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À La Une - Repère

Golfe, Irak, Yémen, Arabie saoudite... La région sur un baril de poudre

Retour sur les incidents, souvent non revendiqués, qui ont touché l'ensemble de la région au cours des dernières semaines.

Un bateau de patrouille de la marine américaine, le 19 juin 2019 près du port de l'émirat de Fujeirah. Photo AFP

Jeudi, les tensions entre l'Iran et les Etats-Unis ont franchi un nouveau cap, après que la République islamique eut annoncé avoir abattu un "drone espion américain" dans son espace aérien. Le général de division Hossein Salami, commandant en chef des Gardiens de la révolution, a même prévenu que la violation des frontières iraniennes constituait une "ligne rouge". Affirmant que son pays ne cherchait pas la guerre, il a toutefois fait savoir que Téhéran était prêt en cas de déclenchement d'un conflit armé.

Les développements enregistrés ce jeudi ne sont que le dernier épisode d'une série d'incidents qui touchent divers pays et zones de la région, dans lesquels aussi bien Washington que Téhéran ont des intérêts. Mer d'Oman, Détroit d'Ormuz, Yémen, Arabie saoudite, Irak... Retour sur les attaques, souvent non revendiquées, qui ont touché ces zones au cours des dernières semaines.



Mer d'Oman et Détroit d'Ormuz

Le 13 juin, deux navires, un méthanier japonais (le Kokuka Courageous) et un pétrolier norvégien (le Front Altair), battant respectivement pavillons panaméen et des îles Marshall, sont touchés par des explosions non revendiquées en mer d'Oman. Les Etats-Unis tiennent l'Iran pour responsable de ces attaques. Téhéran nie toute implication dans ces attaques, laissant plutôt entendre qu'il pourrait s'agir d'un coup monté des Etats-Unis pour justifier le recours à la force contre la République islamique.

Un mois plus tôt, le 12 mai, quatre navires, dont deux pétroliers saoudiens, avaient déjà été la cible d'"actes de sabotage" au large de Fujairah, membre des Emirats arabes unis. Fujairah est le seul émirat de la fédération à être situé sur la côte de la mer d'Arabie, au sud du détroit d'Ormuz, par où passent la plupart des exportations de pétrole du Golfe.

Ces développements sont intervenus après le déploiement, le 5 mai, du porte-avions USS Abraham Lincoln et d'une force de bombardiers dans la région du Moyen-Orient, en "réponse à des indications d'une menace crédible de la part des forces du régime iranien", selon Washington. Ils ont également eu lieu après de nouvelles sanctions américaines contre "les secteurs iraniens du fer, de l'acier, de l'aluminium et du cuivre".


(Lire aussi : Le détroit d'Ormuz, passage stratégique sous haute tension)


Yémen/Arabie Saoudite

La tension est également montée ces dernières semaines entre le Yémen et l'Arabie saoudite, qui dirige la coalition arabe en guerre depuis 2015 contre les rebelles yéménites houthis soutenus par l'Iran.

Jeudi, la coalition a indiqué que ces rebelles ont tiré un "projectile" en direction d'une usine de dessalement dans le sud de l'Arabie saoudite. L'attaque n'a fait ni victime ni dégât. Dans la nuit de mercredi à jeudi, les houthis avaient revendiqué une attaque à l'aide d'un missile de croisière contre une centrale électrique dans le sud de l'Arabie saoudite. L'attaque a visé, selon la chaîne Al-Massirah, la centrale d'Al-Chouqaïq adjacente à l'usine de dessalement.

Ces développements interviennent une semaine après une attaque similaire contre un aéroport de la même région. Le 12 juin, 26 civils sont blessés dans cette attaque contre l'aéroport d'Abha, dans le sud-ouest du royaume. Les houthis ont également intensifié ces dernières semaines les attaques de drones contre l'Arabie saoudite, Riyad ayant intercepté plusieurs de ces engins.


(Lire aussi : La violation de nos frontières est une "ligne rouge", avertit l'Iran après avoir abattu un drone US)


Irak

L'Irak, où Washington conserve une présence militaire qui soutient les forces gouvernementales qui se battaient contre les jihadistes, et où l'Iran jouit d'une grande influence aussi, notamment à travers les milices qui lui sont affiliées, n'échappe pas à la montée des tensions.

Hier, des responsables du pays ont affirmé que des roquettes ont visé des bases militaires ou entreprises où sont basés des Américains à travers l'Irak à six reprises en moins d'une semaine. Ces tirs, recensés depuis vendredi, n'ont pas été revendiqués mais Bagdad dit redouter depuis plusieurs semaines que les tensions entre l'Iran et les Etats-Unis dans le Golfe ne dégénèrent sur son sol.

Le 19 juin à l'aube, plusieurs roquettes de type "Katioucha" ont visé des complexes pétroliers de la province de Bassora, à la pointe sud du pays. La veille, une autre "roquette Katioucha s'était abattue sur le commandement des opérations de la province de Ninive" à Mossoul, dans le nord-ouest du pays, où selon des sources locales des troupes américaines sont déployées. Et le 17 juin, le Commandement militaire irakien indiquait que "trois roquettes Katioucha se sont abattues sur la base militaire de Taji", où sont basées des troupes étrangères, notamment américaines et irakiennes. Un jour plus tôt, un responsable, s'exprimant sous le couvert de l'anonymat, avait affirmé que des tirs avaient également visé un base aérienne militaire à Bagdad. Avant cela, le 14 juin, la même source indiquait que trois obus de mortier s'étaient abattus sur la base militaire aérienne de Balad, déclenchant un incendie.


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