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Liban - Discours

Hariri accorde un délai de 72 heures aux parties qui bloquent les réformes

Le Premier ministre laisse entendre que si ses partenaires au sein du gouvernement ne s’engagent pas clairement, il pourrait jeter l’éponge.

Le Premier ministre Saad Hariri lors de son allocution, hier, depuis le Grand Sérail. Marwan Tahtah/AFP

Le Premier ministre Saad Hariri, qui s’est adressé hier aux Libanais après une longue journée de manifestations, n’a pas annoncé sa démission comme certains s’y attendaient. Mais il a fustigé ses partenaires au compromis présidentiel (en clair, principalement le Courant patriotique libre de Gebran Bassil) et au sein du gouvernement, affirmant qu’il leur accordait 72 heures, jusqu’à lundi soir, pour s’engager clairement sur la voie des réformes exigées par la communauté internationale.

« Depuis des mois, nous attendons que nos partenaires au gouvernement et dans le pays s’engagent dans la solution sur laquelle nous nous sommes entendus. Nous ne pouvons plus attendre », a dit le chef du gouvernement, lors d’un discours adressé aux Libanais et prononcé en direct du Grand Sérail, devant lequel étaient massés des milliers de manifestants. « Si quelqu’un a une autre solution, il aurait dû nous le dire. Et même si maintenant, il décide pour des raisons qui lui sont propres qu’il a une autre solution, nous lui disons qu’il n’y a aucun besoin de faire souffrir les gens, qu’il n’est pas nécessaire que la rue explose. Nous pouvons assurer une transition pacifique et lui disons bonne chance », a-t-il ajouté. « Je me donne un délai très court : soit nos partenaires au compromis et au sein du gouvernement donnent des réponses claires et définitives qui nous convainquent et convainquent ceux qui manifestent dans la rue ainsi que la communauté internationale, qu’il y a une décision de s’engager dans les réformes et d’arrêter la gabegie et la corruption, soit j’agirai de manière différente (...) Ce délai est de 72 heures », a-t-il précisé.

Le discours de M. Hariri n’a pas convaincu les manifestants qui se sont dit déterminés à poursuivre leur mouvement. Le Premier ministre a dit « comprendre la douleur des gens », mais leur a expliqué qu’il tentait depuis « plus de trois ans de trouver des solutions ». Il a estimé que cette « douleur véritable des Libanais » était due au « niveau de la performance politique dans le pays », accusant ses partenaires « de faire traîner les solutions et d’atermoyer devant les décisions ». Le Premier ministre a accusé, sans les nommer, ses partenaires d’avoir fait échec à toutes ses tentatives de réformes, notamment concernant le secteur de l’électricité. Il a expliqué que le seul moyen d’obtenir les 11 milliards de fonds promis par les donateurs internationaux lors de la conférence dite CEDRE était d’appliquer les réformes. « Mais il n’est pas resté un obstacle qu’ils n’aient mis sur ma route », a-t-il lancé, « à commencer par la formation du gouvernement » qui a traîné pendant de nombreux mois. « Le résultat est que rien ne marche. Au lieu de s’atteler à réduire le déficit et aux réformes, ils ont passé le temps à régler leurs comptes, aux dépens du temps, aux dépens des gens », a déploré le Premier ministre. « Tout peuple qui fait face à une telle prestation politique depuis des mois et des années ne peut réagir que par la colère », a reconnu M. Hariri. « Peut-être qu’il y a des parties à l’intérieur qui sont satisfaites de ce qui se passe et ont facilité l’action des groupes qui sont descendus dans la rue et ont surfé sur la vague des protestations, a poursuivi le Premier ministre. Et d’autres qui diraient qu’il y a des changements régionaux et des rapports de force qui ont changé, et que si la situation commence à se calmer en Syrie, elle va se détériorer au Liban. » « Mais tout cela n’empêche pas qu’une véritable douleur populaire a explosé hier. Les gens nous ont donné notre chance pendant plus de trois ans, ont attendu qu’on entame des réformes », a poursuivi M. Hariri. Il a assuré qu’il ne regrettait pas le compromis présidentiel, qui a permis l’accession de Michel Aoun à la tête de l’État. « Mais nous attendons depuis des mois que nos partenaires au gouvernement et dans le pays s’engagent dans la solution sur laquelle nous nous sommes entendus, et nous ne pouvons plus attendre. »

Le Premier ministre Saad Hariri, qui s’est adressé hier aux Libanais après une longue journée de manifestations, n’a pas annoncé sa démission comme certains s’y attendaient. Mais il a fustigé ses partenaires au compromis présidentiel (en clair, principalement le Courant patriotique libre de Gebran Bassil) et au sein du gouvernement, affirmant qu’il leur accordait 72 heures,...

commentaires (1)

la bonne gouvernance d'un pays ne tombe pas du ciel ,ne passe ni par le Coran ,ni par la vierge Marie (qui se regarderont de travers dès la crise passée);mais bien par la volonté des citoyens de participer aux décisions politiques ,économiques et sociales du pays;cela exige l'aide des vraies élites soucieuses du bien commun et non de leurs interets financiers ,politiques et communautaires; cela se prend par la volonté eclairée de tous les citoyens et non par les décisions de soi disant chefs de "parties" ;et cela conduit aux justes réformes,au véritable ciment d 'un peuple et non à son tabassage ,exacerbation de toutes les ruptures;J.P

Petmezakis Jacqueline

10 h 20, le 19 octobre 2019

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Commentaires (1)

  • la bonne gouvernance d'un pays ne tombe pas du ciel ,ne passe ni par le Coran ,ni par la vierge Marie (qui se regarderont de travers dès la crise passée);mais bien par la volonté des citoyens de participer aux décisions politiques ,économiques et sociales du pays;cela exige l'aide des vraies élites soucieuses du bien commun et non de leurs interets financiers ,politiques et communautaires; cela se prend par la volonté eclairée de tous les citoyens et non par les décisions de soi disant chefs de "parties" ;et cela conduit aux justes réformes,au véritable ciment d 'un peuple et non à son tabassage ,exacerbation de toutes les ruptures;J.P

    Petmezakis Jacqueline

    10 h 20, le 19 octobre 2019

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