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Chercheurs français en Iran: la justice renvoie une demande de libération

L'anthropologue franco-iranienne et spécialiste de l'islam chiite Fariba Adelkhah est actuellement détenue en Iran. Capture d'écran d'une vidéo publiée sur YouTube.

La justice iranienne a renvoyé devant un tribunal de Téhéran une demande de libération sous caution de deux universitaires français détenus en Iran depuis six mois, selon l'agence semi-officielle iranienne Isna.

L'anthropologue franco-iranienne Fariba Adelkhah, spécialiste du chiisme et directrice de recherche au Centre de recherches internationales (CERI) de Sciences Po Paris, et son collègue Roland Marchal, spécialiste de la Corne de l'Afrique et chercheur au même institut, sont détenus en Iran depuis juin.

Mme Adelkhah est accusée d'espionnage et M. Roland de "collusion contre la sécurité nationale".

Le président français Emmanuel Macron a demandé une nouvelle fois mardi soir leur libération "sans délai", jugeant leur emprisonnement "intolérable".

Citant leur avocat, Saïd Dehghan, Isna rapporte qu'une demande de libération sous caution présentée pour les deux chercheurs a été approuvée par un juge mais que le parquet a fait appel de la décision.

"La caution pour mes clients avait été fixée et le juge avait accepté leur libération sous caution", a déclaré Me Dehghan, à l'agence.

Mais le parquet "a contesté" et la demande de libération sous caution "doit être renvoyée devant un tribunal compétent" pour trancher ce genre de litige, "en l'occurrence le tribunal révolutionnaire" de Téhéran, a-t-il ajouté.

L'Iran, qui ne reconnaît pas la double nationalité, a accusé Paris "d'interférence inacceptable" dans ses affaires domestiques après que le gouvernement français eut tenté d'obtenir un accès à Mme Adelkhah.

"Les Français ne doivent pas oublier que l'Iran est souverain et indépendant", a écrit mercredi le porte-parole du ministère des Affaires étrangères iranien, Abbas Moussavi, sur Twitter.

"Notre gouvernement et notre système judiciaire n'accepteront jamais le moindre conseil de qui que ce soit", ajoute-t-il, sans faire référence explicitement aux propos de M. Macron, "et pour nous, (toute) ingérence dans les Affaires intérieures de l'Iran est inacceptable".

Des confrères de Mme Adelkhah et M. Marchal ont appelé en octobre la France à suspendre toute coopération scientifique et universitaire avec l'Iran en signe de protestation.

Mardi, la mairie de Paris a lancé une campagne de soutien aux deux universitaires, dont les portraits sont désormais affichés devant l'Hôtel de Ville.

Samedi, un chercheur américain détenu en Iran pendant plus de trois ans, Xiyue Wang, a été libéré contre la remise en liberté d'un universitaire iranien spécialiste des cellules souches, Massoud Soleimani, détenu aux Etats-Unis depuis 2018, dans le cadre d'un échange de prisonniers entre Téhéran et Washington.

La justice française a rendu en mai un avis favorable à l'extradition vers les Etats-Unis de Jalal Rohollanejad, ingénieur iranien à qui Washington reproche une tentative d'exportation vers l'Iran de matériel susceptible d'être utilisé à des fins militaires, en violation des sanctions américaines contre ce pays.

Les demandes de remise en liberté de M. Rohollanejad ont jusqu'à présent été refusées par la justice française.

La justice iranienne a renvoyé devant un tribunal de Téhéran une demande de libération sous caution de deux universitaires français détenus en Iran depuis six mois, selon l'agence semi-officielle iranienne Isna.L'anthropologue franco-iranienne Fariba Adelkhah, spécialiste du chiisme et directrice de recherche au Centre de recherches internationales (CERI) de Sciences Po Paris, et son...