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À La Une - Reportage

« Nous ne rentrerons pas chez nous avant la chute du gouvernement », crient les manifestants à Choueifate

La route maritime reliant Beyrouth au Liban-Sud bloquée.

De jeunes manifestants libanais bloquant l'autoroute de Khaldé, au sud de Beyrouth, le 18 octobre 2019, en guise de protestation contre la classe politique et la crise économique. Photo Matthieu Karam

L’autoroute du Sud, notamment au niveau de Choueifate, restait coupée vendredi matin, après une nuit sous haute tension. La route maritime reliant Beyrouth au Liban-Sud était également bloquée.

Des milliers de personnes sont descendues dans les rues hier pour manifester contre la taxe déguisée annoncée jeudi matin sur l’utilisation des applications de messagerie sur base du principe du VoIP (Voice over Internet Protocol), un service notamment disponible sur WhatsApp. L’annonce hier soir du ministre des Télécoms Mohammad Choucair sur l’annulation de cette taxe n’a toutefois pas fait décolérer la rue.

A Choueifate, vendredi matin, une trentaine de jeunes, parfois cagoulés, bloquaient dans la matinée un rond point, ne laissant filtrer que quelques voitures, sous le regard des membres des renseignements de l’armée. La fumée de pneus calcinés se dégageait derrière eux.

« Je me couvre le visage, sinon ils vont tous nous embarquer », explique Tarek, en référence aux forces de l’ordre. « C’est la deuxième fois que je manifeste. La dernière fois, c’était récemment à Beyrouth. Rien ne va plus, je suis au chômage, la vie est chère, nous ne trouvons pas de travail », poursuit le jeune homme.

Mohammad, 30 ans, habite à Choueifate. Sans emploi depuis un an, il dit manifester pour la première fois. « Nous nous sommes rassemblé, des voisins et moi de manière spontanée. Nous en avons ras-le-bol. Cela va bien au-delà de la question de WhatsApp. On dénonce le chômage, la cherté de vie et la classe politique corrompue. Nous ne rentrerons pas chez nous avant la chute du gouvernement », explique Mohammad, qui précise n’être affilié à aucun parti politique. De nombreuses manifestations ces dernières années à travers le pays ont été entachées par la présence de manifestants envoyés par différents partis politiques, semant ainsi davantage la zizanie. « Ils sont tous pourris! Ce n’est pas une histoire de WhatsApp! C’est ce système capitaliste qui nous exploite que nous contestons aujourd’hui », lance un trentenaire sur sa moto. « Leurs (les responsables politiques) enfants ont la belle vie eux... », dit-il.


Un manifestant érige un barrage au niveau de l'autroute de Naamé, au sud de Beyrouth, le 18 octobre 2019. Photo Matthieu Karam

Photo Matthieu Karam


« Cela fait cinq ans que je n’ai pas de travail. A chaque manifestation, je réponds présent. On vit sans nourriture, sans eau, on devrait jeter tous les responsables à la poubelle. Nous (le groupe de manifestants) ne sommes affiliés à aucun parti politique. Nous sommes avec Dieu. C’est grâce à Dieu que nous survivons », lance Omar, 19 ans.

« Nous sommes tous contre les partis politiques », renchérit un autre manifestant venu prêter main forte aux jeunes qui enflamment des pneus pour bloquer la circulation sur l’autoroute de Naameh.
« La solution, c’est la chute du gouvernement. Lorsque tous les responsables seront jetés dehors, tout ira mieux», poursuit Omar. « Nous rentrerons chez nous lorsque nous aurons des salaires décents et que les responsables auront revu leurs salaires a la baisse. Il y a des gens qui crèvent de faim, d’autres qui dorment dans la rue, dans des tentes, en hiver. Allez faire un tour dans les quartiers populaires, vous verrez des habitations en taules, des bidonvilles. WhatsApp, Facebook, tout est devenu plus cher. On ne nous laisse même plus travailler. Que voulez-vous de plus? », dit-il encore.

A Khaldé, les automobilistes ne semblaient pas être énervés outre-mesure par le fait que de nombreuses routes étaient coupées par les manifestants. Au contraire, nombre d'entre eux affichaient leur solidarité avec les manifestants, certains faisant même le signe de la victoire. « Que Dieu vous garde! Mais allez plutôt manifester devant la maison de Nabih Berry et devant celle des autres responsables politiques », s’écrit un automobiliste.

Hier, dans la soirée, des manifestants s'en sont pris aux domiciles et bureaux de plusieurs responsables Amal et Hezbollah, à Nabatiyé. Plusieurs personnes qui manifestaient devant le bureau du député d'Amal Hani Qobeissi (Amal) ont défoncé la porte du bureau, selon la LBCI, provoquant des dégâts matériels. Dans la nuit, des personnes ont également manifesté devant le domicile du député Yassine Jaber (Amal).


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L’autoroute du Sud, notamment au niveau de Choueifate, restait coupée vendredi matin, après une nuit sous haute tension. La route maritime reliant Beyrouth au Liban-Sud était également bloquée. Des milliers de personnes sont descendues dans les rues hier pour manifester contre la taxe déguisée annoncée jeudi matin sur l’utilisation des applications de messagerie sur base du principe...

commentaires (3)

CEUX QUI RESTENT DANS LES RUES SONT DES MANIPULES AU SERVICE DE PANURGES PIONS DES ETRANGERS QUI NE VEULENT PAS DU BIEN AU PAYS.

LA LIBRE EXPRESSION

19 h 30, le 18 octobre 2019

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Commentaires (3)

  • CEUX QUI RESTENT DANS LES RUES SONT DES MANIPULES AU SERVICE DE PANURGES PIONS DES ETRANGERS QUI NE VEULENT PAS DU BIEN AU PAYS.

    LA LIBRE EXPRESSION

    19 h 30, le 18 octobre 2019

  • DIS-MOI QUI TE GOUVERNENT JE TE DIRAI QUI TU ES. DES PANURGES GOUVERNANTS ET DES MOUTONS SUIVEURS. LA POURRITURE COMMENCE DE LA BASE ET VA A LA TETE... ET DE LA TETE VA A LA BASE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 06, le 18 octobre 2019

  • Le Liban après avoir passé une nuit blanche voit une grande partie de sa population ce matin envahir ses rues ... Inutile de répéter la litanie des besoins vitaux de la population et ils sont nombreux.... Les démissions des responsables en place aujourd hui ne serviront à rien au contraire attiseront les agressions confessionnelles entre les uns et les autres et les partis .... l éventualité de La mise en place urgente d une autorité militaire transitoire devient inévitable le temps de préparer les élections législatives anticipées dans une période ne dépassant pas les 3 ou 6 mois au grand maximum .... La violence entraînant la violence et Malgré les droits mérités que réclament les citoyens , la sagesse et l appel au calme devraient être de mises ... Tous les responsables ont pris conscience et acte du message de la base ... Il est important que le calme reviennent au plus vite pour éviter la présence des casseurs et des profiteurs .....

    Menassa Antoine

    13 h 16, le 18 octobre 2019

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