L'indignation et les condamnations fusaient mardi après-midi dans les milieux politiques et militants après l'attaque lancée contre le centre-ville de Beyrouth par des centaines de partisans du Hezbollah et d'Amal qui ont chargé des manifestants anti-gouvernementaux et détruit leurs tentes, place Riad el-Solh et place des Martyrs, au 13e jour consécutifs d'une révolte populaire inédite dans tout le pays.
Le président du Parlement et chef du mouvement Amal, Nabih Berry, a affirmé que la situation actuelle au Liban, qui connaît une révolte populaire inédite visant "la chute du régime actuel", nécessite "un apaisement immédiat et un dialogue entre toutes les composantes" de la politique libanaise. Dans une déclaration à la chaîne d'informations locale NBN, proche du mouvement Amal qu'il dirige, le chef du Législatif a estimé que "ce qu'il se passe n'est pas une question communautaire et n'est absolument pas confessionnel".
Le chef des Kataëb, Samy Gemayel, a dénoncé avec virulence le saccage perpétré par les partisans chiites. "Le principal sponsor du gouvernement utilise les moyens dans lesquels il excelle pour briser et détruire et envoie des voyous contre la révolte la plus civilisée de l'histoire du Liban", déplore le chef des Kataëb dans un tweet. "La volonté du peuple libanais restera la plus forte", ajoute-t-il.
Le député druze Teymour Joumblatt, chef du bloc parlementaire du Parti socialiste progressiste, a lui aussi condamné l'attaque. "Nous rejetons et condamnons fermement l'attaque contre les manifestants et le sit-in sur les places Riad el-Solh et des Martyrs", a twitté M. Joumblatt. "Les forces de l'ordre doivent protéger les manifestants et leur droit à exprimer leur opinion", a-t-il ajouté.
(Lire aussi : La révolution à un tournant décisif, l’édito de Émilie SUEUR)
Gilbert Doumit, figure de Beyrouth Madinati, déclare à L'Orient-Le Jour y voir une tentative, de ces deux partis, "de contrôler le centre-ville avant que Saad Hariri n’annonce sa démission".
Quelques heures après l'attaque, M. Hariri a en effet présenté sa démission au président Michel Aoun, comme le réclame la rue depuis 13 jours.
"Ces hommes sont des miliciens, des voyous, ils ont détruit les tentes des manifestants, ils ont frappé des jeunes qui étaient là-bas. Ils sont extrêmement violents. L’armée n’était pas préparée à ça. Je pense que cette impréparation est une décision politique", ajoute M. Doumit. "Alors que nous entrons probablement dans une phase de transition, Amal et le Hezbollah veulent placer leur pions", estime-t-il.
Interrogé sur l’impact de ces attaques sur le mouvement, M. Doumit estime que les manifestants peuvent avoir peur aujourd'hui, mais selon lui, cette descente par les hommes du Hezbollah ne va pas mettre fin au mouvement.
Lire aussi
Misant sur un essoufflement de la contestation, le pouvoir cherche des garanties
Le bloc aouniste fragilisé après la double démission de Roukoz et Frem
Au « Ring Plaza », les manifestants prennent leurs quartiers
commentaires (14)
QUAND ON VOIT LE POUVOIR VOUS ECHAPPE ET QU'ON A PLUS QUE LA TERREUR POUR FORCE, ON HESITE PAS A TABASSER VIEUX JEUNES FEMMES ENFANTS ON S'EN FOU THAT QUE LE POUVOIR RESTE ENTRE NOS MAINS POUR LA PREMIERE FOIS UN PREMIER MINISTREEN EXCERCICE DIT NON ET ZUT A HEZBALLAH ET AU PRESIDENT DE LA CHAMBRE NON ET ZUT A LEURS MILICES NON ET ZUT A LEUR EMPRISE SUR LA POPULATION DANS LES REGIONS QU'ILS CONTROLENT SACHEZ MESSIEURS ( SI ON PEUT ENCORE VOUS APPELLER COMME CELA ) QUE LE PEUPLE S'EST REVEILLE ET NE VOUS PARDONNERA PAS VOS AGISSEMENTS VOTRE COMMUNAUTE CHIITE VOUS LACHERA ET CE NE SONT PAS VOS ARMES QUI CHANGERONT QUELQUE CHOSE VOUS ETES AU BORD DE L'ABIME RENDEZ VOUS ET DEMISSIONNER ET LIVREZ VOS ARMES A L'ARMEE LIBANAISE POUR LE BIEN DU LIBAN ET DES CHIITE DE CE PAYS FAITES LE AUJOURDH'UI AVANT D'ETRE CONTRAINT DE LE FAIRE DEMAIN LA JUSTICE TRIOMPHERA TOUJOURS
LA VERITE
14 h 59, le 30 octobre 2019