre-ville de Beyrouth, avait été investie le jour même par des protestataires violents et incendiée le lendemain.
Dans un communiqué, l’éditeur et cofondateur de l’ONG Umam pour la préservation de la mémoire affirme qu’un groupe d’hommes a manifesté dans le jardin de sa maison au soir du mercredi 11 décembre, le traitant de "traître" et l’insultant. Le lendemain, jeudi soir, des affiches le menaçant ont été placardées sur le mur d’enceinte et les entrées de la maison, qui abrite également les bureaux de l’ONG Umam et de la maison d’édition Dar Al Jadid. Dans le même temps, la famille Slim publiait un communiqué désavouant Lokman Slim et l’accusant de "faire la promotion de la normalisation avec l’ennemi israélien" et d’être lié à l’ambassade américaine.
"Par prévention contre tout acte qui me viserait, ainsi que ma famille ou ma maison, je fais assumer aux forces du fait accompli, sayyed Hassan Nasrallah et Nabih Berry, l’entière responsabilité de ce qui s’est produit", affirme M. Slim dans son communiqué, indiquant qu’il place sa famille et sa maison sous la protection des forces de sécurité libanaises, en premier lieu l’armée.
Lors d’un débat organisé mardi sur le thème de la "neutralité des États et la prospérité", dans le parking des Lazaristes, des hommes avaient fait irruption dans la tente, affirmant que l’un des présents avait évoqué l’État d’Israël et scandant des slogans en faveur de la Palestine, faisant fuir le public. Dans une déclaration à la chaîne al-Jadeed, l'un des militants, Makram Rabah, avait expliqué que le thème du débat, dont l'un des intervenants principaux devait être l'ambassadeur à la retraite Hicham Hamdane, devait évoquer la neutralité du Liban dans le conflit entre l'Iran et certains pays arabes. "Nous n'avons absolument pas évoqué le conflit arabo-israélien ni appelé à la normalisation avec l'ennemi sioniste", avait-il assuré.
Dans un tweet, le député Hezbollah Ibrahim Moussaoui avait estimé mardi que "tout appel à la neutralité, alors que l'ennemi occupe la Palestine et des parties de la Syrie, du Liban et de la Jordanie (...) constitue une trahison (...) et rejoint, délibérément ou non, les objectifs de l'ennemi". Le lendemain, de jeunes hommes ont incendié la tente où se tenait le débat.
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commentaires (10)
Je suis très curieuse de connaître la réaction de nos juges, procureurs de la républiques avocats et tout le système judiciaire. Ils sont très actifs en ce moment pour prouver leur bon fonctionnement et leur intransigeance vis à vis des citoyens qui transgressent la loi et osent bloquer les passages. Qu’en est il de ceux qui non seulement complotent contre le pays se donnent le droit de menacer de mort des citoyens qui osent élever la voix contre la traîtrise et l’abus de pouvoir pour faire taire les vérités qui dénoncent ces fait commis par le Hezbollah en menaçant de mort qui Quiconque se mettrait sur sa route pour lui faire entendre raison ? Où est Mme Aoun la procureure qui se dit honnête et n'hésite pas à traduire en justice des personnes qui ont été soupçonnés de fraudes et d’abus de bien sociaux? Y at-il encore et toujours deux poids deux mesures dans ca pays? Ou craint on pour sa propre vie en sacrifiant celle des autres. Allez. Tous pourris jusqu’a L’os et lâches par dessus le marché.
Sissi zayyat
00 h 08, le 14 décembre 2019