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À La Une - Liban

Après 10 jours de fermeture, les banques rouvriront leurs portes mardi

"Le plan de sécurité du ministère de l'Intérieur est suffisant pour instaurer le climat propice", affirme le président de la Fédération des syndicats des employés de banques.

Un employé de la Banque du Liban comptant des billets de 1000 livres libanaises. Photo d'archives AFP

Les banques libanaises vont rouvrir leurs portes demain après l'annonce, lundi, par la Fédération des syndicats des employés de banques de la suspension de la grève qu'elle observait depuis le début de la semaine dernière. Cette annonce intervient après une réunion entre les deux parties pour approuver un plan de sécurité en direction des salariés du secteur. Elle a été confirmée par l’Association des banques (ABL) qui a néanmoins laissé aux directeurs des agences situées dans la capitale le soin de décider de rouvrir leurs portes ou pas en raison de la séance parlementaire prévue demain que le mouvement de contestation a promis d'empêcher en bloquant les routes.

"Demain est une journée de travail ordinaire dans toutes les banques et toutes les agences", a déclaré le président de la Fédération, Georges el-Hajj, lors d'une conférence de presse au siège de l'organisme. "Il est inadmissible que les employés de banques deviennent les boucs émissaires, qu'ils soient humiliés et jugés responsables", a déploré M. Hajj, assurant que "la décision de faire grève n'avait pas été prise pour des raisons politiques, mais pour des raisons sécuritaires". "Le plan de sécurité du ministère de l'Intérieur est suffisant pour instaurer le climat propice", a ajouté M. el-Hajj. Il a indiqué que les forces de l'ordre allaient stationner des policiers devant les établissements bancaires et mener des patrouilles.

Samedi, ce dernier avait dévoilé les grandes lignes de ce plan de sécurité préparé à l’issue d’une concertation avec le ministère de l’Intérieur, ajoutant que la fédération allait étudier ces propositions avant de prendre une décision concernant son mouvement de grève. Selon M. el-Hajj, le plan consiste à déployer devant chaque agence deux agents issus des différents services de sécurité de l’État, ainsi que des patrouilles mobiles autour du siège de la Banque du Liban à Beyrouth et de ses antennes dans les autres régions du pays, entre autres. Un dispositif qui obligerait de fait l’État à mobiliser plus de 2 000 hommes pour couvrir plus de 1 000 agences, sans compter les bâtiments de la BDL.

"Il est inacceptable de dire que la fédération des syndicats des employés du secteur a comploté avec l'ABL contre les Libanais", a souligné M. el-Hajj. "Les banques sont la belle image du Liban à l'étranger", a-t-il ajouté, appelant les Libanais à "préserver cette image des rumeurs qui ont circulé ces derniers jours".

Les établissements bancaires avaient fermé leurs portes dans le sillage du début des manifestations qui ont commencé le 17 octobre à travers tout le Liban contre la classe dirigeante. Fermées du 18 au 31 octobre, puis du 9 au 11 novemebre, elles n’ont finalement ouvert qu’entre ces deux périodes, mettant au passage d’importantes mesures de contrôle de facto des capitaux qui, conjuguées à la baisse de la quantité de dollars injectés par la BDL sur le marché, a contribué à augmenter la pression sur le secteur. Certains services ont néanmoins été maintenus pendant cette période, comme l’approvisionnement des distributeurs automatiques ou le virement des salaires.

Si c’est l’ABL qui avait assumé la fermeture des agences jusqu’au 1er novembre, le syndicat des employés avait pris la relève au début de la semaine, craignant pour la sécurité des salariés et demandant la mise en place de procédures spécifiques pour répondre aux demandes des clients.



(Lire aussi : Les conditions de la communauté internationale pour sauver le Liban de la faillite)



Mesures bancaires
Sur un autre plan, Georges el-Hajj a appelé le ministère de l'Economie à s'adresser aux secteurs économiques "afin qu'ils facturent en livres libanaises".

Dimanche soir, l’ABL a annoncé une série de mesures visant à uniformiser les procédures liées aux transactions bancaires et permettre au personnel des agences de gérer la pression qui pèse sur le secteur. L’ABL a précisé que ces procédures seront "temporaires" et visent à faciliter (…) le travail quotidien des employés, vu la situation exceptionnelle que traverse le pays, ajoutant que la Banque du Liban (BDL) avait été consultée.

Selon l’association, les banques n’imposeront "aucune restriction" pour les "nouveaux transferts" vers le Liban. Les transferts vers l’étranger seront en revanche limités pour couvrir les "dépenses personnelles urgentes". Selon une source bancaire, la définition de l’urgence sera définie au cas par cas à travers l’historique de chaque client, qu’il s’agisse de virements pour payer les frais d’un enfant scolarisé à l’étranger, régler des loyers ou encore assurer des dépenses médicales.

Il n’y aura en revanche pas de restriction visant les chèques, les virements et les paiements par carte sur le territoire, qu’ils soient effectués en livres ou en dollars. Mais une personne qui possède un compte en livres ne pourra donc pas en principe effectuer des règlements en dollars à travers ces moyens de paiement. Les chèques libellés en devises ne pourront pas être décaissés, et les plafonds de facilités bancaires des entreprises seront ramenés au niveau atteint avant le 17 octobre, une mesure dont les modalités n’ont pas été davantage définies. Les banques sont enfin appelées à encourager leurs clients à utiliser davantage les paiements par carte bancaire, notamment en livres, pour assurer leurs transactions quotidiennes. Les retraits d’espèces (guichet et par carte) sont illimités en livres, mais plafonnés à 1 000 dollars par semaine pour les titulaires de comptes courants dans cette devise.


