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Une banque turque se dit poursuivie par Washington à cause de l'opération en Syrie

Photo d'archives REUTERS/Murad Sezer

La banque turque Halkbank a rejeté mercredi les accusations américaines de contournement des sanctions contre l'Iran, affirmant que son inculpation aux Etats-Unis visait à punir Ankara pour son offensive contre une milice kurde en Syrie.

Le ministère américain de la Justice a annoncé mardi que la banque, détenue majoritairement par l'Etat turc, était poursuivie pour fraude, blanchiment d'argent, et entraves aux sanctions américaines contre l'Iran.

Dans un communiqué, Halkbank a affirmé que l'inculpation américaine s'inscrivait dans le cadre "des sanctions imposées à notre pays par le gouvernement américain en réponse à l'opération" militaire menée par Ankara dans le nord de la Syrie.

L'annonce de l'inculpation de Halkbank intervient dans un climat particulièrement tendu: le gouvernement de Donald Trump, accusé d'avoir provoqué le chaos en ne s'opposant pas à l'offensive turque, veut montrer qu'il ne ménage pas la Turquie et a imposé lundi de premières sanctions contre Ankara pour la pousser à stopper son offensive.

Le Congrès américain menace de voter des mesures punitives encore plus sévères, alors que le vice-président américain Mike Pence doit rencontrer jeudi des responsables turcs avec l'objectif affiché d'obtenir un cessez-le-feu.

Le chef de l'Etat turc Recep Tayyip Erdogan avait initialement déclaré qu'il ne recevrait pas M. Pence, mais la présidence turque a indiqué jeudi qu'une rencontre aurait bien lieu.

Les accusations portées contre Halkbank, en tant qu'institution, sont les mêmes qui avaient valu à un ex-directeur adjoint de la banque, Mehmet Hakan Atilla, d'être condamné à New York en janvier 2018, à l'issue d'un procès qui avait mis en cause Recep Tayyip Erdogan et plusieurs de ses ministres.

Selon le communiqué publié mardi par le ministère américain de la Justice, de 2012 à 2016, Halkbank a "conspiré pour saper les sanctions américaines contre le régime iranien en permettant à l'Iran d'accéder à des milliards de dollars de fonds, tout en trompant le régulateur américain sur ces opérations".

"C'est l'une des plus graves violations du régime de sanctions que nous ayons vues", a-t-il ajouté.

Baptisée "Source de Paix", l'opération turque en Syrie vise la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG), soutenue par les pays occidentaux mais qualifiée de "terroriste" par Ankara.

Dans sa réponse à l'inculpation américaine, Halkbank a exprimé son soutien à l'offensive, la qualifiant d'opération "héroïquement lancée par l'armée turque pour sécuriser les frontières et pacifier la région".

La banque turque Halkbank a rejeté mercredi les accusations américaines de contournement des sanctions contre l'Iran, affirmant que son inculpation aux Etats-Unis visait à punir Ankara pour son offensive contre une milice kurde en Syrie. Le ministère américain de la Justice a annoncé mardi que la banque, détenue majoritairement par l'Etat turc, était poursuivie pour fraude,...