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À La Une - Liban

Arlsane aux funérailles de Rami Salmane : L'Etat doit assumer ses responsabilités dans la Montagne

"La région entière est menacée de divisions et nous ne voulons pas que le Liban devienne un pays de cantons", affirme Michel Aoun. 

La mère et les proches Rami Salmane, une des deux victimes des échanges de tirs de Qabr Chmoun du 30 juin 2019, lors de ses funérailles à Ramliyé, dans le caza de Aley, le 5 juillet 2019. Photo REUTERS/Mohamed Azakir

Le chef du Parti démocrate libanais, le député druze Talal Arslane, a appelé vendredi l'Etat à "assumer ses responsabilités" dans la Montagne, lors des funérailles de Rami Salmane, une des victimes des tirs ayant éclaté dimanche à Qabr Chmoun (Aley), tout en continuant de réclamer une saisine de la Cour de justice.

Rami Salmane faisait partie du convoi de Saleh Gharib, ministre d’Etat pour les Affaires des réfugiés, membre du PDL, qui a été pris pour cible par des tirs par des partisans du Parti socialiste progressiste (du leader druze Walid Joumblatt, rival de M. Arslane).

"Notre demande de traiter cette affaire devant la Cour de justice n'est pas motivée par la vengeance", a déclaré Talal Arslane, s'interrogeant sur les raisons pour lesquelles certains "craignent" la saisie de l'affaire par cette instance. "Nous voulons que ce meurtre soit décrit exactement comme il a eu lieu", a-t-il ajouté. La demande d'avoir recours à ce tribunal d'exception, dont les jugements sont sans appel, a pour objectif "d'éviter que le crime ne fasse l'objet de fraudes", a-t-il précisé. "Je supporte l'injustice et les violations depuis des années", a martelé M. Arslane. Il a appelé l'Etat à "assumer toutes ses responsabilités", menaçant que, si ce n'est pas le cas "il ne pourra pas être tenu responsable de ce qu'il se passera".



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"Le sang des innocents et la politique"
Les funérailles de Rami Salmane ont eu lieu dans son village natal de Ramliyé. Le ministre Saleh Gharib était également présent à la cérémonie, tout comme l'ancien ministre druze Wi'am Wahhab, allié politique de M. Arslane.


Le ministre Saleh Gharib aux funérailles de Rami Salmane. REUTERS/Mohamed Azakir


"Notre sang ne vaut pas plus que celui de Samer (Abou Farraj), Rami (Salmane) et tous nos martyrs", a encore déclaré Talal Arslane, mentionnant par leurs prénoms les deux victimes des affrontements de Qabr Chamoun.

Le père de Rami Salmane, cité par la chaîne locale LBC, a rejoint M. Arslane dans son appel à saisir la Cour de justice dans cette affaire.

Talal Arslane a par ailleurs salué les réactions du président de la République, Michel Aoun, du président du Parlement, Nabih Berry, et du Premier ministre, Saad Hariri, qui "n'ont pas mêlé le sang des victimes à la politique". "Le sang des innocents et la Montagne se trouvent dans le giron de l'Etat et nous ne pouvons pas continuer dans l'état d'anarchie dans lequel nous nous trouvons", a-t-il déclaré. 

Depuis les incidents de dimanche, l'exigence de Talal Arslane d'une saisine de la Cour de justice divise la scène politique libanaise, Walid Joumblatt et ses alliés refusant catégoriquement cette demande. Dans ce cadre, le directeur général de la Sûreté générale libanaise, Abbas Ibrahim, mène auprès des différentes parties concernées une médiation qui a notamment permis que des tireurs présumés soient remis par le PSP aux autorités. Dans ce contexte, le PSP a remis deux nouvelles personnes recherchées à la SG, selon plusieurs médias locaux.



(Lire aussi : L’incident de Qabr Chmoun consacre le leadership de Joumblatt)



"Les forces du mal"

"Les concessions au profit de la nation sont beaucoup plus importantes que l'attachement aux intérêts personnels et partisans aux dépens de l’Etat", a déclaré le général Ibrahim dans la soirée.

