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À La Une - Syrie

Au moins 10 civils tués dans des frappes russes sur Idleb

"Je suis rentrée la nuit pour trouver ma maison dévastée. Les gens pensaient que j'étais sous les décombres", raconte une femme de 72 ans.


Une femme cherche dans les débris d'un bâtiment qui aurait été détruit lors de raids aériens menés par le régime syrien sur la localité de Kafranbel, à Idleb, le 20 mai 2019. AFP / OMAR HAJ KADOUR

Au moins dix civils, dont cinq enfants, ont été tués dans des raids aériens russes sur la province d'Idleb, dernier bastion jihadiste dans le nord-ouest de la Syrie, où l'ONU craint une "catastrophe humanitaire", a affirmé lundi l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

L'armée russe a déclaré que les raids aériens effectués dans la nuit sur la ville de Kafranbel, dans la province d'Idleb, avaient eu lieu en représailles à des tirs de roquettes contre la base aérienne russe de Hmeimim, située non loin du bastion jihadiste. Selon cette ONG, qui dispose d'un large réseau de sources en Syrie en guerre, cinq enfants, quatre femmes et un homme ont péri dans ces frappes à Kafranbel. Les bombardements ont eu lieu près d'un hôpital de cette localité, le mettant hors service, d'après l'OSDH.

Un correspondant de l'AFP sur place a constaté qu'au mois cinq maisons près de Kafranbel avaient été totalement ou partiellement endommagées. Les habitants cherchaient leurs affaires parmi les décombres tandis qu'un jeune homme, couvert de poussière et appuyé contre un mur, était sous le choc après la mort de son père, selon la même source.

Oum Wassel fait, elle, partie des survivants. Elle a échappé de justesse à l'attaque aérienne ayant visé sa maison après avoir été invitée à rejoindre ses proches pour rompre le jeûne quotidien du mois de ramadan. "Je suis rentrée la nuit pour trouver ma maison dévastée", raconte-t-elle. Les gens "pensaient que j'étais sous les décombres", ajoute cette femme de 72 ans.



(Lire aussi : Qui est Hayat Tahrir al-Cham, dans le viseur du régime à Idleb ?)



Tués à l'école
Dimanche, l'armée russe a annoncé que les forces syriennes du président Bachar el-Assad avaient cessé le feu "de manière unilatérale à partir de 00h00 le 18 mai" sur ce bastion jihadiste et rebelle. Mais une ONG a affirmé que les bombardements s'étaient poursuivis en dépit de cette annonce. Lundi matin, des avions russes ont pilonné le sud de la province d'Idleb, tandis que l'aviation syrienne ciblait le nord de la province de Hama, théâtre d'affrontements intenses, a précisé l'Observatoire.

Depuis fin avril, les forces syriennes et leurs alliés russes ont intensifié les attaques sur la province d'Idleb, zone pourtant dite "de désescalade" depuis septembre, faisant planer la crainte d'une offensive de grande ampleur pour reprendre le contrôle de cette dernière enclave tenue par des groupes jihadistes, dont Hayat Tahrir al-Cham (HTS, ex-branche syrienne d'el-Qaëda).

Selon l'ONG Save the Children, 38 enfants ont été tués depuis début avril, dont neuf dans des écoles, sept sur un marché et un à l'hôpital. "Les écoles, les hôpitaux et les autres infrastructures civiles essentielles doivent être protégés", a plaidé Sonia Khush, directrice de l'ONG en Syrie. "Les enfants sont particulièrement vulnérables aux impacts des armes explosives, et les parties belligérantes doivent déployer des efforts particuliers pour les protéger", a-t-elle ajouté.

Vendredi, l'ONU a sonné l'alarme sur le risque d'une "catastrophe humanitaire" à Idleb si les violences continuaient, lors d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité. "Nous appelons toutes les parties à cesser les hostilités", a déclaré l'Américaine Rosemary DiCarlo, secrétaire générale adjointe de l'ONU pour les Affaires politiques. "On risque la catastrophe humanitaire", a-t-elle averti lors de cette session demandée par la Belgique, l'Allemagne et le Koweït, la deuxième en une semaine.

La Syrie est déchirée depuis 2011 par une guerre qui a fait plus de 370.000 morts, et a poussé à la fuite des millions de personnes.



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