Pour célébrer la fête nationale de son pays, l’ambassadrice de Suisse au Liban, Monika Schmutz Kirgöz, a choisi un lieu public, la Forêt des Pins de Beyrouth.
« C’est un lieu fédérateur, à deux pas d’Achrafieh, de Badaro, du camp de Chatila et de la banlieue sud. Et c’est le poumon vert de la ville », explique-t-elle dans un entretien avec L’Orient-Le Jour.
En Suisse, le 1er août commémore le pacte fédéral de 1291 conclu par les représentants des trois cantons primitifs de la Confédération helvétique, qui est à la base de la création du pays. Les Suisses célèbrent cette fête avec des journées en plein air et des feux de camp.
C’est pour cela qu’à Beyrouth, le choix de l’ambassadrice est tombé sur la Forêt des Pins de la ville. « Au Liban, il suffit d’avoir une bonne idée. Pour le reste tout le monde vous aidera à la réaliser », dit-elle, remerciant le mohafez et la municipalité de Beyrouth, ainsi que les sponsors de la fête, qui sont notamment des entreprises suisses et des mécènes libanais établis en Suisse.
Arrivée au Liban il y a deux ans, Mme Schmutz Kirgöz est vite tombée amoureuse du pays du Cèdre. « C’est le pays de la diversité et de la liberté d’expression. Dans ce cadre, le Liban est le pays le plus libre de la région. Et c’est cette liberté qu’il faut préserver à tout prix, aujourd’hui plus que jamais, surtout que cet espace risque de se réduire de plus en plus », dit-elle, ajoutant que « de nombreux Libanais affirment encore que leur pays était la Suisse du Moyen-Orient. C’est vrai que nous avons de nombreux points communs, comme le pluralisme. Mais ce qui distingue surtout la Suisse et ce qui a permis aux Suisses de vivre ensemble, c’est le respect des lois et la mise en place d’un État fort. Je voudrais à l’occasion de notre fête nationale passer un message aux Libanais afin qu’ils préservent leur pays, pour que le Liban redevienne la Suisse du Moyen-Orient. Cela passe avant tout par le respect des lois par tous les citoyens et tous les partis ». Positive et volontaire, l’ambassadrice de Suisse pense que tout est possible, qu’il suffit d’avoir la volonté de changer les choses.
Le droit des femmes
Elle donne en exemple le dossier des droits des femmes et leur présence sur le marché du travail. « En Suisse, les femmes ont obtenu le droit de vote en 1971. Mais, jusqu’à présent, beaucoup reste à faire pour qu’elles soient pleinement présentes dans les administrations ou pour qu’elles aient des salaires égaux à ceux des hommes. Au Liban, les femmes ont obtenu ce droit en 1958, bien avant les femmes suisses, et pourtant les choses n’ont pas vraiment avancé », note Mme Schmutz Kirgöz.
L’ambassadrice tient également à souligner que son pays soutient le Liban à travers plusieurs projets de coopération, notamment dans les domaines de la culture, des droits de l’homme et du développement durable.
« Chaque année, nous versons 25 millions de dollars pour financer divers projets au Liban. Ces projets touchent notamment les réfugiés et les communautés hôtes. Au début, avec la crise syrienne, nous avons travaillé dans l’urgence, mais, actuellement, nous optons beaucoup plus pour les projets de développement. Nous sommes présents dans la Békaa, par exemple, pour un projet visant à assainir l’eau du Litani. Nous œuvrons aussi à restaurer et équiper des écoles qui servent aussi bien aux réfugiés qu’aux collectivités hôtes », souligne-t-elle.
Dans le domaine de la construction de la paix et de la promotion des droits de l’homme, la Suisse finance des projets qui ont notamment pour but de clore les divers dossiers de la guerre, que ce soit en travaillant sur la mémoire ou le dossier des disparus.
La Suisse est également présente au Liban à travers la culture et cela par le biais des festivals de films, des conférences, des concerts ou encore des spectacles de danse.
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commentaires (8)
Si vous saviez laquelle des communautés religieuses rêvent le plus de Canton à la Suisse, certains ravaleraient leur langue fourchue. Cette communauté est prête dans tous les compartiments du jeu pour accéder à cette situation. Et croyez moi, les autres communautés pas encore prêtes pour cette situation viendraient demander l'asile politique auprès de cette dernière.
FRIK-A-FRAK
20 h 16, le 01 août 2019