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Liban - Décryptage

L’administration américaine, Abbas Ibrahim... et le statu quo au Liban !

Le directeur général de la Sûreté générale, le général Abbas Ibrahim. Photo Ani

À côté de la surprise mêlée d’émotion suscitée par le « dénouement » (jusqu’à preuve du contraire) politique de la crise dite de Qabr Chmoun, l’affaire est passée pratiquement inaperçue. Ce n’était pourtant pas un développement banal que l’annonce de la libération d’un jeune touriste canadien détenu en Syrie depuis plusieurs mois. Certes, Kristian Lee Parker était trop ému pour répondre aux questions des journalistes et l’ambassadrice du Canada à Beyrouth, Emmanuelle Lamoureux, n’a pas trop voulu s’exprimer. Il a donc fallu se contenter des remerciements du directeur de la Sûreté générale, Abbas Ibrahim, adressés aux autorités syriennes et les médias sont ensuite passés à autre chose.

Pourtant, selon des sources sécuritaires, la libération du touriste canadien, dans le cadre d’une médiation menée par le général Ibrahim, n’est pas un épisode isolé et secondaire. Elle intervient à un moment particulièrement délicat, dans lequel l’administration américaine de Donald Trump et les autorités iraniennes alternent le chaud et le froid, ainsi que les déclarations contradictoires, dans un jeu d’équilibrisme dangereux qui place l’ensemble de la région au bord du gouffre, sans toutefois y plonger.

La libération du touriste canadien intervient en fait deux mois presque jour pour jour après celle du Libanais résident aux États-Unis Nizar Zakka, qui avait été condamné par les autorités iraniennes pour intelligence avec les États-Unis. À ce moment-là, M. Zakka, qui avait été escorté de Téhéran vers Beyrouth par le général Abbas Ibrahim, avant d’être reçu par le chef de l’État et le ministre des Affaires étrangères, s’était contenté de remercier les autorités libanaises pour leurs efforts en vue d’obtenir sa libération. Le général Ibrahim avait lui aussi affirmé que cette libération avait eu lieu pour répondre à une demande officielle présentée par le président du Liban, le général Michel Aoun. Mais dans les milieux sécuritaires, on avait laissé entendre que d’autres développements se préparaient, concernant notamment un Canadien.

Un mois et demi plus tard, le jeune américain Sam Goodwin, qui avait disparu en Syrie à la fin du mois de mai, est libéré le 26 juillet, grâce aux efforts du général Ibrahim. C’est en tout cas ce qu’avaient déclaré les parents du jeune homme qui avaient affirmé qu’ils seraient « éternellement reconnaissants au chef de la Sûreté générale libanaise » qui leur a permis de retrouver leur fils.

Moins d’un mois plus tard, un nouvel épisode se produit avec la libération du touriste canadien. Le président américain a aussitôt envoyé, dans la plus grande discrétion, un émissaire spécial à Beyrouth pour rencontrer le général Ibrahim et le remercier de ses efforts. Il pourrait s’agir du conseiller américain spécialiste des dossiers des otages Robert O’Brien, mais il n’y a aucune confirmation officielle de son identité.

Presque au même moment, la sentence des tribunaux américains contre l’homme d’affaires libanais Kassem Tajeddine, accusé de financer le Hezbollah (Tajeddine avait été extradé du Maroc vers les États-Unis à la demande de la justice américaine), a été annoncée. Et elle a constitué une véritable surprise, puisque l’homme d’affaires n’a été condamné qu’à 5 ans de prison et à une amende de 50 millions de dollars, alors qu’en général, la justice américaine est bien plus sévère pour les crimes liés au financement du terrorisme et à ce qu’elle considère comme des organisations terroristes.

La simultanéité de tous ces développements ne peut pas être le fruit d’un simple hasard. Selon les sources sécuritaires précitées, il y aurait visiblement de la part de l’administration américaine, comme de la part des autorités iraniennes, une volonté claire d’ouvrir un canal de contact entre eux à travers le Liban et en particulier à travers la personne du directeur de la Sûreté générale. Le sérieux, la discrétion et la loyauté du général Ibrahim ont, en effet, fait leurs preuves auprès des instances régionales et internationales, et ces qualités tranchent avec la tradition des médiateurs qui ont souvent des intérêts particuliers en s’investissant dans des négociations délicates.

Tout en haussant donc le ton à l’égard du Hezbollah et de l’Iran, l’administration américaine cherche malgré tout à préserver un canal de contact avec eux, à la fois pour sauvegarder ses propres intérêts et pour délivrer des messages dont elle sait qu’ils seront bien transmis et bien captés.

