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Troubles en Iran : les bilans de "groupes hostiles" sont des "mensonges absolus", affirme Téhéran

Des Iraniens protestent contre la situation en Iran, au Parvis des droits de l'Homme à Paris, le 2 décembre 2019. / AFP / ALAIN JOCARD

L'Iran a rejeté mardi les bilans de la répression du mouvement de contestation fournis, selon Téhéran, par des "groupes hostiles", les qualifiant de "mensonges absolus".

Le président américain Donald Trump, partisan d'une ligne dure face à la République islamique, a également commenté mardi le dernier bilan d'"au moins 208 morts" communiqué la veille par Amnesty International. Lors d'une conférence de presse à Londres, il a jugé "terrible" que beaucoup, beaucoup de gens" soient "tués en Iran pour le simple fait de manifester".

"Je dis clairement que les chiffres fournis par des groupes hostiles sont des mensonges absolus", avait auparavant réagi le porte-parole du pouvoir judiciaire iranien, Gholamhossein Esmaili, cité par la télévision d'Etat.

"Ils ont annoncé quelques chiffres ainsi que certains noms, mais ce sont des chiffres fabriqués et ce sont des mensonges", avait-il ajouté.

Selon ce responsable iranien, "les noms qu'ils ont donnés sont aussi des mensonges car ils comprennent des personnes encore en vie et d'autres qui sont décédées de mort naturelle".

Dans son communiqué, Amnesty International a estimé que le bilan de la répression de la contestation en Iran était même "vraisemblablement supérieur" à 208 morts, en disant fonder son estimation sur des "informations crédibles".

De leur côté, les autorités iraniennes n'ont confirmé que cinq décès --quatre membres des forces de l'ordre tués par des "émeutiers" et un civil--, et annoncé environ 500 arrestations dont celles de 180 "meneurs".

Déclenchées le 15 novembre par l'annonce d'une hausse du prix de l'essence, les manifestations, violentes par endroits, se sont rapidement étendues à au moins 40 villes et localités. Elles ont été accompagnées d'incendies ou d'attaques de stations-service, commissariats, centre commerciaux, mosquées ou bâtiments publics, selon les médias iraniens.


"Confrontation difficile"
Dans sa déclaration, M. Esmaili a par ailleurs accusé les organisations et les médias étrangers de diffuser la "propagande" contre son pays, et d'être derrière les meurtres.

Il a indiqué que 300 personnes arrêtées à la suite des troubles étaient toujours détenues à Téhéran, sans donner de chiffre à l'échelle nationale.

Beaucoup avaient déjà été libérées après avoir été jugées innocentes, a-t-il ajouté.

"En tant que pouvoir judiciaire, nous ne considérons en aucune façon comme des voyous ou des émeutiers ceux qui sont descendus dans la rue pour simplement exprimer leurs objections, même s'ils n'avaient pas de permis légal pour leurs rassemblements de rue", a-t-il dit.

Ses remarques sont intervenues après que la télévision d'Etat a jugé que les forces de sécurité iraniennes n'avaient pas d'autre choix que de recourir à une "confrontation difficile" lorsque les violences ont éclaté.

La télévision a également accusé les médias étrangers d'avoir "exagéré" le bilan des personnes tuées.

D'après elle, des "voyous et des émeutiers" ont attaqué des sites sensibles, y compris des bases militaires, avec des armes à feu et des machettes et, "dans certaines régions", ont "pris des gens en otage".

Dans son communiqué de lundi, Amnesty exhorte la communauté internationale à faire en sorte que les responsables de "cette répression sanglante" rendent des comptes, et accuse les autorités iraniennes de n'avoir aucune "intention de mener des enquêtes indépendantes et impartiales".

L'Iran a rejeté mardi les bilans de la répression du mouvement de contestation fournis, selon Téhéran, par des "groupes hostiles", les qualifiant de "mensonges absolus".
Le président américain Donald Trump, partisan d'une ligne dure face à la République islamique, a également commenté mardi le dernier bilan d'"au moins 208 morts" communiqué la veille par Amnesty International. Lors...