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Liban - Polémique

Une nouvelle crise des déchets « se profile à partir de septembre », avertit Hamadé

Le ministre de l’Environnement compare la situation à la « guerre civile », affirmant que les ordures « peuvent détruire le Liban à tous les niveaux ».

MM. Jreissati et Hamadé au cours de la réunion de la commission parlementaire de l’Environnement consacrée aux déchets. Photo Hassan Assal

Le ministre de l’Environnement, Fady Jreissati, et le député Marwan Hamadé, président de la commission parlementaire sur l’Environnement, ont tiré la sonnette d’alarme hier au sujet du dossier des déchets ménagers, prévenant qu’une nouvelle crise des déchets à Beyrouth et dans le Mont-Liban se profile à partir de septembre si aucune solution n’est trouvée à ce problème, semblable aux épisodes de 2015 et 2016 qui avaient affecté la quasi-totalité du pays. M. Jreissati a tenu une conférence de presse conjointe avec M. Hamadé, à l’issue de la réunion de la commission parlementaire de l’Environnement, qui s’était notamment déroulée en présence des députés Paula Yacoubian (indépendante, opposition) et Élias Hankache (Kataëb), ainsi que des représentants de plusieurs partis et de personnalités de la société civile. Un des participants à cette réunion l’a qualifiée de « houleuse », ajoutant qu’elle n’a pas vraiment débouché sur un résultat tangible.

« Guerre civile »

Les deux responsables ont néanmoins tiré la sonnette d’alarme, soulignant que la situation était « urgente ».M. Jreissati a rappelé que son ministère a présenté un plan le 3 juin dernier au chef du gouvernement Saad Hariri, soulignant que pour lui, cette question est « prioritaire ». « Je ne sais pas pourquoi un débat sérieux autour du plan que nous avons présenté au gouvernement n’a toujours pas eu lieu. Il est important que nous obtenions des résultats car la situation est insupportable. Nous pouvons comparer la crise des déchets à la guerre civile, car les ordures peuvent détruire le Liban à tous les niveaux. Et la solution peut prendre une dimension politique », a insisté M. Jreissati. « La crise des déchets est plus importante que la crise économique. Nous sommes en situation d’urgence car cela ne peut plus continuer », a martelé le ministre. « Il n’y aura ni économie, ni tourisme, ni santé, ni agriculture, si la crise des déchets n’est pas traitée », a encore prévenu M. Jreissati.La feuille de route de Fady Jreissati, un document de deux pages avec annexes, qui prévoit deux étapes (2019-2020 et 2020-2030), a été transmise à la présidence du Conseil des ministres le 3 juin en vue d’être soumise au comité ministériel chargé de l’environnement, avant d’être discutée en Conseil. Ce plan prévoit, dans une étape préliminaire, la création, l’aménagement ou l’agrandissement de décharges dans des sites anciens ou nouveaux, la réhabilitation ou la construction de centres de tri et de traitement, l’instauration d’un système de récupération et de tri qui permette, est-il écrit, « de ne plus enfouir que 20 % des déchets d’ici à 2030 », en harmonie avec une stratégie de gestion des déchets qui reste à élaborer dans les trois mois à venir. Surtout, cette feuille de route prévoit des études d’impact environnemental pour deux incinérateurs dont les emplacements sont précisés : l’un au sud de Beyrouth, à la centrale de Jiyé ou de Zahrani, et l’autre au nord, à la centrale de Deir Ammar. Des emplcaements qui font d’ores et déjà débat.

« Une réunion exceptionnelle du Conseil des ministres »

Pour sa part, Marwan Hamadé a rappelé que « toutes les régions font face à une crise des déchets d’envergure. C’est l’une des crises les plus dangereuses et nous attendons qu’une décision soit prise au sommet de l’État ». « Nous avons demandé au ministre de l’Environnement qu’il réclame une réunion exceptionnelle du gouvernement uniquement consacrée aux questions environnementales (...) », a fait savoir le député. « Une crise des déchets à Beyrouth et dans le Mont-Liban se profile. Si nous n’établissons pas la confiance à travers une décision venant du sommet de l’État, nous ne pourrons pas raisonner la fédération des municipalités de la banlieue sud de Beyrouth ni les députés du Metn, et la crise éclatera en septembre », a prévenu M. Hamadé.

