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À La Une - Scrutin

Elections européennes: Le Pen devant Macron, poussée des eurosceptiques

En Allemagne, le camp centre-droit d'Angela Merkel, enregistre un plus bas historique. 



Marine Le Pen après les premiers résultats, à Paris, le 26 mai 2019. REUTERS/Charles Platiau

L'extrême droite de Marine Le Pen a remporté en France le duel phare des européennes face au parti du président Emmanuel Macron, symbole de la poussée eurosceptique attendue dimanche lors de ces élections, par ailleurs marquées par une participation en hausse.

Le parti Rassemblement national l'emporterait avec environ 24% des voix, selon deux estimations d'Ifop Fiducial et Harris Interactive, devant celui de M. Macron (entre 22 et 23%). Le parti de Mme Le Pen a immédiatement appelé à la "constitution d'un groupe puissant" au Parlement européen.

Le scrutin français a également été marqué par la troisième place inattendue de la liste écologiste (12%). Même poussée écologiste enregistrée en Allemagne, où les Verts se hissent, selon les sondages, à la deuxième place du scrutin, juste après le camp centre-droit d'Angela Merkel, qui enregistre un plus bas historique. "Une grande victoire !", s'est réjoui la tête de liste des écologistes au Parlement européen, l'Allemande Ska Keller.

En Autriche, le parti conservateur du chancelier Sebastian Kurz arrivait largement en tête du scrutin européen, devançant les sociaux-démocrates et le parti d'extrême droite FPÖ, selon des estimations publiées à la fermeture des bureaux.

En Hongrie, le parti souverainiste du Premier ministre hongrois Viktor Orban, un eurosceptique, est crédité d'une victoire écrasante, avec 56% des suffrages, devançant de plus de 45 points l'opposition de centre gauche et d'extrême droite, selon un sondage réalisé auprès des électeurs dimanche.

Même si les taux de participation restaient faibles par rapport à des scrutins nationaux, la mobilisation des électeurs était en nette progression, à plus de 50% dans 27 pays (hors Royaume-Uni) selon le Parlement, semblant marquer un coup d'arrêt à l'érosion continue qui caractérise les européennes depuis 1979. C'est le cas en Allemagne, en Espagne ou encore en France notamment, où la participation pourrait se situer entre 52% à 54%, soit 8 à 10 points de plus qu'en 2014, selon les estimations des instituts de sondage.

Quelque 427 millions d'Européens étaient en âge de participer au scrutin, afin d'élire pour 5 ans les 751 membres du Parlement européen. L'assemblée n'a eu de cesse d'accroître ses pouvoirs, mais peine à susciter l'intérêt des Européens: en 2014, la participation avait atteint 42,6% en moyenne.



 Premiers résultats en fin de soirée 

Le scrutin a déjà eu lieu dans sept pays depuis jeudi, dont le Royaume-Uni, qui s'est résigné à l'organiser en catastrophe après le nouveau report du Brexit, avec une date butoir désormais fixée au 31 octobre. Le mandat des élus britanniques doit cesser à la sortie de leur pays de l'Union, et leurs sièges seront en partie redistribués à d'autres pays.

Les résultats officiels ne sont attendus qu'à partir de 21H00 GMT, après la clôture des bureaux en Italie, dont les électeurs seront les derniers à voter.

Le Parlement européen prévoit de publier des premières projections en sièges vers 18H15 GMT, toutefois basées uniquement sur des estimations et des sondages réalisés avant le vote.

Outre le score en France du Rassemblement national de Marine Le Pen, celui de la Ligue de Matteo Salvini en Italie fait partie des résultats les plus attendus. Les deux partis sont des ennemis déclarés des projets européens du président français Emmanuel Macron.

Le vent en poupe dans les sondages, les deux alliés d'extrême droite espèrent fédérer une large alliance de partis nationalistes, eurosceptiques et populistes. Ces forces avaient déjà progressé en 2014, mais elles restent éclatées en plusieurs groupes au Parlement.

Si les sondages laissent présager une nette progression, cet ensemble hétéroclite n'est toutefois pas en mesure d'envisager une majorité au sein du Parlement, où les analystes tablent sur un maximum d'un peu plus d'un tiers des sièges.



Fragmentation 

L'ENL, le groupe au sein duquel collaborent la Ligue et le RN dans l'actuel Parlement, compte 37 élus, un nombre qui pourrait plus que doubler à l'issue du scrutin. Et auquel Matteo Salvini veut ajouter des membres de partis siègeant actuellement dans d'autres formations eurosceptiques, comme par exemple le Fidesz, parti du Hongrois Viktor Orban, actuellement suspendu du groupe démocrate-chrétien du PPE.

"J'imagine que certains partis à la marge seront un peu moins à la marge ce soir. Je ne l'espère pas, mais j'imagine que ça sera le cas", avait commenté dans la journée le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker après avoir voté au Luxembourg.

Ces rapprochements sont toutefois rendus difficiles par de profondes divergences entre ces partis, sur la question de l'attitude face à la Russie par exemple.

Le PPE et les sociaux-démocrates (S&D) devraient rester les deux principales formations de l'hémicycle européen, mais vraisemblablement perdre leur capacité à réunir à eux seuls une majorité pour faire passer des textes législatifs.

Les libéraux (ALDE) espèrent quant à eux être incontournables en devenant la troisième force du Parlement, à la faveur d'une alliance envisagée avec les futurs élus macronistes. Le Parlement européen a indiqué dimanche qu'ALDE avait demandé à ce que les voix du parti du président français soient comptabilisées sous son étiquette européenne.

Les Verts aussi espèrent devenir un interlocuteur indispensable dans ce paysage politique qui s'annonce plus fragmenté que jamais.

Cette recomposition politique sera déterminante pour la course aux postes clés des institutions européennes. En particulier celui du successeur de Jean-Claude Juncker, membre du PPE, qui devra obtenir le soutien d'au moins 376 sur 751 députés européens.

Les chefs d'Etat et de gouvernement se retrouveront dès mardi pour un sommet afin d'échanger sur les prochaines nominations.




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