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Liban - Gouvernement

Face à la léthargie locale, la communauté internationale s’impatiente

Après Paris, Londres soutient les revendications du mouvement contestataire.

« Il est vital qu’un nouveau cabinet soit rapidement formé afin de mettre en œuvre les réformes économiques qui aideront le Liban à retrouver la stabilité et la croissance », a affirmé Richard Moore, reçu par le Premier ministre démissionnaire. Photo ANI

Face à une caste politique qui n’en finit pas d’atermoyer au sujet de la formation d’un nouveau gouvernement, la communauté internationale, tout comme le mouvement contestataire, s’impatiente. Hier, c’est Londres qui a exprimé cette position par la bouche de Richard Moore, directeur des affaires politiques au ministère britannique des Affaires étrangères. En visite à Beyrouth, le diplomate a appuyé les revendications du mouvement de contestation, insistant sur la nécessité de former rapidement un nouveau gouvernement et de « mettre en œuvre des politiques reflétant les aspirations du peuple ».

« Le peuple du Liban a été clair dans sa demande d’une meilleure gouvernance et devrait être entendu », a affirmé le diplomate dans un communiqué publié par l’ambassade britannique au Liban. « Il est vital qu’un nouveau gouvernement soit rapidement formé afin de mettre en place les réformes économiques qui aideront le Liban à retrouver la stabilité et la croissance », a-t-il ajouté, s’interdisant toute interférence dans le choix du nouveau gouvernement. « Que ce soit clair, choisir des leaders et un gouvernement est une question intérieure », a-t-il dit.



(Lire aussi : Négociations secrètes pour la formation du gouvernement, deux personnalités pressenties, le décryptage de Scarlett HADDAD)



Un partenaire du Liban
Rappelant que le Royaume-Uni a « longtemps été un partenaire important pour le Liban » et qu’il a investi 200 millions de dollars « pour appuyer la sécurité, la stabilité, la souveraineté et la prospérité » du pays, il a indiqué que son pays et ses partenaires au sein de la communauté internationale étaient « prêts à poursuivre leur soutien au Liban ». Il est vital que le droit de manifester pacifiquement continue à être préservé. Éliminer le mouvement de protestation par la violence et l’intimidation, d’où qu’elles viennent, est totalement inacceptable «, a-t-il poursuivi.

La visite du diplomate britannique intervient à la suite de celle de Christophe Farnaud, directeur du département du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord au Quai d’Orsay, en sa qualité d’émissaire du président français, Emmanuel Macron, il y a deux semaines. Il avait, lui aussi, exhorté les responsables libanais à former un gouvernement » crédible « qui répondrait aux aspirations des manifestants.


La réunion à Paris
La semaine dernière, une réunion s’était tenue à Paris entre M. Farnaud, le sous-secrétaire d’État américain pour le Proche-Orient, David Schenker, et un diplomate britannique. Ces derniers avaient abordé, entre autres, le dossier libanais. Une source diplomatique confie, toutefois, à L’OLJ qu’il n’y a pas de coordination entre Paris et Londres au sujet du Liban. Elle précise, en outre, que des idées sont à l’étude pour un autre format de réunion qui pourrait avoir lieu dans une phase ultérieure, pour venir en aide au Liban.

L’émissaire britannique a effectué une tournée qualifiée » d’exploratoire « auprès des trois pôles du pouvoir. Il a rencontré à Baabda le président de la République, Michel Aoun, en présence du ministre d’État sortant pour les Affaires présidentielles, Salim Jreissati. Selon l’Agence nationale d’information (ANI, officielle), M. Aoun a exposé à l’émissaire britannique les détails de la crise actuelle et les moyens de la régler, saluant par ailleurs le soutien britannique à l’armée libanaise et plus particulièrement aux forces déployées à la frontière.

De son côté, M. Moore a informé le président Aoun de la réunion de Paris et des moyens d’aider le pays, insistant sur l’engagement de Londres à soutenir la légitimité constitutionnelle.

M. Moore s’est également entretenu avec le ministre sortant des Affaires étrangères, Gebran Bassil, et le Premier ministre démissionnaire, Saad Hariri. À Aïn el-Tiné, le diplomate a rencontré le président de la Chambre, Nabih Berry, avant de se rendre à Yarzé, où il a été reçu par le commandant en chef de l’armée, Joseph Aoun.



(Lire aussi : Le Conseil de sécurité appelle « à préserver le caractère pacifique des manifestations »)



Des consultations parlementaires cette semaine ?
Entre-temps, tout le monde campe sur ses positions, en dépit du dangereux étalage de force auquel semble se livrer le tandem Amal-Hezbollah en attaquant violemment les protestataires en différents points de Beyrouth. Des attaques interprétées comme des messages devant convaincre Saad Hariri d’appuyer l’option d’un gouvernement techno-politique.

Pourtant, malgré l’apparente impasse, le palais présidentiel tente de se montrer optimiste. Selon notre correspondante Hoda Chédid, les consultations pourraient être lancées dans la semaine, et les discussions se concentrent sur la recherche d’une alternative à Saad Hariri. Le candidat au poste de Premier ministre devrait avoir la bénédiction du leader du courant du Futur, ajoute notre correspondante, qui précise toutefois qu’il n’y a actuellement aucun contact entre le président Aoun et M. Hariri.

De source autorisée, on indique que le président Aoun « a donné assez de temps au temps, mais que le moment approche où un gouvernement doit être formé », poursuit la source, déplorant « l’échec des négociations en vue de mettre fin à la crise, et l’hésitation incompréhensible de Saad Hariri à vouloir diriger le prochain cabinet ». « Le président n’a pas fixé d’ultimatum (cette semaine), dans le vrai sens du terme, mais il a fait comprendre à tous qu’il est temps de s’entendre soit sur un retour de Saad Hariri, soit sur une personnalité qu’il appuierait, avec une préférence marquée pour sa reconduction. Sinon, qu’il se désiste ! » a ajouté cette source.


Face à une caste politique qui n’en finit pas d’atermoyer au sujet de la formation d’un nouveau gouvernement, la communauté internationale, tout comme le mouvement contestataire, s’impatiente. Hier, c’est Londres qui a exprimé cette position par la bouche de Richard Moore, directeur des affaires politiques au ministère britannique des Affaires étrangères. En visite à Beyrouth, le...

commentaires (5)

Est ce le même Roger Moore que dans 007, Bond , James Bond?

FRIK-A-FRAK

12 h 41, le 26 novembre 2019

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Commentaires (5)

  • Est ce le même Roger Moore que dans 007, Bond , James Bond?

    FRIK-A-FRAK

    12 h 41, le 26 novembre 2019

  • Ces hypocrites de français, anglais américains etc... devraient parler avec les corrompus pro-Occident prédateurs, pour les pousser à rendre l'argent volé à l'état depuis la nuit des temps libanais . Manifester en se tapant des pique nique c'est bien mais ça n'ajoute pas du zeit zeytoun au hommos.

    FRIK-A-FRAK

    11 h 22, le 26 novembre 2019

  • Ambassadeur par ci et envoyé spécial par la… Lynx envers nos pareils et taupes envers nous-meme

    Jack Gardner

    10 h 44, le 26 novembre 2019

  • "Le candidat au poste de Premier ministre devrait avoir la bénédiction du leader du courant du Futur" dit on. Ça promet.

    Citoyen

    10 h 44, le 26 novembre 2019

  • ET LES LIBANAIS TERGIVERSENT.

    LA LIBRE EXPRESSION

    00 h 52, le 26 novembre 2019

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