Le chef du Courant patriotique libre Gebran Bassil a détaillé, mardi, les 10 propositions pour améliorer la situation économique qu'il a présentées lors du Conseil des ministres du jour, dans le cadre de l'examen du budget pour l'exercice 2020. Ces propositions sont axées autour de la baisse de la dépense publique et l'instauration de nouvelles taxes.
"Nous avons proposé 10 points essentiels pour le budget 2020", a déclaré M. Bassil lors d'une conférence de presse à l'issue de la réunion hebdomadaire du groupe parlementaire du "Liban fort", dont le CPL est la principale composante.
Le budget 2020 est attendu aussi bien par les donateurs de la conférence de Paris (CEDRE) que par les agences de notations financières. L’objectif prioritaire des dirigeants libanais dans le budget 2020 est d’accélérer le processus de réformes afin de réduire le déficit. L’avant-projet du budget de 2020 table sur un déficit public de 4,37 milliards de dollars (6.590,1 milliards de livres libanaises), en prenant en considération les transferts du Trésor public à Électricité du Liban. La part du déficit par rapport au PIB serait alors de 7,38 %, en se basant sur une prévision de croissance de 1,2 % et une inflation à 2,8 %. Un ratio légèrement inférieur à celui prévu dans le budget de 2019 (voté le 19 juillet dernier) fixé à 7,59 %, mais qui devrait plutôt osciller entre 9 et 10 % pour l’année en cours, selon les principales agences de notation.
"Le premier point concerne la mise en œuvre immédiate du plan de réformes du secteur de l'électricité. Lorsqu'il sera mis en œuvre, nous pourrons alors nous mettre d'accord sur une hausse des tarifs du courant, jusqu'à ramener le déficit à zéro en 2021", a affirmé le leader du CPL.
"Le deuxième concerne la baisse du gaspillage. Il faut d'abord supprimer, de manière définitive ou temporaire, les institutions et les organismes dont nous n'avons plus besoin comme le Conseil du Liban-Sud ou le ministère de l'Information. Il faut ensuite cesser toute contribution des institutions publiques au secteur privé. Puis, il faut réduire les aides données aux fausses écoles gratuites, aux associations pas assez importantes opérant dans les secteurs de la santé, de l'éducation, du tourisme et du sport. Il faut également réduire les dépenses de fonctionnement, ainsi que les gros budgets comme ceux d'Ogero et de la Middle East Airlines", a poursuivi le ministre des Affaires étrangères.
Gebran Bassil propose aussi que le ministère des Finances lance un audit sur les sociétés qui échappent au paiement des impôts, d'instituer la taxe sur la valeur ajoutée pour tous, ainsi qu'une nouvelle taxe sur le tabac. Le chef du courant aouniste propose parallèlement aux services de douane de mettre en place des scanners pour lutter contre la contrebande.
Septième proposition, l'institution d'un taxe sur les 270.000 travailleurs étrangers. "Le but n'est pas de faire rentrer de l'argent, mais de réduire leur nombre", explique M. Bassil sur ce sujet.
Le ministre propose en outre de geler pendant trois ans l'augmentation des salaires dans le secteur public, d'aligner les pensions de retraite du public sur le privé, ainsi que l'instauration d'une taxe de 3% sur les produits pétroliers "pour éviter une augmentation de 5.000 livres sur le bidon (20 litres) d'essence.
M. Bassil s'est exprimé en faveur d'une "politique gouvernementale pour encourager le retour chez eux des réfugiés syriens", proposant que "pour tout dollar en faveur des associations aidant les réfugiés syriens, un dollar doit être donné à l’État libanais".
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commentaires (6)
On arrête les salaires et privilèges des hommes politiques jusqu’à ce que le pays aille mieux.
Gros Gnon
20 h 20, le 18 septembre 2019