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Économie - Crise

Réunion à Baabda : des mesures en préparation, mais « pas de contrôle de capitaux »

Le chef de l’État, Michel Aoun, présidant une réunion économique de haut niveau au palais de Baabda, le 29 novembre 2019. Photo Dalati et Nohra

Le président de la République, Michel Aoun, a chargé hier soir, à l’issue d’une réunion à Baabda consacrée à la situation financière, le gouverneur de la Banque centrale (BDL), Riad Salamé, de prendre une série de mesures temporaires afin de résoudre la crise financière que vit le Liban. Le chef de l’État a « présenté plusieurs propositions de sortie de crise, qui ont été discutées par les participants », a indiqué le président de l’Association des banques du Liban, Salim Sfeir, à l’issue de cette réunion. « Comme nous l’avons déjà affirmé, il n’y aura pas de contrôle (formel) de capitaux », a-t-il assuré. Il a annoncé que Riad Salamé avait été, dans ce cadre, chargé de prendre « les mesures temporaires nécessaires, en coopération avec l’ABL, à travers l’émission de circulaires de la BDL », tandis que d’autres propositions évoquées « nécessiteront des textes de lois », a ajouté M. Sfeir, qui a souligné que la crise économique « commence à avoir des répercussions négatives sur les différents secteurs ».

Selon des sources de la chaîne LBCI, ces mesures concerneront le plafonnement des retraits et des transferts de fonds. Ces sources n’ont toutefois pas donné de détails sur les propositions évoquées lors de la réunion. D’autres informations recueillies par L’Orient-Le Jour font état de mesures visant à réguler les créances douteuses des banques, en repoussant leurs échéances, ce qui contribuerait également à alléger la pression sur le secteur privé.

Face à un creusement continu de la balance des paiements (flux de biens, de services et de capitaux entre le pays et le reste du monde), que la Banque du Liban (BDL) a dû couvrir en puisant dans ses réserves en devises, les banques avaient vu leurs quotas journaliers de devises fournies par la BDL réduits. Elles avaient donc fini par limiter dès septembre les retraits de dollars à travers les distributeurs automatiques et les guichets, avant d’être contraintes d’imposer le mois dernier des mesures restrictives sur les retraits, les transferts à l’étranger et les opérations de change, et ce en l’absence d’un contrôle formel des capitaux. Ces mesures restrictives ont fini par être harmonisées par l’ABL, mais n’ont aucune valeur légale, car un contrôle des capitaux doit émaner de la BDL ou du Parlement.

Étaient présents à Baabda pour cette réunion : les ministres sortants des Finances, de l’Économie et des Technologies de l’information, respectivement Ali Hassan Khalil, Mansour Bteich et Adel Afiouni, le ministre d’État chargé des Affaires présidentielles, Salim Jreissati, ainsi que le gouverneur de la Banque centrale, Riad Salamé, le président de l’Association des banques, Salim Sfeir, le chef de la Commission de contrôle des banques, Samir Hammoud, le conseiller économique de Saad Hariri, Nadim Mounla, et le directeur général de la présidence, Antoine Choucair. Les participants à la réunion ont insisté, selon le président de l’ABL, sur « l’importance de la stabilité monétaire et du libéralisme qui ont toujours caractérisé le Liban ». Répondant à une question des journalistes, Salim Sfeir a réfuté toute mise en place d’un système unifié de contrôle des capitaux dans les banques libanaises.

Selon des informations de la LBCI, le Premier ministre sortant, Saad Hariri, a été convié à cette réunion mais n’a pas pu y assister pour « des raisons personnelles ». Des sources proches de M. Hariri citées par la chaîne ont estimé que les réunions de ce genre sont « théoriques » et ne permettront pas d’obtenir des « résultats concrets ». Pour trouver des solutions à la situation actuelle, il faut qu’un gouvernement soit mis sur pied et, donc, il faut lancer les consultations parlementaires contraignantes, soulignent ces sources.

La réunion de haut niveau convoquée par la présidence intervient alors que le pays connaît depuis 44 jours un mouvement de contestation de grande ampleur contre la classe dirigeante sur fond de crises économique et financière aiguës.

Le président de la République, Michel Aoun, a chargé hier soir, à l’issue d’une réunion à Baabda consacrée à la situation financière, le gouverneur de la Banque centrale (BDL), Riad Salamé, de prendre une série de mesures temporaires afin de résoudre la crise financière que vit le Liban. Le chef de l’État a « présenté plusieurs propositions de sortie de crise, qui ont...

commentaires (4)

Sans gouvernement, tout ce qu'on propose, ne peut voir le jour ,sauf ce que les prérogatives du gouverneur de la BDL lui permettent. Il semble que l'essentiel de cette réunion n'est pas cité dans le communiqué final, et qui propose de faire un genre de coupe sur les intérêts tous genres concernés. Cette mesure qui en principe aide les banques à récupérer les sommes des sociétés en difficulté , prélève des parts d'intérêt des comptes des déposants. Ça arrange les banques en premier . Mais, si cette proposition prend effet, elle doit épargner les petits déposants comme les retraités qui ne vivent que sur les intérêts de leur compensation de leurs retraites, et être bien étudiée pour éviter de créer une nouvelle file de pauvres. Il ne faut pas ménager aussi les salaires de la fonction publique qui sont très élevés, et avant tout chasser le surplus de fonctionnaires inutiles que l'on connaît. En résumé, tout le monde doit payer et non faire ce qui favorise l' inégalité et l'ignorance. Sinon, ne rien faire.

Esber

20 h 05, le 30 novembre 2019

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Commentaires (4)

  • Sans gouvernement, tout ce qu'on propose, ne peut voir le jour ,sauf ce que les prérogatives du gouverneur de la BDL lui permettent. Il semble que l'essentiel de cette réunion n'est pas cité dans le communiqué final, et qui propose de faire un genre de coupe sur les intérêts tous genres concernés. Cette mesure qui en principe aide les banques à récupérer les sommes des sociétés en difficulté , prélève des parts d'intérêt des comptes des déposants. Ça arrange les banques en premier . Mais, si cette proposition prend effet, elle doit épargner les petits déposants comme les retraités qui ne vivent que sur les intérêts de leur compensation de leurs retraites, et être bien étudiée pour éviter de créer une nouvelle file de pauvres. Il ne faut pas ménager aussi les salaires de la fonction publique qui sont très élevés, et avant tout chasser le surplus de fonctionnaires inutiles que l'on connaît. En résumé, tout le monde doit payer et non faire ce qui favorise l' inégalité et l'ignorance. Sinon, ne rien faire.

    Esber

    20 h 05, le 30 novembre 2019

  • D'un côté des réunions-spectacle pour nous donner l'impression qu'ils "travaillent"...en attendant la prochaine... De l'autre on nous promet des initiatives percutantes, génératrices de bonheurs suprêmes... Le problème c'est que nous, simples citoyens ignares, sommes incapables de comprendre ces subtilités... Irène Saïd

    Irene Said

    11 h 12, le 30 novembre 2019

  • TANT QU,IL N,Y A PAS UN GOUVERNEMENT ACCEPTABLE AU PEUPLE AVANT TOUT ET PUIS AUX DONATEURS ET INVESTISSEURS LA NUIT EST NOIRE AU PAYS DU CEDRE. TOUTES LES REUNIONS ET LES DEMI MESURES NE SERVIRONT A RIEN.

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 03, le 30 novembre 2019

  • AOUN, BADDO YCHIL EL ZIR MIN EL BIR. AVEC CES RÉUNIONS BIDON.

    Gebran Eid

    04 h 18, le 30 novembre 2019

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