De son côté, M. Hankache a estimé, à l’issue de la réunion de la commission, que cette affaire met en lumière « l’incapacité du gouvernement à résoudre un dossier dans l’intérêt des Libanais ». Le député a, dans ce cadre, appelé l’exécutif, notamment le ministre de l’Environnement et celui de la Santé, Jamil Jabak (Hezbollah), à « assumer leurs responsabilités » dans ce dossier. « Nous sommes sortis de la réunion de la commission sans trouver de solution. Nous ne pouvons pas rejeter la responsabilité sur les députés ou les municipalités », a-t-il lancé, disant craindre que « toute les solutions provisoires deviennent définitives ». Concernant la décharge de Bourj Hammoud, qui devrait bientôt arriver à saturation, M. Hankache a souligné que le site « ne peut plus être encore agrandi », comme l’avait préconisé le ministre Jreissati.

Mme Yacoubian a, elle, refusé la proposition de loi présentée à la commission parlementaire par le ministre de l’Environnement et « qui prévoit de nouvelles taxes » permettant de financer la gestion des déchets. Elle a réclamé « un programme complet pour résoudre la crise, à commencer par l’adoption d’une loi sur le tri à la source et d’autres lois permettant de diminuer la production de déchets ». « Les débats menés avec le ministre Jreissati montrent qu’il n’y a aucune volonté réelle d’instaurer le tri des déchets mais qu’il souhaite imposer, à long terme, les incinérateurs, qui sont la pire solution possible pour le Liban et les Libanais », a-t-elle affirmé.

« Approche populiste »

Le Premier ministre Saad Hariri a, quant à lui, dénoncé, lors d’une conférence de presse à l’Aéroport international de Beyrouth, une « approche populiste » au sujet de la crise des déchets. « Ce n’est pas comme cela que nous résoudrons le problème », a-t-il estimé. « Nous sommes tous libanais, chrétiens et musulmans, nous sommes tous concernés. Toutes les régions doivent s’entraider », a-t-il lancé.Quelques heures plus tard,le bloc parlementaire du Futur affichait sa solidarité avec « les mouvements de protestation pacifiques » des habitants des régions de Miniyé et Denniyé, qui s’opposent à l’établissement d’une décharge dans la localité de Terbol, au Liban-Nord.

Le ministre de l’Environnement, Fady Jreissati, et le député Marwan Hamadé, président de la commission parlementaire sur l’Environnement, ont tiré la sonnette d’alarme hier au sujet du dossier des déchets ménagers, prévenant qu’une nouvelle crise des déchets à Beyrouth et dans le Mont-Liban se profile à partir de septembre si aucune solution n’est trouvée à ce problème,...

commentaires (3)

Apprendre aux libanais à recycler à la maison, à l'école, université, au restaurant, hôtel et hôpital, est une instruction civique de l'Etat envers le citoyen, pour respecter l'environnement et sauver la Planète! Le recyclage à la source est la meilleure et seule option! M. Paul Abi Rached fondateur de Terre Liban, nous a permis de recycler à la maison depui longtemps. Faute de ramassage municipal, c' Arcenciel qui fat ce travail partout où il est sollicité!

Zaarour Beatriz

17 h 55, le 21 août 2019

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Commentaires (3)

  • Apprendre aux libanais à recycler à la maison, à l'école, université, au restaurant, hôtel et hôpital, est une instruction civique de l'Etat envers le citoyen, pour respecter l'environnement et sauver la Planète! Le recyclage à la source est la meilleure et seule option! M. Paul Abi Rached fondateur de Terre Liban, nous a permis de recycler à la maison depui longtemps. Faute de ramassage municipal, c' Arcenciel qui fat ce travail partout où il est sollicité!

    Zaarour Beatriz

    17 h 55, le 21 août 2019

  • C,EST VRAIMENT HONTEUX. ON EST DEVENU LA RISEE DE TOUT LE MONDE. QUE TOUS NOS ABRUTIS DEGAGENT !

    LA LIBRE EXPRESSION

    16 h 55, le 21 août 2019

  • encore un honorable-adorable. ""UNE NOUVELLE "" crise se profile a l'horizon dit il ( disent ils ) !!! parce que pour lui- pour eux-, il n'y en avait plus eu depuis au moins 2015.. sinon depuis l'indépendance de la patrie.

    Gaby SIOUFI

    12 h 29, le 21 août 2019

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