Un passage obligé des célébrités, Michelle Obama en tête. Photo tirée du compte Instagram de Michelle Obama
Ce n’est pas un sketch de la célèbre série Sesame Street mais une question que de nombreux passants de la ville de New York posent aujourd’hui. Ainsi, en suivant les indications, ils se retrouvent dans une rue portant réellement ce nom. En fait, cette appellation a été donnée récemment en grande pompe par le maire de Big Apple, Bill de Blasio, à une rue de la ville, pour célébrer le cinquantenaire de cet iconique spectacle de marionnettes. Ce jour-là, avec à ses côtés Big Bird, le célèbre grand oiseau jaune de la série, il a rendu un bel hommage à cette œuvre télévisée qui perdure. « Bien avant tous les médias, a-t-il dit, ce spectacle avait choisi de nous montrer tous, de représenter tous les gens qui composent notre société, les visages noirs et bruns, les jeunes et les vieux, les hommes et les femmes, tous sur un pied d’égalité. Il avait embrassé toutes les réalités de la vie et ses différentes possibilités. Il y avait notamment Julia, la marionnette autiste et Zari, originaire de l’Afghanistan. Sesame Street nous a tous inspirés et a particulièrement inspiré la ville de New York qui est pleinement dédiée à l’éducation des tout-petits. En ma qualité de maire je rends hommage à ce show en lui dédiant une rue. »
Reflet des quartiers multiculturels de Big Apple
La presse américaine a largement couvert cet événement. La rue, nouvellement baptisée Sesame Street, jouxte celle où se trouve l’atelier produisant ce spectacle mais qui, néanmoins, n’est pas celle où le public voit déambuler sur le petit écran Elmo, Big Bird, Bert, Ernie Oscar, Cookie Monster, Kermit la grenouille et les autres. En tout cas, les critiques d’art s’accordent à dire que le décor (une rue bordée de classiques maisons en pierre brune), où se déroulent les inoubliables aventures de ce monde d’animation, est un reflet des quartiers multiculturels de Big Apple. À savoir le Bronx, le Queens et l’Upper West Side qui, déjà en 1961, avait inspiré le célèbre film musical éponyme, West Side Story.
Rappelons que Sesame Street est une série télévisée pédagogique américaine pour enfants créée par Joan Ganz Cooney et Lloyd Morrisett, à la manière d’un théâtre de marionnettes. Coproduite par la chaîne publique PBS et The Children’s Television Workshop, elle fut diffusée la première fois le 10 novembre 1969 sur le réseau PBS. Cinquante ans plus tard, elle est diffusée dans plus de 120 pays. Lors de son dixième anniversaire, en 1979, Sesame Street avait engrangé un public de 9 millions d’enfants américains âgés de moins de six ans. Et plusieurs études ont révélé que l’émission avait eu sur eux un impact éducationnel très positif. Suite à ce succès, les producteurs ont élargi l’audience en visant les groupes minoritaires. Pour rendre ce show encore plus attrayant pour les enfants, les responsables avaient dépensé plus de 10 % de leur budget initial (estimé à plus de 8 millions de dollars) pour les rercherches, dont les résultats ont toujours été pris en considération durant le tournage des épisodes. Des personnages ont même été créés « sur mesure » pour répondre à certaines demandes. Il est ainsi de la marionnette Oscar the Grouch qui a été conçue pour apprendre aux enfants à discerner leurs émotions positives et négatives. Plus tard, le public apprenait que deux des personnages iconiques de Sesame Street, Bert et Ernie, étaient homosexuels. L’un des auteurs de la série a confirmé l’information sur le site internet Queerty, précisant que les deux marionnettes étaient également en couple !
Une parodie de « Games of Thrones »
Quelques chiffres pour fêter ce 50e anniversaire : 4 500 épisodes produits, de même que 35 « spéciaux », 200 vidéos, 180 albums, la présence de l’émission sur Youtube a totalisé 5 millions d’abonnés et 24 millions de followers sur les réseaux sociaux. Durant ces années, Sesame Street a raflé 11 Grammy Awards et 150 Emmy Awards. Aucun autre spectacle pour enfants n’a atteint cette popularité. De plus, il a été un passage obligé pour les célébrités, tous domaines confondus, qui ont été reçus en guest stars dans le show pour être interviewés par l’une et l’autre des marionnettes. Cela a commencé par l’acteur à la puissante voix James Earl Jones, accueilli dès le deuxième épisode et le chapelet de célébrités a continué avec la First Lady Michelle Obama, Lindsey Lohan, Jessica Alba, Sarah Jessica Parker, Susan Sarandon, David Beckham, Beyoncé et Ralph Nader (le célèbre défenseur, d’origine libanaise, des consommateurs américains).
La célébration d’un demi-siècle d’existence ne va pas s’arrêter là, surtout que tout ce qui passe dans le monde inspire ce microcosme animé et son message : être présent pour tous. Dans cet esprit, ses personnages ont même souhaité, à l’occasion de la fête du Fitr, et sur leur page Facebook, un eid mubarak à la communauté musulmane. Enfin, sous le thème « Cinquante ans et ça continue ! », diverses festivités ont été prévues, parmi lesquelles un spectacle qui sera en tournée jusqu’à la fin de l’année, des spéciaux pour le petit écran et une parodie « pas du tout sanguinolente » de la série qui cartonne, Game of Thrones.
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