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Économie - Entretien

Pour la Banque mondiale, les pertes liées à la crise sont « énormes » pour l’économie libanaise

Le directeur régional pour le Moyen-Orient de la Banque mondiale, Saroj Kumar Jha. Photo ANI

Le directeur régional pour le Moyen-Orient de la Banque mondiale, Saroj Kumar Jha, a affirmé hier dans un entretien accordé à Associated Press que les pertes accumulées par l’économie libanaise depuis le début des manifestations contre le pouvoir étaient « énormes » et que l’organisation estimait que le PIB du pays devrait se contracter de 1 % en 2019, contre – 0,2 % dans son rapport publié en octobre. Selon lui, cela reviendrait à des pertes estimées « entre 600 millions et 700 millions de dollars par jour pour l’économie » entre pertes « quantifiables » et « non quantifiables ».

Saroj Kumar Jha a de plus une nouvelle fois mis la pression sur les dirigeants libanais, en les exhortant à former un gouvernement « d’ici à une semaine » pour éviter que la situation économique et la confiance en la stabilité du pays « ne se dégrade davantage ». Il a en outre répété, deux jours après une réunion à Baabda avec le président Aoun, que la situation économique et financière du pays du Cèdre était « profondément préoccupante ». « Nous sommes très inquiets de l’impact que cela aura sur les classes moyennes et pauvres du pays », a-t-il martelé, réitérant là aussi un avertissement adressé à la classe politique libanaise au cours de la semaine. « Il est extrêmement important qu’une solution politique à la crise soit dégagée et (que le pays) ait un gouvernement crédible capable de lancer des réformes audacieuses pour garantir la stabilité économique », a-t-il encore insisté.

Depuis le 17 octobre, le Liban connaît une contestation populaire de sa classe dirigeante jugée corrompue et incompétente, sur fond de grave crise économique et financière – la dette du pays a atteint 86 milliards de dollars cette année, soit environ 150 % du PIB, et les banques font face à une importante crise de confiance depuis la fin de l’été. Le mouvement, qui a mobilisé des centaines de milliers de Libanais toutes communautés confondues, a entraîné la démission le 29 octobre du Premier ministre Saad Hariri, mais la formation d’un nouveau gouvernement se fait attendre.

Mercredi, la Banque mondiale a estimé que « l’étape la plus urgente » pour le Liban était « la formation rapide d’un gouvernement correspondant aux attentes de tous les Libanais ». En cas d’impasse persistante, la moitié de la population pourrait sombrer dans la pauvreté et le chômage « augmenter fortement », a averti la BM, à l’issue d’une rencontre d’une délégation avec le président libanais Michel Aoun. Selon elle, environ un tiers des Libanais vit déjà sous le seuil de pauvreté.



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Le directeur régional pour le Moyen-Orient de la Banque mondiale, Saroj Kumar Jha, a affirmé hier dans un entretien accordé à Associated Press que les pertes accumulées par l’économie libanaise depuis le début des manifestations contre le pouvoir étaient « énormes » et que l’organisation estimait que le PIB du pays devrait se contracter de 1 % en 2019, contre –...

commentaires (4)

...et pas de consultation parlementaires en vue! Le courant de grève aurait-il atteint Baabda?

Yves Prevost

07 h 33, le 10 novembre 2019

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Commentaires (4)

  • ...et pas de consultation parlementaires en vue! Le courant de grève aurait-il atteint Baabda?

    Yves Prevost

    07 h 33, le 10 novembre 2019

  • Alors au Liban en tant « normal « le peuple gênerait 800 et 900 millions de dollars en bûchant par jour et il crevait la dalle et n’avait pas le stricte minimum pour mener une vie normale. C’EST BON À SAVOIR. Pendant que ses sinistres et voleurs bloquaient le pays pour inégalité de part de gâteau. C’est notre tour de manger du gâteau. Ou alors c’est la famine pour le peuple et l'infamie pour ces goujats.

    Sissi zayyat

    16 h 17, le 09 novembre 2019

  • Les pertes liées à la crise sont énormes .....! Ah bon ! Plus que tous les détournements qu’il y a eu?

    PROFIL BAS

    15 h 44, le 09 novembre 2019

  • IL FAUT CONDAMNER TOUS LES ABRUTIS QUI SONT LA CAUSE DE LA SITUATION ACTUELLE DU PAYS. L,EQUITE L,IMPOSE. LA CONTESTATION EST JUSTE MAIS DANS LE PLUS MAUVAIS MOMENT POUR LE PAYS. INCONSCIEMENT ELLE LUI DONNE SI ELLE CONTINUE LE COUP DE GRACE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    07 h 17, le 09 novembre 2019

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