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Athènes veut une révision d'un pacte UE-Turquie pour faciliter le renvoi de migrants

Le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis. Photo AFP

Le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis a demandé vendredi la révision d'un pacte controversé UE-Turquie afin qu'Athènes puisse accélérer le renvoi des déboutés du droit d'asile sur les côtes turques, ce qu'a semblé approuver le commissaire européen aux questions migratoires.

"La Grèce ne restera pas seule", a rassuré le commissaire européen Dimitris Avramopoulos, en visite vendredi soir à Athènes avec le ministre allemand de l'Intérieur Horst Seehofer. L'UE prendra "une initiative politique afin que la déclaration UE-Turquie soit renforcée. La Turquie nous l'a assuré", a promis M. Avramopoulos au lendemain de son déplacement à Ankara.

Le pacte entre Bruxelles et Ankara, entré en vigueur le 20 mars 2016, prévoit le renvoi en Turquie des migrants illégaux arrivant sur les îles grecques proches de la Turquie et des réfugiés syriens pour lesquels la Turquie est considérée comme "un pays sûr".

Le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis, qui a affiché sa volonté de renvoyer en Turquie 10.000 personnes d'ici fin 2020, a réclamé vendredi devant le parlement la révision de cette déclaration.

En vertu de ce texte, Athènes est autorisé à renvoyer à Ankara tout migrant "en situation irrégulière qui part de la Turquie pour gagner les îles grecques", à condition, selon Ankara, qu'il soit encore sur les îles et n'ait pas été transféré sur le continent grec.

Or Athènes veut pouvoir renvoyer des migrants déjà présents sur le continent.

Le chef du gouvernement conservateur grec a appelé la Turquie à "assumer ses responsabilités" et à "contrôler le flux migratoire en mer Egée".

Kyriakos Mitsotakis a souligné qu'il ne fallait pas "que la Turquie donne l'impression qu'elle profite de la situation pour des raisons géopolitiques".

"Il est crucial que nous appliquions à la lettre" le pacte UE-Ankara, a déclaré son ministre de la Protection du citoyen, Michalis Chrysohoidis. "Les retours (des migrants en Turquie) doivent être appliqués sans restriction de nationalités", a-t-il dit lors d'une conférence de presse commune à Athènes.

"Nous devons mettre en place une politique à long terme sur les migrations. Cela ne pourra pas être fait sans une politique européenne commune de l'asile", a souligné le commissaire Avramopoulos lors de la même conférence de presse.

La veille à Ankara, il avait parlé d'"un besoin urgent de renforcer la prévention et la détection des départs irréguliers de Turquie".

"Toutes les personnes qui atteignent nos frontières et qui demandent l'asile et le méritent doivent être réparties de manière plus logique", a renchéri le ministre allemand de l'Intérieur. "Si nous n'aidons pas la Grèce (et plus généralement) les pays frontaliers de l'UE, nous aurons une migration chaotique qui conduira à une impasse", a estimé M. Seehofer.

La Turquie accueille presque 3,6 millions de réfugiés, dont une grande majorité de Syriens, et le président Recep Tayyip Erdogan a menacé début septembre d'en laisser affluer une nouvelle vague vers l'UE s'il n'obtenait pas davantage d'aide internationale.

La pression sur la Grèce ne cesse de s'aggraver: pour la première fois depuis le pacte de 2016, le pays est redevenu cette année la principale porte d'entrée en Europe des migrants, avec plus de 10.000 arrivées sur les îles en septembre.

M. Mitsotakis a indiqué qu'un amendement "plus strict" et "plus juste" sur l'octroi de l'asile serait déposé au Parlement grec en octobre.

Car, selon lui, "le problème actuel est plutôt une question de migrations et moins une question de réfugiés".

En 2015, 75% des personnes arrivés en Grèce étaient des Syriens fuyant la guerre, alors qu'"actuellement seuls deux sur dix sont des Syriens, 50% sont surtout des Afghans, Pakistanais", a-t-il ajouté.

Le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis a demandé vendredi la révision d'un pacte controversé UE-Turquie afin qu'Athènes puisse accélérer le renvoi des déboutés du droit d'asile sur les côtes turques, ce qu'a semblé approuver le commissaire européen aux questions migratoires."La Grèce ne restera pas seule", a rassuré le commissaire européen Dimitris Avramopoulos, en visite...