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Liban - Diaspora

Ces expatriés qui débarquent à Beyrouth pour manifester...

« C’était impressionnant de voir que les gens avaient tous pris des billets au même moment, alors qu’ils ne se connaissaient pas », confie Sabine, venue de Dubaï.

Le drapeau libanais, peint sur le bras d’une manifestante, le 25 octobre, à Zouk Mosbeh. Joseph Eid/AFP

Depuis le début des manifestations, le 17 octobre, des dizaines d’expatriés libanais rentrent à Beyrouth pour quelques jours, afin de prendre part au mouvement de protestation. Qui de Dubaï, du Qatar ou encore de Paris, ils sont mus par une même volonté de prendre part au changement.

Sabine Haddad, 29 ans, a débarqué jeudi soir à Beyrouth en provenance de Dubaï. Elle faisait partie des voyageurs qui ont entonné dans l’avion l’hymne national libanais. La vidéo est rapidement devenue virale. « Je regardais les nouvelles sans arrêt, je ne dormais plus. J’ai donc décidé de venir pour quelques jours à Beyrouth », raconte-t-elle à L’Orient-Le Jour. « À l’aéroport de Dubaï, j’ai croisé une autre Libanaise qui criait “Thawra !” (révolution) et qui rentrait également à Beyrouth. J’ai alors appris qu’une dizaine de Libanais prenaient le même vol que moi pour participer aux manifestations ici », ajoute-t-elle.

« C’était impressionnant de voir que les gens avaient tous pris des billets au même moment, alors qu’ils ne se connaissaient pas. Dès mon arrivée, je suis descendue à la manifestation à Beyrouth comme la grande majorité des passagers, confie la jeune femme, qui avait prévu de repartir samedi soir. On se sentait inutiles là-bas, nous sommes donc venus pour que le pays bouge. »

Rami Jibahi, 47 ans, vit et travaille au Qatar depuis plusieurs années. Militant depuis son plus jeune âge, il n’a pas supporté d’être loin du pays, au moment où tous ses amis prenaient part aux manifestations. « J’étais littéralement en ébullition là-bas. Je me sentais impuissant. Il fallait au moins que je soutienne les jeunes », explique Rami. Arrivé samedi, il ne devait rester que 24 heures. 24 heures pour faire son « devoir ». « Il s’agit d’une révolution. C’est tout un système que les gens veulent changer. Attention aux négociations qui feront perdre sa force au mouvement », met-il cependant en garde.


(Lire aussi : « Nous sommes avec vous ! » : paroles de manifestants libanais, à Paris)



« Plus de 40 personnes viennent d’arriver de Paris... »

Comme beaucoup d’autres Libanais installés à Paris, Van Meguerditchian, 32 ans, n’a pas hésité non plus à prendre l’avion en direction de la capitale libanaise. Il assure que des dizaines de Libanais vivant en France ont débarqué à Beyrouth au cours du week-end, sur les différents vols desservant le Liban. « Je connais plus de 40 personnes qui viennent d’arriver de Paris pour prendre part aux manifestations. J’en connais des centaines d’autres qui aimeraient venir aussi de Paris ou de Bruxelles, mais elles ne peuvent pas le faire maintenant, faute de moyens », racontait-il samedi.

Van fait partie des Libanais qui ont manifesté à Paris, dimanche 20 octobre, en soutien à la rue libanaise. « Nous n’avions pas de drapeaux libanais quand nous avons lancé la première manifestation. Nous avons fait le tour des restaurants libanais de Paris pour en trouver quelques-uns », confie-t-il. « C’est la première fois que je vois des personnes de moins de 30 ans prendre part à de telles manifestations », ajoute-t-il.

Tout juste arrivée samedi après-midi à Beyrouth en provenance de Paris également, Haya, 21 ans, est directement allée à la manifestation, sans même poser ses valises chez elle. « Si je suis expatriée, c’est parce que je n’ai plus le courage de vivre ici, mais j’aimerais rentrer au pays, confie l’ étudiante. J’espère vraiment que le gouvernement va nous écouter et arrêter de maintenir le statu quo. »


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