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Liban - Santé publique

Jabak présente sa stratégie pour la lutte antitabac

Le ministre insiste sur la nécessité d’augmenter les prix.

Jamil Jabak (troisième à gauche), lors de la cérémonie de lancement du plan du ministère de la Santé pour lutter contre le tabagisme. Photo ANI

À l’heure où l’application de la loi 174 de lutte antitabac fait encore défaut au Liban, près de sept ans après son entrée en vigueur, le 3 septembre 2012, le ministre de la Santé, Jamil Jabak, a fait part samedi de la stratégie de son ministère pour lutter contre le tabagisme au Liban. Présentée lors d’une cérémonie organisée au siège de la municipalité de Jdeidé-Sed el-Bauchrié, au lendemain de la Journée mondiale sans tabac fixée au 31 mai, celle-ci repose sur sept points essentiels.

Il s’agit en premier lieu d’appliquer l’article 13 et les principes directeurs de la convention-cadre de l’Organisation mondiale de la santé pour la lutte antitabac et qui interdit toute forme de publicité et de promotion sur le tabac, ainsi que le sponsoring par les industries du tabac.Selon cette stratégie, il faudrait également « appliquer toutes les lois libanaises promulguées en 1995, 2007, 2011 et 2012, qui prévoient toutes la mise en place d’avertissements sur les risques du tabagisme et l’établissement de conditions de production et d’importation » des produits tabagiques. Le plan du ministère recommande aussi une augmentation des prix du tabac. Notant que « la cartouche de cigarettes est vendue au Liban au prix de 20 dollars (en moyenne) contre 70 dollars en Europe et 110 livres sterling en Grande-Bretagne, soit l’équivalent de 139 dollars », M. Jabak a rejeté l’argument selon lequel une hausse des prix au Liban favoriserait la contrebande. « Les forces de sécurité sont capables de lutter contre la contrebande dans le cadre de leur mission de protéger les frontières », a-t-il souligné.

Au nombre des mesures également, l’application de la loi 174, l’interdiction de la distribution d’échantillons gratuits et l’interdiction de la vente aux mineurs. M. Jabak a affirmé que « les mesures seront renforcées dans ce cadre et que les restaurants qui permettent aux jeunes de moins de 18 ans de fumer le narguilé seront fermés ou se verront imposer de sévères amendes ». Le dernier point de cette stratégie consiste à « renforcer les efforts sur le plan national et international pour surmonter les obstacles qui empêchent la lutte contre le tabac ».

Toutefois, pour réussir cette stratégie, il faudrait, selon M. Jabak, que les ministères concernés par l’application de la loi, à savoir la Santé, le Tourisme, l’Intérieur et l’Économie, coopèrent de manière sérieuse et constructive. Il a en outre appelé le gouvernement et le Parlement à « adopter et mettre en application des législations permettant de hausser les prix du tabac ».

Avant de présenter sa stratégie, M. Jabak avait confié avoir eu « honte », lors de l’assemblée générale de l’OMS qui s’est tenue récemment à Genève, lorsqu’il a été amené à répondre à des questions concernant le progrès de l’action menée par le Liban dans la lutte contre le tabagisme. « Les gens fument beaucoup, dans les maisons, les restaurants, les hôpitaux et les lieux publics, a-t-il déploré. Certains parents laissent les adolescents fumer le narguilé à la maison. » Le ministre s’est également dit « désolé » de constater que le Liban « prétend être civilisé alors que les responsables sont incapables de faire appliquer les lois, à commencer par la loi antitabac, de peur que les revenus des restaurants où il est permis de fumer ne baissent ». Et de préciser que les maladies liées au tabagisme coûtent chaque année au ministère de la Santé « plus de 200 millions de dollars ».

Appliquer la loi au ministère

De son côté, le président de la commission parlementaire des Finances et du Budget, Ibrahim Kanaan, a souligné, lors de cette rencontre, que « de nombreux projets de loi ont été discutés ces dernières années sur l’augmentation des prix du tabac », mais ils n’ont pas été accueillis favorablement par les députés, puisque nombre d’entre eux craignent une augmentation de la contrebande en cas d’augmentation des prix. « La fermeture des frontières à tout trafic est nécessaire pour éviter au Trésor de perdre des milliards de dollars », a souligné M. Kanaan.

Commentant la stratégie du ministère de la Santé, le président de la Commission libanaise de santé, l’ancien député Ismaïl Sukkarié, a souhaité, lors d’une rencontre à Baalbeck, que M. Jabak « commence par appliquer la loi dans les locaux du ministère où l’on fume dans de nombreux bureaux, parmi lesquels ceux des personnes concernées par le programme de lutte contre le tabagisme ».

À l’heure où l’application de la loi 174 de lutte antitabac fait encore défaut au Liban, près de sept ans après son entrée en vigueur, le 3 septembre 2012, le ministre de la Santé, Jamil Jabak, a fait part samedi de la stratégie de son ministère pour lutter contre le tabagisme au Liban. Présentée lors d’une cérémonie organisée au siège de la municipalité de Jdeidé-Sed...

commentaires (4)

La machine est en marche, pour un Liban meilleur, insha’Allah. Si le gouvernement pouvait être composé uniquement de ministres Hezbollah et Forces Libanaises... on se disputerait toujours sur les sujets qui fâchent, mais ce qui est sûr c’est qu’on ne serait pas à 100 milliards de dettes!

Chady

21 h 43, le 03 juin 2019

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Commentaires (4)

  • La machine est en marche, pour un Liban meilleur, insha’Allah. Si le gouvernement pouvait être composé uniquement de ministres Hezbollah et Forces Libanaises... on se disputerait toujours sur les sujets qui fâchent, mais ce qui est sûr c’est qu’on ne serait pas à 100 milliards de dettes!

    Chady

    21 h 43, le 03 juin 2019

  • LES MINISTRES DU HEZBOLLAH TOUJOURS DES BOSSEURS. FAUT BIEN L,ADMETTRE ET LE DIRE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 21, le 03 juin 2019

  • ca y est, le neo politicien entre dans le jeu, l'ex physicien/medecin paufine la danse de la politique : declaration apres l'autre.... pour une seule et meme conclusion ressassée par ses predecesseurs : APPLIQUER LES LOIS......

    Gaby SIOUFI

    10 h 17, le 03 juin 2019

  • Excellente prise de position du ministre de la santé. Oui, il faut augmenter le prix du tabac pour lutter contre le tabagisme, source de nombreuses maladies. Non, l'argument du risque de contrebande n'est pas valable. C'est un prétexte des lobbys du tabac.

    Marionet

    08 h 53, le 03 juin 2019

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