Sur le plan politique, la tension reste palpable entre le CPL et le PSP. "Aujourd'hui, la bataille oppose le concept de l’Etat à celui de la domination, et celui de la méthode des institutions à celui des actes de voyous", a déclaré dans la soirée le ministre libanais des Affaires étrangères et chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, lors d'un discours à l'occasion d'une remise des diplômes à l'Université Antonine, à Baabda. "Je peux vous assurer que les forces du mal ne prendront pas le dessus sur les forces du bien", a-t-il ajouté.

"Si seulement certains lisaient la littérature politique et les discours de Kamal Joumblatt (le père de Walid Joumblatt et fondateur du PSP)", a déclaré de son côté le ministre de l'Industrie, Waël Bou Faour, cadre du PSP. "Ceux qui prennent la parole, animés par les bas instincts et la haine, et remuent le couteau dans la plaie de la douloureuse mémoire collective, ne méritent pas de prétendre aux premiers rôles", a-t-il ajouté, en référence à Gebran Bassil. "Le droit de circuler est garanti par la loi, mais cette même loi interdit l'incitation au sectarisme, l'excitation des bas instincts et la résurgence des souvenirs douloureux de la guerre", a-t-il ajouté.



(Lire aussi : L’appel du videle billet de Gaby NASR)



"Pays de cantons"
Plus tôt dans la journée, le chef de l'Etat avait appelé à ce que les incidents de la Montagne "ne se répètent pas". "Tous les Libanais doivent être libres de circuler dans toutes les régions du pays", a-t-il souligné de Baabda, surtout s'il s'agit "d'un représentant du peuple, qu'il soit ministre ou député, qui se rend dans une région où il a été élu". "Nous ne permettrons pas que de telles pratiques se perpétuent, dans aucune région ni auprès d'aucune confession", a martelé le président Aoun. 

Les événements de dimanche ont eu lieu après que le chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, a été empêché d'entrer dans le village de Kfarmatta, proche de Qabr Chmoun, par des partisans du PSP, qui lui reprochaient des propos provocateurs sur la guerre de la Montagne ayant opposé les factions pro-palestiniennes, dont les druzes, à l'armée et aux factions chrétiennes dans les années quatre-vingt. 

"La région entière est menacée de divisions et nous ne voulons pas que le Liban devienne un pays de cantons", a souligné Michel Aoun, reprenant l'expression déjà utilisée à plusieurs reprises par Talal Arslane.  Il a assuré que "la réconciliation est stable dans la Montagne et personne ne doit craindre le contraire". Et d'insister : "Les événements de 1983 ne se répéteront pas".  Il a encore affirmé que les décisions prises lundi par le Haut conseil de la défense "seront mises en application".



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commentaires (2)

LAISSEZ DONC L,ETAT DECIDER SANS INTERFERENCES PARTISANES.

LA LIBRE EXPRESSION

16 h 26, le 06 juillet 2019

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Commentaires (2)

  • LAISSEZ DONC L,ETAT DECIDER SANS INTERFERENCES PARTISANES.

    LA LIBRE EXPRESSION

    16 h 26, le 06 juillet 2019

  • Il a appelé l'Etat à "prendre toutes ses responsabilités", menaçant que, si ce n'est pas le cas "il ne pourra pas être tenu responsable de ce qu'il se passera". NON IL NE SERA PAS JUGE POUR CE QUI SE PASSERA CAR COMME TOUS NOS POLITICIENS IL PEUVENT MENACER ET AGIR EN CATIMINI SANS ETRE COUPABLE DE QUOI QUE CE SOIT D'AUTRE PART CETTE FACON DE PRESENTER LES CHOSES C'EST CE QUE JE VEUX OU GARS A VOUS EST LE COEUR DE CE GOUVERNEMENT QUI SE DIT FORT MAIS QUI BAISSE SES PANTALONS A LA PREMIERE MENACE D'UN ALLIE OU PAS

    LA VERITE

    16 h 19, le 05 juillet 2019

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