Dans ce contexte, la visite à Beyrouth de l’émissaire présidentiel américain ne peut donc pas être dissociée de la situation en général et du communiqué de l’ambassade américaine sur les développements de l’affaire de Qabr Chmoun. Si certains se sont empressés d’interpréter la publication de ce communiqué comme une décision américaine de pousser vers une confrontation avec le Hezbollah, tout en protégeant le leader druze Walid Joumblatt et en cherchant à relancer le Mouvement du 14 Mars au Liban, face à cette formation et à ses alliés, surtout qu’il a précédé de peu la visite du Premier ministre Saad Hariri à Washington, la réalité semble un peu plus nuancée.

Toujours selon les sources précitées, l’administration américaine poursuit certes sa campagne contre le Hezbollah et à travers lui contre l’Iran et ses alliés dans la région. Mais en même temps, elle ne veut pas rompre les ponts avec eux. C’est un peu comme si cette administration cherchait à maintenir le statu quo actuel, en intervenant lorsqu’elle sent qu’il est menacé. Mais il ne serait donc pas question de revenir en arrière, pour rétablir le rapport des forces qui existait en 2005 par exemple. Les principaux protagonistes au Liban semblent avoir bien compris cette équation et, s’ils ont misé à un moment sur un changement imminent des rapports de forces grâce à Washington et à ses alliés, ils ont renoncé à cette hypothèse...

À côté de la surprise mêlée d’émotion suscitée par le « dénouement » (jusqu’à preuve du contraire) politique de la crise dite de Qabr Chmoun, l’affaire est passée pratiquement inaperçue. Ce n’était pourtant pas un développement banal que l’annonce de la libération d’un jeune touriste canadien détenu en Syrie depuis plusieurs mois. Certes, Kristian Lee Parker...

commentaires (3)

MONSIEUR LE DIRECTEUR GENERAL DE LA SURETE ABBAS IBRAHIM SIL VOUS PLAIT CONVERTISSEZ VOUS A LA RELIGION MARONITE (tant que cette clause est indispensable au Liban pour ce poste ) ET DEVENEZ PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE LIBANAISE NOUS AVONS BESOIN DE GENS QUI REUSSISSENT DANS CE QU'ILS ENTREPRENNENT ET PAS DE GENS QUI SEMENT LA DIVISION ET D'AUTRES QUI NE PENSENT QU'A SE METTRE DE L'ARGENT EN POCHE OU A CREER DES PROBLEMES POUR PARALYSER LE PAYS APRES L'AVOIR INNONDE DE TAXES SANS CHERCHER A ARRETTER LA CORRUPTION GEANTE PS ENFIN UN MESSAGE DE Mm HADDAD SANS UNE FOIS LE NOM DE MR BASSIL BRAVO BRAVO TROIS FOIS BRAVO SVP CONTINUEZ COMME CELA

LA VERITE

14 h 05, le 14 août 2019

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Commentaires (3)

  • MONSIEUR LE DIRECTEUR GENERAL DE LA SURETE ABBAS IBRAHIM SIL VOUS PLAIT CONVERTISSEZ VOUS A LA RELIGION MARONITE (tant que cette clause est indispensable au Liban pour ce poste ) ET DEVENEZ PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE LIBANAISE NOUS AVONS BESOIN DE GENS QUI REUSSISSENT DANS CE QU'ILS ENTREPRENNENT ET PAS DE GENS QUI SEMENT LA DIVISION ET D'AUTRES QUI NE PENSENT QU'A SE METTRE DE L'ARGENT EN POCHE OU A CREER DES PROBLEMES POUR PARALYSER LE PAYS APRES L'AVOIR INNONDE DE TAXES SANS CHERCHER A ARRETTER LA CORRUPTION GEANTE PS ENFIN UN MESSAGE DE Mm HADDAD SANS UNE FOIS LE NOM DE MR BASSIL BRAVO BRAVO TROIS FOIS BRAVO SVP CONTINUEZ COMME CELA

    LA VERITE

    14 h 05, le 14 août 2019

  • Voilà ce qui fait l'intérêt des articles de Scarlett , elle raconte ce qui est, tandis que d'autres pensent en lisant ses articles fumants à ce qui "devrait être" . D'où leurs déceptions non pas parce qu'ils n'aiment pas lire Scarlett, mais parce qu'ils ne comprennent pas l'esprit Scarlett . En vérité elle n'est pas là pour faire des cadeaux ou faire plaisir à quiconque , mais Scarlett est soucieuse de rapporter les faits tels quels . La conclusion de ce décryptage est que , les usa n'oseront plus jamais essayer de s'immiscer dans nos affaires en interventions militaires ou par forces intérieures libanaise , ils savent qu'ils ont à faire face à plus fort qu'eux sur le terrain , alors service minimum , ils râlent de temps à autre . Et la caravane passe ….

    FRIK-A-FRAK

    13 h 21, le 14 août 2019

  • Et la montagne accoucha d’une souris...

    Cadige William

    10 h 05, le 14 août 2019

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