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Lifestyle - Liban Pop

La chanson libanaise à l’honneur durant le mois de ramadan

Sherine, Nassif Zeytoune, Mouïn Chreif, Marwan Khoury et Nawal el-Zoghbi se sont distingués par leur interprétation des titres des feuilletons diffusés durant le ramadan. « Il importe à tout artiste d’avoir cette visibilité importante pendant tout un mois et sur toutes les plateformes », explique cette dernière à « L’Orient-Le Jour ».

Des séries et des voix.

Les stars de la chanson sont normalement en vacances durant le mois de ramadan. Alors que le public arabe se divertit en suivant religieusement les feuilletons télévisés, les chanteurs attendent la fin du mois de jeûne et la fête du Fitr pour participer à quelques concerts avant de se préparer pour la saison estivale, avec son lot de festivals à venir et de tubes pop et rythmés. Comme chaque année pourtant, une poignée de stars ne disparaissent pas totalement du paysage, et se donnent une visibilité importante à travers l’interprétation des titres des feuilletons télé. Pour 2019, cinq artistes se sont notamment démarqués : leurs titres sont déjà des tubes.

Un parolier pour trois chanteurs

Sans doute le titre phare de cette saison, la chanson Ya Betfakir Ya Bethess, qui accompagne le générique de la série Khamseh W Noss, est interprétée par la chanteuse égyptienne Sherine, qui chante pour la première fois en dialecte libanais. Avec déjà plus de 10 millions de vues sur la toile, la diva remporte un pari osé, grâce notamment à une affiche regroupant trois stars du petit écran : la Libanaise Nadine Njeim et les Syriens Qousai Khawli et Moatessem al-Nahar, réunis dans un feuilleton qui illustre les jeux de pouvoir au sein d’une famille politique libanaise ravagée par un meurtre. Nadine Njeim, oncologue, se voit contrainte de vivre une vie de palace qui ne lui ressemble pas. Désespérée, elle se sépare de son époux pour se jeter dans les bras de son garde du corps, comme l’illustre le clip filmé en noir et blanc. Et doit alors faire un choix entre l’amour et la raison, un dilemme illustré dans la chanson composée par Salah el-Kurdi et écrite par Ali el-Mawla.


Mawla signe également deux autres titres. Le premier, composé par Fadel Sleiman et intitulé Azmit Si’a (« crise de confiance »), vient accompagner le troisième volet de la série culte al-Hayba. Interprétée par Nassif Zeytoun après le succès du titre original de la série Majbour, la chanson relate les peines du protagoniste, le fugitif Jabal Cheikh el-Jabal (Taym Hassan), qui tombe amoureux d’une journaliste célèbre incarnée par Cyrine Abdelnour. Avec 18 millions de vues sur YouTube, la chanson a rapidement été propulsée en tête des classements, notamment grâce aux scènes intimes qui lient les protagonistes pour la première fois.





Le deuxième titre, enfin, est Ya Deni, de Mouïn Chreif, pour la série Dakikat Samt avec les acteurs Abed Fahed et Stéphanie Saliba. Composé par Salah el-Kurdi, le single est le cri d’un homme faisant face à toutes sortes de souffrances. Empreint de mélancolie, le chanteur avoue au monde entier qu’il ne sera pas vaincu, quels que soient les obstacles qui l’attendent.


« Je suis chanceux, mais aborder l’écriture de trois titres différents est assez particulier, car il ne faut pas que les trois chansons se ressemblent », raconte Ali el-Mawla qui a écrit les textes des trois feuilletons, tous produits par le producteur Sadek Sabbah. « D’autant qu’elles ont chacune une direction artistique propre à elle-même, même si elles traitent toutes de sujets sociétaux. J’avais surtout peur que l’une ne réussisse pas, et je suis très satisfait du succès de ces chansons. » « Azmit Si’a n’était pas au départ écrit pour al-Hayba, mais devait paraître dans le prochain album de Nassif Zeytoun, précise Ali el-Mawla. J’ai dû donc l’adapter plus tard pour qu’elle corresponde au scénario. Quant à la chanson de Sherine, c’est celle qui a requis de moi le plus d’efforts et plus de dix jours d’écriture, car c’est la première fois qu’elle chante en libanais et le thème est épineux. J’ai beaucoup écrit et ce que les gens ont pu entendre n’est que ce que j’ai pu résumer ou préserver. Il reste encore beaucoup de choses à dire sur ce sujet, quand une personne se sent partagée entre trois choses, ses sentiments, sa raison et elle-même. » « Au final, j’ai découvert que l’homme ne peut pas vraiment choisir », poursuit le parolier, qui estime que cette chanson est la plus proche de lui car elle décrit un état d’âme qui lui ressemble. « Enfin, ajoute-t-il, Ya Deni a été décidée à la dernière minute car les producteurs n’avaient d’abord pas prévu une chanson. J’ai écrit ce texte qui résume le combat d’un homme avec le monde en une seule journée, tout en essayant de véhiculer un message d’espoir. »