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Les banques libanaises vont rouvrir leurs portes demain après l'annonce, lundi, par la Fédération des syndicats des employés de banques de la suspension de la grève qu'elle observait depuis le début de la semaine dernière. Cette annonce intervient après une réunion entre les deux parties pour approuver un plan de sécurité en direction des salariés du secteur. Elle a été confirmée...

commentaires (5)

Je cite une phrase de l’article : “Selon l’association, les banques n’imposeront "aucune restriction" pour les "nouveaux transferts" vers le Liban” HAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHA !! Non, sérieusement, qui est le génie de l’ABL qui a pondu cette ânerie ? Parce qu’ils s’imaginent vraiment qu’à l’étranger, quelques brebis égarées et simples d’esprit auront envie de transférer ne serait-ce que quelques piastres vers le Liban après tout ce qui s’est passé ? Si je comprends bien, après avoir laissé les gros poissons sortir des milliards de dollars du pays, l’ABL va s’improviser maintenant contrôleur des “dépenses personnelles urgentes” et décider qui a le droit (ou pas) d’envoyer des sommes relativement modestes à l’étranger? Se rendent-ils seulement compte du haut niveau de “n’importe quoi” de leurs arguments ?

DC

20 h 47, le 18 novembre 2019

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Commentaires (5)

  • Je cite une phrase de l’article : “Selon l’association, les banques n’imposeront "aucune restriction" pour les "nouveaux transferts" vers le Liban” HAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHA !! Non, sérieusement, qui est le génie de l’ABL qui a pondu cette ânerie ? Parce qu’ils s’imaginent vraiment qu’à l’étranger, quelques brebis égarées et simples d’esprit auront envie de transférer ne serait-ce que quelques piastres vers le Liban après tout ce qui s’est passé ? Si je comprends bien, après avoir laissé les gros poissons sortir des milliards de dollars du pays, l’ABL va s’improviser maintenant contrôleur des “dépenses personnelles urgentes” et décider qui a le droit (ou pas) d’envoyer des sommes relativement modestes à l’étranger? Se rendent-ils seulement compte du haut niveau de “n’importe quoi” de leurs arguments ?

    DC

    20 h 47, le 18 novembre 2019

  • De quoi se mêle le représentant des employés de banques? Il incite la population à revenir à la monnaie nationale au lieu des devises! Alors, on voit bien la raison de la fermeture répétée des banques.En d'autres termes, il s'agit bien de connivence entre direction de banque et employés..

    Esber

    20 h 24, le 18 novembre 2019

  • Selon l’association, les banques n’imposeront "aucune restriction" pour les "nouveaux transferts" vers le Liban. Les transferts vers l’étranger seront en revanche limités pour couvrir les "dépenses personnelles urgentes". Non, mais vraiment, VERS le Liban? Vous êtes sérieux ? Vous n’imposerez aucune restriction pour RECEVOIR des devises? Vous prenez les gens pour des simples d’esprit ? Qui est l’imb..le qui transfèrera aujourd’hui des devises vers le Liban? Et qui sera juge et arbitre pour dire si MES dépenses sont personnelles et si elles sont urgentes ? Pour moins que ça des rois se sont fait trancher le cou. Les employés de banque? Le syndicat ? De quel droit? Au Liban, tous décrètent « Ex Cathedra », le doigt levé! L’association des banques n’a aucune prérogative “légale” pour imposer ou ne pas imposer quoi que ce soit. Elle n’est nullement habilitée à “limiter les transferts”, seule une loi peut le faire. Or la loi le défend. Quant au syndicat, il a outrepassé ses droits en se prévalant de raisons nullement justifiées ni justifiables. Les statistiques parlent. En collusion avec les banquiers, ils montent au créneau et crient haut et fort leur action chevaleresque au secours de l’employé, de la veuve et de l’orphelin. Action plutôt chevaline ou « anone » (mot inventé pour l’occasion, bien que l’âne et le cheval sont bien plus nobles) en accord avec les fournisseurs de leurs seize mois. Et comble du comble, ils séviront, si par mégarde, nous hausserions la voix.

    Evariste

    18 h 53, le 18 novembre 2019

  • Le problème est que les pilleurs corrompus voleurs de l'état libanais, seront mélangés aux honnêtes gens qui ont placé leurs économies de toute une vie.

    FRIK-A-FRAK

    18 h 45, le 18 novembre 2019

  • Bonne nouvelle... "Les employés de banques ne peuvent pas être un défouloir", je suis d’accord, mais il y beaucoup d’employés incompétents…bien avant le 17 Octobre (d’ailleurs, pas mal de clients sont ignorants aussi) « Les banques sont la belle image du Liban à l'étranger » …très discutable, il fut un temps oui…mais plus le cas depuis quelque années déjà...

    Jack Gardner

    17 h 34, le 18 novembre 2019

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