Des protestataires suivant à la télévision l'allocution du Premier ministre Saad Hariri, mardi 29 octobre 2019, à Saïda, au Liban-Sud. REUTERS/Ali Hashisho
Trois scénarios sont désormais possibles après la démission, mardi, du Premier ministre Saad Hariri, selon des sources politiques. Le chef du gouvernement, qui menaçait depuis plusieurs jours de démissionner sous la pression de la rue, se heurtait notamment au refus du Hezbollah qui a clairement fait savoir ce refus.
Après une très brève allocution, Saad Hariri s’est immédiatement rendu au palais de Baabda pour remettre sa démission au président Michel Aoun, qui est tenu constitutionnellement de l’accepter, selon ces sources, et doit entamer des consultations parlementaires contraignantes. A l’issue de ces consultations, le chef de l’État peut à nouveau charger M. Hariri de former un gouvernement, qui pourrait être un cabinet d’experts ou de personnalités neutres dont la probité est reconnue, ce que signifierait que le chef de l’État et surtout ses alliés du Hezbollah et du reste du camp du 8 Mars sont sensibles à la pression de la rue.
Un autre scénario serait au contraire celui de la confrontation avec le soulèvement populaire : une personnalité sunnite alignée sur le camp du 8 Mars serait chargée de former le gouvernement et on irait vers une répression du mouvement pacifique, selon la même source. Des analystes politiques soulignent que le Hezbollah a donné un avant-goût des mesures qu’il pourrait prendre en attaquant mardi matin les manifestants au niveau de la voie express du Ring et dans le centre-ville.
Quant au troisième scénario, ce serait qu’aucun nouveau gouvernement ne soit formé et que M. Hariri continue d’expédier les affaires courantes, d’après ces sources politiques.
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personne ne pense que si un premier ministre qui plait au peuple est chosi qu'il n'aura pas la confiance des deputes et que dans la pratique rien ne sera resolu il faut s'appreter a recommencer le 17 octobre tres bientot
17 h 56, le 30 octobre 2019