Carine Rizcallah renoue avec Marwan Khoury

La diva Nawal el-Zoghbi, une habituée des titres de feuilletons télévisés, a prêté sa voix à la série comique Prova, produite par Eagle Films. Sa cousine, la Libanaise Maguy Bou Ghosn, y est en tête d’affiche, aux côtés de l’acteur égyptien Ahmed Fahmy avec qui elle se penche sur les problèmes de jeunes adolescents dans une école du Liban. « Je tiens à interpréter chaque année le titre d’un feuilleton. Cet exercice permet une visibilité importante pendant tout un mois et sur toutes les plateformes, confie Nawal el-Zoghbi. Après m’avoir raconté l’histoire qui touche surtout aux problèmes des jeunes, et après avoir vu quelques scènes, c’est toute une équipe qui a travaillé avec moi à la création du titre composé par Fadel Sleiman et écrit par Hayat Esper. » Et d’ajouter : « La chanson, intitulée Lamma Btehseba, m’a immédiatement plu car elle est porteuse d’un message : celui de toujours s’attacher à ses rêves pour les réaliser. La vie n’est jamais facile et il faut savoir être intelligent et fort face à certaines personnes qui peuvent être de véritables loups. »



Enfin, la scénariste et actrice Carine Rizcallah, qui produit en ce mois de ramadan une nouvelle série avec la MTV, intitulée Ente Min ?, a eu recours à l’auteur-compositeur libanais Marwan Khoury pour lui créer et pour interpréter un titre inspiré de son feuilleton tragi-comique, qui traite notamment du sujet des oubliés de la guerre libanaise et des anciens combattants, qu’elle qualifie de « génération volée ». Avec l’acteur libanais Ammar Chalak, Carine Rizcallah tisse avec perspicacité une histoire de famille brisée à l’image de notre société. Le titre, Ana Bsaraha, présente une mélodie rythmée où l’on peut également déceler la voix de l’actrice en train de chanter. « J’aime beaucoup Marwan Khoury sur le plan personnel, et j’ai confiance en ce qu’il propose, explique Carine. Il s’agit de notre troisième collaboration et je pense qu’il a relevé avec brio le défi d’écrire une chanson qui ressemble à mon histoire, qui n’est pas des plus faciles, et qui est loin d’être une simple histoire d’amour. » Et de poursuivre : « Il sait donner à chaque histoire sa musique, ni plus ni moins, et le titre entraînant et gai de la série casse avec ce qu’on peut entendre durant ce mois. J’ai le sentiment que le public avait besoin de rire, cette année, et je pense avoir eu raison… »




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Les stars de la chanson sont normalement en vacances durant le mois de ramadan. Alors que le public arabe se divertit en suivant religieusement les feuilletons télévisés, les chanteurs attendent la fin du mois de jeûne et la fête du Fitr pour participer à quelques concerts avant de se préparer pour la saison estivale, avec son lot de festivals à venir et de tubes pop et rythmés. Comme...

commentaires (1)

J'ai regardé, écouté et lu (merci les jours fériés); j'aime bien la musique jazzy de azmet sika et les papiers très bien informés de BM qui font découvrir la chanson populaire notamment aux expats. Quant aux chanteuses, je ne comprends pas qu'elles soient toutes liftées avec la bouche en canard! On devine qu'elles sont jolies ou auraient pu l'être.

Marionet

12 h 51, le 30 mai 2019

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Commentaires (1)

  • J'ai regardé, écouté et lu (merci les jours fériés); j'aime bien la musique jazzy de azmet sika et les papiers très bien informés de BM qui font découvrir la chanson populaire notamment aux expats. Quant aux chanteuses, je ne comprends pas qu'elles soient toutes liftées avec la bouche en canard! On devine qu'elles sont jolies ou auraient pu l'être.

    Marionet

    12 h 51, le 30 mai 2019

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