Le ministre libanais de l'Industrie Waël Bou Faour, affilié au Parti socialiste progressiste du leader druze Walid Joumblatt, a annoncé dimanche que lui et ses collègues issus de la formation resteront au sein du gouvernement de Saad Hariri "temporairement et sous conditions", après avoir pris connaissance de la feuille de route des réformes du Premier ministre.
Jeudi, M. Hariri avait lancé un ultimatum de 72h (expirant demain) aux membres de son gouvernement pour avaliser ces réformes, dans une tentative de répondre aux manifestations qui secouent le pays pour le 4e jour consécutif.
"Si les mesures réformatrices proposées sont mises en œuvre, cela nous incitera à rester temporairement au sein du gouvernement, à condition que ces réformes soient vraiment appliquées", a déclaré M. Bou Faour lors d'une conférence de presse organisée au siège du PSP dans le quartier de Wata Mousseitbé, à Beyrouth. "Nous restons au gouvernement pour tenter de sauver la situation en conduisant les réformes et éviter un effondrement économique du pays", a-t-il ajouté.
Selon la chaîne locale LBCI, le PSP a transmis plusieurs remarques au Premier ministre au sujet de son initiative, et lui a envoyé sa propre feuille de route économique.
"Nous sommes dans une période fatidique qui appelle des décisions audacieuses. Il faut répondre au peuple qui réclame des réformes", a jugé M. Bou Faour. "La feuille de route des réformes présentée par Saad Hariri est intéressante, et nous y avons fait des ajouts qualitatifs et réformateurs", a poursuivi le ministre.
Il a notamment proposé de "ne pas créer de nouveaux impôts", de "ne pas toucher aux salaires ou aux acquis sociaux", réclamant un "impôt progressif à destination des riches", ainsi que la "fin du gaspillage et de la corruption dans les appels d'offres".
Waël Bou Faour a aussi proposé la dissolution des caisses et des conseils, comme ceux des Déplacés et du Liban-Sud, la suppression des budgets alloués aux ministères d’État, l'abolition des privilèges des présidents, ministres, députés et haut-fonctionnaires, en fonction ou qui l'ont été.
Le ministre PSP a en outre réclamé des "poursuites contre les responsables d'infractions sur les bien-fonds maritimes et fluviaux", un quota de 60% de produits locaux utilisés au sein des institutions publiques, la fermeture des points de passage illégaux et une augmentation du budget de l'Université libanaise.
"La gestion des affaires publiques doit changer", a prévenu M. Bou Faour, s'adressant notamment au chef du Courant patriotique libre et aux "figures du mandat".
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LA LIBRE EXPRESSION
12 h 09, le 21 octobre 2019