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Syrie : la France exhorte la Turquie à "éviter toute initiative" qui nuirait à la lutte contre l'EI

Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian. Photo d'archives AFP / FADEL SENNA

La France a exhorté lundi la Turquie à s'abstenir de toute opération militaire en Syrie qui contribuerait à la résurgence du groupe Etat islamique (EI), et a plaidé pour le maintien des jihadistes étrangers dans des camps sous contrôle kurde dans le nord-est du pays.

"Nous appelons la Turquie à éviter une initiative qui irait à l'encontre des intérêts de la Coalition globale contre Daech (acronyme arabe de l'EI) dont elle fait partie", a déclaré la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.

"Daech, qui est passé à la clandestinité depuis sa défaite territoriale, demeure une menace importante pour notre sécurité nationale. En Syrie, l'organisation dispose encore de ressources et de capacités d'action importantes", a souligné Agnès von der Mühll dans un communiqué.

Les troupes américaines déployées dans le nord de la Syrie ont débuté lundi leur retrait de secteurs proches de la frontière turque, ouvrant la voie à une offensive militaire turque contre les forces kurdes pourtant alliées de Washington dans la lutte antijihadiste.

"Toute action unilatérale pourrait avoir des conséquences humanitaires importantes et ne permettrait pas de réunir les conditions nécessaires au retour sûr et volontaire des réfugiés dans leurs régions d'origine", a poursuivi la porte-parole du Quai d'Orsay.

"Elle nuirait à la stabilité de cette région et aux efforts que nous menons directement sur le terrain, à travers une action militaire, humanitaire et de stabilisation aux côtés des Forces démocratiques syriennes (FDS, alliance arabo-kurde, ndlr) pour lutter durablement contre le terrorisme et contribuer à un retour à une vie normale, dans le respect des droits des populations locales", a-t-elle ajouté.

Dans son communiqué annonçant dimanche un retrait militaire américain de la zone frontalière, la Maison Blanche évoque également la possibilité de confier à la Turquie la responsabilité des combattants européens de l'EI actuellement détenus par une coalition arabo-kurde dont l'YPG est le fer de lance.

Les Etats-Unis ont réclamé à de multiples reprises le rapatriement dans leur pays des jihadistes européens actuellement détenus dans des camps dans le nord-est syrien, ce à quoi la France notamment s'oppose.

"Les combattants terroristes qui sont en détention, y compris ceux de nationalité étrangère, doivent faire l'objet d'un jugement là où ils ont commis leurs crimes", a rappelé la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères. "Ce jugement et leur détention sûre dans le nord-est de la Syrie sont par ailleurs un impératif de sécurité pour éviter qu'ils ne viennent renforcer les rangs des groupes terroristes. Toute initiative pouvant remettre en cause ces objectifs doit être évitée", a-t-elle insisté.

La France a exhorté lundi la Turquie à s'abstenir de toute opération militaire en Syrie qui contribuerait à la résurgence du groupe Etat islamique (EI), et a plaidé pour le maintien des jihadistes étrangers dans des camps sous contrôle kurde dans le nord-est du pays. "Nous appelons la Turquie à éviter une initiative qui irait à l'encontre des intérêts de la Coalition globale...