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Culture - Beirut Chants

Sans oublier la fronde et la colère, Beyrouth chante pour la paix...

Fidèle à son rendez-vous annuel depuis douze ans, Beirut Chants 2019 a entamé dimanche soir son chapelet de concerts étalés sur 22 jours et gratuitement offerts au public.

Concert d'ouverture de Beirut Chants 2019 à l'église Saint-Joseph illuminée. Photo DR

Par-delà manifestations et banderoles brandies contre un pouvoir désormais rejeté par une partie de la population libanaise révoltée, à deux doigts du quartier Monnot, théâtre de scandaleux actes de vandalisme il y a quelques jours, a été donné, dimanche soir, le concert d’ouverture de l'édition 2019 du festival Beirut Chants. Pour l'occasion était proposée la Messe en ut majeur (op 86) de Beethoven, comme un vibrant message d’espoir et de paix s’harmonisant parfaitement avec un environnement bouillonnant en quête de transparence, d’équilibre et d’équité sociale et politique.Une foule compacte et un peu en effervescence a envahi la nef et les allées de l’église Saint-Joseph (USJ) illuminée. Devant l’autel, sans décoration ni fleurs et où seul un Christ en croix était dardé par les spots, l’Orchestre philharmonique libanais a célébré, avec la collaboration des musiciens de l’Académie de Paris, le chœur mixte de l’Université antonine et quatre solistes (Ilanab Lobel, soprane ; Ramya Roy, mezzo soprane ; Tobias Westman, ténor ; et Mateusz Hoedt, basse) placés sous la baguette de maestro Toufic Maatouk, le 250e anniversaire de la naissance du génie de Bonn. Avec faste et ferveur.

Une œuvre d'une exceptionnelle sincérité Comme un acte de résistance, de résilience, d’empathie et d’aspiration à la paix, cette œuvre majestueuse et empreinte de piété a mêlé sa musique et ses chants aux voix d’un peuple en déroute qui ne décolère pas devant tant d’inaction et d’arrogante indifférence de la part de ses gouvernants pour un pays qui va droit au mur…

La Messe en ut majeur est la seconde œuvre liturgique de Beethoven, six ans après le Christ au mont des Oliviers et quinze ans avant l’achèvement de la Missa Solemnis. Longue de 45 minutes, comportant les six parties de l’ordinaire de la messe (Kyrie, Gloria, Credo, Sanctus, Benedictus et Agnus Dei), moins connue que la Missa Solemnis, elle occupe peu l’avant-scène de la musique sacrée. Pourtant, de grands chefs d’orchestre se sont penchés sur cette partition intense et y ont laissé leur empreinte. On nomme volontiers, et c’est loin d’être exhaustif, Sir Colin Davis, George Guest, Karl Richter, Carlo Maria Giulini… « Cette Messe en do majeur reste exceptionnelle, malgré son positionnement second par rapport à la grande Messe solennelle », indique le maestro Toufic Maatouk. « À propos de cet opus, Beethoven avait d’ailleurs écrit : « Je suis hésitant à dire quoi que ce soit sur ma Messe ou sur moi-même, mais je pense avoir traité le texte comme rarement on l’a fait. » L’atmosphère générale au premier plan est une résignation sincère de Beethoven partant du Kyrie eleison, avec une musique qui touche par sa qualité d’émotion, mais aussi par sa sincérité et son caractère intime. Ce même thème qui vient en conclusion de la messe dans Agneau de Dieu. Elle se termine par la demande Donnez-nous la paix, comme si le compositeur était constamment à la recherche de cette paix dans la vie. « C’est un cri qui transparaît dans les voix des solistes et des chœurs. Et la paix est ce dont nous avons besoin ces jours-ci », conclut le maestro.

Par-delà manifestations et banderoles brandies contre un pouvoir désormais rejeté par une partie de la population libanaise révoltée, à deux doigts du quartier Monnot, théâtre de scandaleux actes de vandalisme il y a quelques jours, a été donné, dimanche soir, le concert d’ouverture de l'édition 2019 du festival Beirut Chants. Pour l'occasion était proposée la Messe en ut majeur...

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