Plusieurs contestataires, qui avaient organisé des convois pour manifester devant les domiciles de plusieurs personnalités politiques, ainsi qu'une journaliste, ont été violemment agressés dans la nuit de mardi à mercredi dans le quartier de Aïn el-Tiné à Beyrouth, tout près de la résidence du président du Parlement Nabih Berry, par des agents de la police du Parlement, selon leurs témoignages.
Selon plusieurs médias locaux, plusieurs personnes ont été blessées et transportées dans des hôpitaux. Des vidéos circulant sur les réseaux sociaux montrent des manifestants en sang racontant avoir été frappés par les "bandits de Berry", comme les appellent les contestataires.
Plusieurs voitures ont été endommagées, dont celle de la journaliste du quotidien an-Nahar, Paula Naoufal, qui couvrait ces manifestations. Sur son compte Twitter, la journaliste, qui se trouvait dans sa voiture, a posté une vidéo juste avant son agression dans laquelle on voit des agents des forces de l'ordre patrouillant entre les voitures.
L'agression de ces manifestants et de la journaliste a été largement condamnée sur les réseaux sociaux.
Vitres de voiture brisées à Aïn el-Tiné. Photos Facebook
Dans la journée, la police du Parlement a donné sa version des faits. "Après minuit, des groupes de manifestants ont commencé à jeter des déchets et des bouteilles vides sur des agents protégeant les lieux, blessant l'un d'eux qui a dû être transporté à l'hôpital. Ensuite, des échauffourées ont éclaté entre la foule et les agents de police", indique un communiqué publié par le commandement de la police du Parlement à Aïn el-Tiné. "Nous respectons les lois. Les citoyens ont le droit de manifester et depuis le début du mouvement, la police du Parlement observe dans la plus grande discipline et bienveillance tous les rassemblements qui se déroulent dans notre périmètre d'action", poursuit ce texte, indiquant qu'un rapport sur les événements de la nuit dernière a été remis à la présidence du Parlement. "Nous affirmons notre attachement à régler les conflits et à préserver la sécurité des manifestants et des agents de la police du Parlement", conclut ce texte.
Avant d'arriver à Aïn el-Tiné, les protestataires avaient organisé plusieurs manifestations devant les domiciles de différentes personnalités politiques à Beyrouth, notamment devant celui du leader druze Walid Joumblatt, dans le quartier de Clémenceau, de la procureure de la cour d’Appel du Mont-Liban, la juge Ghada Aoun, et du député Nicolas Sehnaoui (Courant patriotique libre) à Achrafieh.
Ces dernières semaines, les manifestants se sont plaints de la violence des forces de l'ordre dans le maintien de l'ordre, s'étonnant du fait que les partisans du Hezbollah et du mouvement Amal (de M. Berry) qui avaient attaqué les protestataires le 25 novembre dernier sur la voie-express du Ring courent toujours.
Dans ce contexte, une réunion s'est tenue mercredi au ministère de l'Intérieur entre la ministre sortante Rayya el-Hassan, le directeur général de la Sûreté générale Abbas Ibrahim et le directeur des Forces de sécurité intérieure Imad Osman afin de discuter des mesures prises par les forces de l'ordre pour préserver la sécurité des citoyens et des manifestants ainsi que celle des biens publics et privés.
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commentaires (17)
Ces agissements sont ceux de voyous et pas de forces officielles chargées de protéger les citoyens.
Lecteur excédé par la censure
21 h 26, le 11 décembre 2019