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Migrations : Athènes exhorte Ankara à "assumer ses responsabilités"

Le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis (c). Photo REUTERS/Costas Baltas

Le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis a appelé vendredi la Turquie à "assumer ses responsabilités" sur fond de reprise du flux migratoire et demandé la révision de la déclaration controversée UE-Turquie afin qu'Athènes puisse accélérer le renvoi des déboutés du droit d'asile sur les côtes turques.

"La Turquie doit assumer ses responsabilités" et "contrôler le flux migratoire en mer Égée", a déclaré le Premier ministre conservateur lors d'un débat parlementaire sur la question migratoire. Kyriakos Mitsotakis a souligné qu'il ne fallait pas "que la Turquie donne l'impression qu'elle profite de la situation pour des raisons géopolitiques".

La Turquie accueille presque 3,6 millions de réfugiés, dont une grande majorité de Syriens, et le président Recep Tayyip Erdogan a menacé début septembre d'en laisser affluer une nouvelle vague vers l'UE s'il n'obtenait pas davantage d'aide internationale. Ankara souhaite la création en Syrie d'une "zone de sécurité" où ces migrants pourraient retourner.

La pression sur la Grèce ne cesse de s'aggraver : pour la première fois depuis 2016, le pays est redevenu cette année la principale porte d'entrée en Europe des migrants et réfugiés venant des côtes turques voisines. Cette vague a entraîné le débordement des camps sur les cinq "hotspots" des îles grecques de la mer Égée, créés au plus fort de l'exode vers l'Europe, la fermeture des frontières des pays du vieux continent et la déclaration UE-Turquie de 2016. Critiquée par des ONG de défense des droits d'asile, cette déclaration a réussi à limiter l'afflux vers l'Europe. En vertu de ce texte, Athènes est autorisé à renvoyer à Ankara tout migrant "en situation irrégulière qui part de la Turquie pour gagner les îles grecques" à partir 20 mars 2016, à condition, selon Ankara, qu'il soit encore sur les îles grecques et n'ait pas été transféré sur le continent grec.

Or Kyriakos Mitsotakis, qui a affiché sa volonté de renvoyer en Turquie 10.000 personnes d'ici fin 2020, souhaite la révision de cette déclaration, un sujet qu'il évoquera au prochain sommet européen en octobre.

Athènes fait pression pour qu'Ankara accepte le renvoi des sans papiers déjà présents sur le continent en provenance des îles d’Égée.

Kyriakos Mitsotakis a indiqué qu'un amendement "plus strict" et "plus juste" sur l'octroi de l'asile serait déposé au Parlement en octobre. Car, selon lui, "le problème actuel est plutôt une question de migrations et moins une question de réfugiés". En 2015, 75% des personnes arrivés en Grèce étaient des Syriens fuyant la guerre alors qu'"actuellement seuls deux sur dix sont des Syriens, 50% sont surtout des Afghans, Pakistanais (...)", a-t-il ajouté.

Une réunion est prévue vendredi après-midi à Athènes entre le ministre grec de la Protection du citoyen Michalis Chryssohoïdis, le commissaire européen aux questions migratoires Dimitris Avramopoulos et le ministre allemand de l'Intérieur Horst Seehofer en visite à Athènes après des entretiens jeudi à Ankara. "Il y a un besoin urgent de renforcer la prévention et la détection des départs irréguliers de Turquie", a souligné jeudi Dimitris Avramopoulos à Ankara.

Le ministre français de l'Intérieur Christophe Castaner, qui devait aussi participer à cette tournée à Ankara et Athènes, a dû annuler son voyage après l'attaque au couteau jeudi à la Préfecture de police de Paris, qui a fait cinq morts, dont l'agresseur.

Le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis a appelé vendredi la Turquie à "assumer ses responsabilités" sur fond de reprise du flux migratoire et demandé la révision de la déclaration controversée UE-Turquie afin qu'Athènes puisse accélérer le renvoi des déboutés du droit d'asile sur les côtes turques.
"La Turquie doit assumer ses responsabilités" et "contrôler le flux...