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Liban - Éclairage

Le tracé des frontières entre le Liban et la Syrie pour arrêter la contrebande et le passage des armes


Le ministre des Affaires étrangères Gebran Bassil a parlé lors d'une conférence de presse de la nécessité de contrôler les frontières avec la Syrie, de manière à fermer les 136 passages clandestins qui sont utilisés pour la contrebande dans les deux sens. Photo Dalati et Nohra

Dans sa conférence de presse, au cours de laquelle il a exposé de nouvelles idées pour des mesures d’austérité et la relance de l’économie, le ministre des Affaires étrangères Gebran Bassil a soulevé un sujet qualifié de très important. Il a ainsi parlé de la nécessité de contrôler les frontières avec la Syrie, de manière à fermer les 136 passages clandestins qui sont utilisés pour la contrebande dans les deux sens et qui font perdre au Trésor libanais de grandes sommes.

M. Bassil a estimé que la fermeture de ces passages clandestins est un devoir pour l’État libanais et en particulier pour les services de sécurité qui doivent préparer et présenter un plan et un mécanisme précis pour accomplir cette mission. Cette demande du ministre intervient après plusieurs appels internationaux sur la nécessité de tracer définitivement les frontières entre le Liban et la Syrie pour pouvoir les contrôler. Bien entendu, les responsables occidentaux ont essentiellement en tête la circulation des individus et des armes du Liban vers la Syrie et de la Syrie vers le Liban, pour le compte du Hezbollah. Mais du point de vue de Gebran Bassil, il s’agit plutôt de mettre un terme à la contrebande qui favorise les fuites économiques et financières et prive le Trésor de rentrées importantes, renforçant ainsi le gaspillage.

Selon des milieux politiques informés, le laisser-aller à la frontière libano-syrienne inquiète beaucoup les Occidentaux, surtout après la divulgation d’informations sur le passage clandestin de déplacés syriens et de terroristes, et sur un trafic intense d’armes pour le compte du Hezbollah. C’est pour empêcher ces infiltrations dans les deux sens que les Occidentaux pressent le Liban de procéder au tracé définitif des frontières avec la Syrie, pour pouvoir les contrôler et empêcher toute arrivée d’armes au Hezbollah.

Toutefois, selon des sources sécuritaires libanaises, les frontières avec la Syrie sont dans leur plus grande partie sous le contrôle de l’État. Il y a juste quelques petits passages incontrôlés dans la partie nord-est, où les frontières ne sont pas claires et les territoires libanais et syrien sont imbriqués. Par contre, toujours selon ces mêmes sources, la contrebande et le trafic dont on parle aujourd’hui ont lieu essentiellement à partir des frontières maritimes et aériennes et non terrestres. Toutefois, l’existence de terres appartenant à des Libanais à l’intérieur du territoire syrien rend assez flou le tracé des frontières. C’est pourquoi les frontières avec la Syrie ont besoin d’être délimitées définitivement. Le secrétaire général de l’ONU avait soulevé cette question, dans son dernier communiqué sur le Liban. Il faut préciser qu’une commission syro-libanaise avait été constituée en 2008 pour se charger de cette mission. Elle était présidée par l’ancien ministre Jean Oghassabian et regroupait des représentants de l’armée et des administrations concernées. Mais la Syrie n’avait pas désigné ses représentants dans cette commission, et celle-ci n’a donc jamais entamé sa mission. Les Nations unies sont revenues à la charge, insistant sur la nécessité de tracer les frontières avec la Syrie, surtout au moment où il est de nouveau question des fermes de Chebaa et où des développements sont enregistrés dans le dossier du tracé des frontières maritimes avec Israël. Le Liban, qui a demandé aux Russes de lui permettre de participer au processus d’Astana sur la Syrie en tant qu’observateur, devrait, selon les milieux précités, mettre ce point à l’ordre du jour, dans le cadre d’un plan global pour le retour des déplacés syriens chez eux, surtout que le régime syrien semble ne pas vouloir reconnaître l’indépendance de ce pays, en dépit de l’échange d’ambassadeurs.


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commentaires (4)

VOILA OU IL FAUT TRACER LES FRONTIERES SANS RETARD.

LA LIBRE EXPRESSION

09 h 53, le 17 mai 2019

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Commentaires (4)

  • VOILA OU IL FAUT TRACER LES FRONTIERES SANS RETARD.

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 53, le 17 mai 2019

  • LA QUESTION A 1 MILLIARD DE $ : EST CE QUE LE PASSAGE DES ARMES DE HEZBOLLAH EST CONSIDERE COMME FAISANT PARTIE DE LA CONTREBANDE DECRIEE ? SINON, LE TRACE DE FRONTIERES DEVRAIT AVOIR POUR TITRE / BUT AUTRE CHOSE QUE LA CONTREBANDE , SIMPLEMENT UNE NECESSITE TOUTE LEGALE.

    Gaby SIOUFI

    09 h 45, le 17 mai 2019

  • "...surtout que le régime syrien semble ne pas vouloir reconnaître l'indépendance de ce pays..." Remplaçons le mot "semble" par: n'a jamais voulu reconnaître notre indépendance ! C'est l'origine de tous nos problèmes avec la Syrie. Pour une fois notre ministre des affaires étrangères se rend compte des vrais dangers qui menacent notre indépendance, et cela pas seulement à notre frontière du Sud-Liban. Irène Saïd

    Irene Said

    08 h 30, le 17 mai 2019

  • Bassil d'accord pour que cesse le trafic d'armes en faveur de ses amis du Hezbollah? Difficile à croire! Ce discours semble plutôt à usage externe, pour calmer l'ONU plutôt que pour être suivi d'effet.

    Yves Prevost

    06 h 45, le 17 mai 2019

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