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Liban - Écologie

Pour que l’environnement ne soit pas l’oublié de la révolution

Une grande alliance d’environnementalistes publie ses recommandations pour mettre fin à la mauvaise gestion des dossiers écologiques.


Les ravages provoqués par les carrières à Kfarselwan. Photo Live Love Beirut

Parmi les exemples de gaspillage et de corruption contre lesquels les protestataires sont mobilisés à travers le Liban depuis le 17 octobre, la gestion catastrophique des dossiers environnementaux figure en bonne place. C’est pourquoi l’Alliance civile pour l’environnement (CEA), un grand regroupement d’organisations, d’environnementalistes et de spécialistes, a publié hier dans un communiqué un concentré de revendications qui visent à ouvrir la voie aux véritables réformes nécessaires et urgentes dans ce domaine, privilégiant la vision stratégique, la reddition des comptes pour les erreurs passées et la limitation du gaspillage des deniers publics (alors même que le gouvernement comptait s’endetter davantage pour des projets aussi onéreux que dangereux, selon les environnementalistes).

Le communiqué de l’alliance aborde naturellement les législations environnementales à adopter et appliquer, notamment pour honorer les engagements internationaux du Liban et réprimer les abus. Pour ce faire, dynamiser le rôle du parquet, notamment des procureurs spécialisés dans les dossiers environnementaux, est crucial pour la reddition des comptes à laquelle doivent être soumis les responsables de ce fiasco qui a mené à la dégradation écologique constatée sur l’ensemble du territoire. Insister sur l’application de la législation des études d’impact environnemental est également une des pierres angulaires de cette réforme.


Le dossier des déchets
Parmi les dossiers explosifs figure celui des déchets ménagers, responsable d’une crise majeure en 2015 dont les conséquences se font toujours ressentir. Sur ce point, l’alliance appelle à la mise en place d’une stratégie pour la gestion des déchets fondée sur la réduction, la réutilisation et le recyclage, tout en privilégiant les modes de traitement respectueux de l’environnement. Le communiqué insiste sur le refus des techniques d’incinération et des carburants à base de déchets (NDLR : considérés par les environnementalistes comme polluants et inadaptés à notre mode de vie, notamment vu la faiblesse de nos organismes de contrôle). Voilà pourquoi l’alliance préconise l’adoption d’une politique claire de gestion des déchets qui protège la santé publique de la pollution et du danger, et qui mette fin à toutes sortes de gaspillage des deniers publics.Un autre grand dossier entaché de gaspillage et de corruption est celui des carrières, en grande majorité illégales. La CEA recommande l’adoption d’une stratégie globale fondée sur les besoins réels du marché libanais en matières premières et le vote de législations qui ouvrent la voie vers l’importation de sable et de ciment, mettant fin aux monopoles. Tout comme pour les autres dossiers, l’alliance exige une reddition des comptes et une restitution des fonds volés.

Tout aussi épineux est le dossier de l’eau : l’alliance rappelle qu’il faut adopter une stratégie nationale de gestion des ressources hydrauliques fondée sur une étude exacte des ressources disponibles. Dans ce cadre, la CEA aborde le sujet controversé des barrages, appelant à abandonner les projets de barrages de montagne injustifiés, comme celui prévu à Bisri (Jezzine), par exemple, entamé sans étude d’impact environnemental, qui tienne compte des véritables dangers qu’il implique.

Sur d’autres plans, l’alliance encourage de grandes réformes dans le dossier de l’énergie, avec une plus grande part accordée aux énergies renouvelables. Elle demande une stratégie de gestion des ressources forestières, fondée sur des études scientifiques permettant de protéger les espaces verts restants. De même, elle préconise l’adoption d’une politique de gestion du littoral qui soit respectueuse de l’environnement et des droits de la population à lutter contre les empiétements sur les biens-fonds maritimes. Le communiqué aborde également le sujet de la pollution de l’air, qui atteint des niveaux tels qu’elle en devient un facteur principal de dégradation de la santé publique. Une politique globale et multidisciplinaire est à ce niveau recommandée.

Parmi les exemples de gaspillage et de corruption contre lesquels les protestataires sont mobilisés à travers le Liban depuis le 17 octobre, la gestion catastrophique des dossiers environnementaux figure en bonne place. C’est pourquoi l’Alliance civile pour l’environnement (CEA), un grand regroupement d’organisations, d’environnementalistes et de spécialistes, a publié hier dans un...

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