La jeune femme a pris son temps pour arriver à Riad el-Solh, centre névralgique du mouvement de protestation depuis près d'une semaine maintenant. Sur le ring, elle saluait les badauds, se prêtait à des séances photos improvisées. Le bruit courait vite, dans le centre-ville, que l’icône de la révolution était là.
Dans l'air, montaient les youyous des badauds. Pour le mariage, ses amis ont inventé une chanson sur le thème de Whatsapp. C'est l'annonce d'une taxe, finalement retirée, sur les appels via cette messagerie, qui avait mis le feu aux poudres jeudi dernier et lancé le vaste mouvement de protestation contre toute la classe politique libanaise. "Votre révolution est la nôtre", chantaient les manifestants autour d'elle. "Révolution, révolution !" entendait-on aussi.
Interrogée par L'Orient-Le Jour, la jeune femme a déclaré, sur la route vers Riad el-Solh, qu'elle célébrait son mariage ici, car c'est ici "que tout a commencé". "Nous nous sommes rencontrés lors d'une manifestation, c'était en 2015, dans ce même centre-ville, lors des manifestations contre la crise des déchets", a ajouté Mohammad, son époux. "Riad el-Solh est devenu notre deuxième maison", renchérissait Malak. "Notre mariage a une double portée, il s'agit de notre union, mais aussi d'une célébration de la révolution", ajoutait la jeune femme. Auteur d'eux alternaient chants révolutionnaires et chants traditionnels des mariages.
Le couple voulait, originellement, célébrer un mariage civil. Mais ce n'est pas possible au Liban. Faute de moyens, ils n'ont pas, non plus, pu organiser de véritable fête. Alors place Riad el-Solh, ils se sont offerts une belle célébration populaire.
commentaires (3)
certains nous les cassent a donner leurs avis alors que personne ne le leurs a demandé. restez silencieux, votre tour arrive.
Thawra-LB
18 h 43, le 24 octobre 2019