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À La Une - Repère

Ce que le volet économique du plan Kushner prévoit pour le Liban

Le plan de paix américain pour le Proche-Orient prévoit la levée de plus de six milliards de dollars pour financer des travaux de modernisation des infrastructures libanaises.

Sit-in dans le camp de réfugiés palestiniens d'Aïn el-Héloué, le 24 juin 2019 près de Saïda, contre le plan Kushner. Photo fournie par le FDLP

Le volet économique du plan de paix américain pour le Proche-Orient, proposé par Jared Kushner, conseiller et gendre du président américain Donald Trump, et dévoilé samedi, prévoit de lever plus de 50 milliards de dollars pour redresser l'économie des territoires palestiniens et des pays abritant des réfugiés palestiniens, pour apporter "la paix et la prospérité" dans la région.

Selon le plan américain, qui doit être discuté lors de la conférence sur le développement palestinien, co-organisée par les Etats-Unis mardi et mercredi à Bahreïn, 6,325 milliards de dollars d'investissements sont prévus au Liban sous forme de subventions et de prêts publics ou privés. Le Liban a annoncé qu'il n'assistera à la conférence de Manama, déjà boycottée par les Palestiniens, qui ne veulent pas de ces milliards de dollars en l'absence d'un règlement politique du conflit avec Israël.



(Lire aussi : Le plan de paix de Kushner est-il mort-né ?)



Dans les détails, le plan Kushner prévoit pour le Liban, qui abrite quelque 175.000 réfugiés palestiniens selon un recensement officiel datant de 2017, alors que selon l'UNRWA quelque 470.000 y sont enregistrés, un plan de financement échelonné sur deux phases. Le plan ne concerne pas directement ces réfugiés palestiniens mais vise à remettre sur pied les infrastructures libanaises.



(Voir l'intégralité du volet économique du plan ici)



Dans la première phase, dont la mise en oeuvre s'échelonne sur quatre ans, le plan prévoit une subvention de 200 millions de dollars pour "soutenir l'intégration commerciale régionale" afin "de réduire significativement les coûts des activités commerciales dans la région". En d'autres termes, il s'agit de fluidifier les échanges commerciaux en optimisant la libre-concurrence.

Le plan prévoit également d'étendre le programme de l'Overseas Private Investment Corporation (OPIC) - l'institution de financement du développement du gouvernement des États-Unis, qui soutient les petites et moyennes entreprises dans la région. "L'OPIC pourrait étendre ses facilités de garantie pour les prêts en direction des PME au Liban", indique le plan, qui prévoit le déblocage de 135 millions de dollars de prêts dans ce cadre.



(Lire aussi : Le plan Kushner suscite un large rejet dans le monde arabe)



Pour la deuxième phase, le plus gros investissement prévu concerne les "couloirs routiers" du Liban. Le plan Kushner prévoit de débloquer trois milliards de dollars - 2,25 milliards en prêts et 750 millions en fond privés - pour "réparer et améliorer les couloirs routiers, dont les liaisons autoroutières manquantes, principalement pour les autoroutes reliant le nord au sud et l'ouest à l'est du pays qui font partie du réseau autoroutier régional". Le plan prévoit la fin de ces travaux au bout de six ans.

Le volet économique du plan de paix Kushner prévoit également de débloquer deux milliards de dollars - 1,5 milliard en prêts, 250 millions en subventions et 250 millions d'argent privé - pour la construction d'un réseau ferroviaire, "pour potentiellement connecter le réseau ferré au réseau régional". Ces travaux devraient prendre huit ans.

Le plan prévoit, en outre, un milliard de dollars - 750 millions en prêts et 250 millions en fonds privés - en faveur de l'expansion de l'aéroport de Beyrouth et des autres aéroports libanais, de celle du port de Beyrouth et des autres ports du pays et de la modernisation des postes frontaliers pour des travaux d'une durée de huit ans.


Rejet libanais
Dimanche, le président du Parlement libanais, Nabih Berry, a commenté les propositions économiques de Washington, affirmant qu’aucun investissement fait au Liban au détriment de la cause palestinienne ne sera accepté par Beyrouth. Il a ajouté que le Liban et les pays arabes "résisteront de toutes les façons possibles à l’implantation" des réfugiés palestiniens. Les organisations palestiniennes au Liban ont annoncé des manifestations contre le plan Kushner et la conférence de Manama.



(Lire aussi : « Nous n’avons pas offert 10 000 martyrs pour accepter 10 milliards de dollars en échange de l’implantation », lance Nadim Gemayel)



Le volet économique du futur plan américain pour résoudre le conflit israélo-palestinien promet entre autres de booster l’économie palestinienne avec pour objectifs affichés de récolter plus de 50 milliards de dollars et de créer un million d’emplois sur dix ans. Dans les détails, le plan prévoit également 27,813 milliards pour la bande de Gaza et la Cisjordanie; 9,167 milliards pour l’Égypte et 7,365 milliards pour la Jordanie.

Avec ce plan qui pourrait être divulgué, dans son intégralité, en novembre, c'est à dire après les élections législatives en Israël, l'administration américaine affirme essayer une nouvelle approche pour mettre fin au conflit israélo-palestinien. Mais selon des responsables américains, ce plan ne mentionnera pas une solution dite "à deux Etats", israélien et palestinien, un objectif longtemps défendu par Washington.



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commentaires (7)

Cet argent est toujours bon a prendre sans aucun engagement politique en echange.

HABIBI FRANCAIS

11 h 07, le 25 juin 2019

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Commentaires (7)

  • Cet argent est toujours bon a prendre sans aucun engagement politique en echange.

    HABIBI FRANCAIS

    11 h 07, le 25 juin 2019

  • Mais il représente quoi ce petit Kushner ? Quelle est sa qualité à part d'être Le gendre de Trump ! Franchement, la bêtise américaine dans tout ce qu’il y a de plus flagrant

    Lecteur excédé par la censure

    09 h 33, le 25 juin 2019

  • Accepter les six milliards de dollars c'est accepter l 'implantation des palestiniens . Triste .

    Antoine Sabbagha

    19 h 52, le 24 juin 2019

  • Moi ce que je retiens surtout de ce discours, fait à plus de 50% de prêts, c’est qu’il nous faut 7 milliards de dollars pour réparer, développer et moderniser nos infrastructures. Qu’attendons pour mettre ce plan en oeuvre nous mêmes?

    Chady

    19 h 46, le 24 juin 2019

  • Notre deal du siècle: "Tu gardes ton fric et tu prends les réfugiés et vous vous débrouillez entre vous"

    NAUFAL SORAYA

    19 h 40, le 24 juin 2019

  • Trop beau pour être honnête et c'est bien dommage que le Liban boycotte cette conf. Il devrait taper du poing sur la table et demander qu'en attendant une solution juste, respectueuse des droits des Palestiniens, ceux-ci devraient être répartis dans des conditions dignes entre les différents États de la région. Ne pas transiger malgré la pression économique !

    Marionet

    19 h 23, le 24 juin 2019

  • ILS VEULENT ACCAPARER LES TERRES EN ACHETANT LES HOMMES. AUCUNE MENTION DES FRONTIERES DE 1967 ET DES DEUX ETATS. UN COMPLOT !

    LA LIBRE EXPRESSION

    17 h 49, le 24 juin 2019

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