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Irak : slogans anticorruption au milieu du pèlerinage chiite à Kerbala

Photo AFP / Mohammed SAWAF

Des milliers d'Irakiens ont scandé samedi des slogans anticorruption au coeur du pèlerinage chiite de l'Arbaïn à Kerbala, répondant à l'appel de l'influent leader chiite Moqtada Sadr à poursuivre un mouvement de contestation antigouvernemental déjà marqué par une centaine de morts.

Au milieu des pèlerins chiites en noir pour le deuil de l'imam Hussein, petit-fils du prophète Mahomet et figure fondatrice de l'islam chiite, des milliers de partisans du turbulent et versatile Moqtada Sadr ont défilé, drapés, comme celui-ci l'avait demandé sur Twitter, dans des linceuls blancs aux cris de "Non à la corruption" et "Oui à la réforme". Sous une nuée de drapeaux irakiens, ils ont aussi repris en choeur: "Bagdad libre, les corrompus dehors!".

Khedheir Naïm, venu de la ville pétrolière de Bassora à la pointe sud de l'Irak pour le plus grand pèlerinage chiite au monde qui culmine samedi, dénonce les "corrompus" qui, selon des chiffres officiels, ont empoché ces 16 dernières années 410 milliards d'euros.

L'Irak, deuxième producteur de l'Opep, est "un pays riche où le peuple est pauvre", affirme-t-il à l'AFPTV. "Malheureusement, des tyrans et des criminels vivent grassement aux dépens du peuple", poursuit l'homme, barbe blanche et calotte noire sur la tête.

Dénonçant la corruption --mais réclamant également des emplois et des services fonctionnels avant de réclamer la chute du gouvernement-- un mouvement de contestation inédit a secoué l'Irak au début du mois. De source officielle, 110 personnes ont été tuées et 6.000 blessées du 1er au 6 octobre.

De nouveaux appels à manifester ont été lancés pour le 25 octobre, jour du premier anniversaire du gouvernement, conspué par la rue.

Si la politique s'est cette année invitée à l'Arbaïn, qui marque la fin des 40 jours de deuil pour l'imam Hussein, assassiné en 680 par les troupes du calife omeyyade Yazid durant la bataille de Kerbala, les pèlerins étrangers étaient aussi au rendez-vous.

Ils étaient plus de 3,5 millions officiellement entrés par voie terrestre dans le pays vendredi, en très grande majorité des Iraniens, mais également des chiites venus du Golfe, comme Talib al-Ghadir, pèlerin saoudien.

"Il faut faire le pèlerinage, quelle que soit la situation dans le pays", affirme-t-il à l'AFPTV. "On n'a rien vu d'anormal même si les gens du Golfe sont venus au dernier moment à cause des manifestations", concède-t-il.

L'année dernière, environ 14 millions de pèlerins s'étaient recueillis dans le mausolée au dôme doré où est enterré l'imam Hussein.

Des milliers d'Irakiens ont scandé samedi des slogans anticorruption au coeur du pèlerinage chiite de l'Arbaïn à Kerbala, répondant à l'appel de l'influent leader chiite Moqtada Sadr à poursuivre un mouvement de contestation antigouvernemental déjà marqué par une centaine de morts.Au milieu des pèlerins chiites en noir pour le deuil de l'imam Hussein, petit-fils du prophète Mahomet et...