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Économie - Conseil des ministres

Budget 2019 : Bassil et Hasbani contraignent Khalil à revoir sa copie

Les débats autour du texte risquent de s’enliser davantage, face aux nouvelles propositions d’amendements suggérées hier.

Le ministre des Affaires étrangères et chef du CPL Gebran Bassil (au centre) hier lors de sa conférence de presse. Photo ANI

Alors que le gouvernement « espère finaliser l’examen de l’avant-projet de budget pour l’exercice 2019 aujourd’hui » comme l’a indiqué le ministre de l’Information Jamal Jarrah (courant du Futur) à l’issue du Conseil des ministres d’hier, la conférence de presse tenue au même moment par le ministre des Affaires étrangères et chef du CPL Gebran Bassil laisse plutôt penser que les débats s’enliseront davantage. Les membres du gouvernement se réunissent quasi quotidiennement depuis le 30 avril en vue d’approuver un budget incluant une série de mesures d’austérité à même de réduire significativement le déficit public.


« Les objectifs souhaités pas encore atteints »
« Tous les membres du gouvernement sont irrités du fait que nous n’ayons pas encore atteint les objectifs souhaités. Nous n’avons d’autre choix que de présenter un budget incluant des réformes sérieuses afin d’améliorer la note souveraine du pays et de relancer la croissance », a déclaré Gebran Bassil. Ce n’est pas la première fois que le chef du CPL exprime son insatisfaction à l’égard du texte soumis au gouvernement par le ministre des Finances Ali Hassan Khalil (Amal). Le ministre de l’Économie, Mansour Bteich (également du CPL), avait, dès la première réunion consacrée à l’examen du budget fin avril, estimé que le texte n’était pas à la hauteur des réformes promises par le gouvernement et avait mis en exergue plusieurs incohérences dans les estimations chiffrées présentées par M. Khalil.

S’il a appuyé la mesure, approuvée vendredi dernier en Conseil des ministres, prévoyant une hausse temporaire du taux d’imposition des intérêts bancaires, qui passerait ainsi de 7 % à 10 % (article 30) « en vue d’augmenter les recettes fiscales », Gebran Bassil a estimé que « les ministères sont capables de réaliser des économies budgétaires plus importantes que celles qu’ils ont proposées ». « Nous pouvons aussi envisager la fermeture d’établissements devenus inutiles », a-t-il suggéré. L’avant-projet de budget de 2019 prévoit déjà une réduction de l’ordre de 1,6 milliard de dollars du déficit par rapport à celui effectivement enregistré en 2018. Le gouvernement s’est engagé jeudi dernier à identifier de nouvelles sources d’économies budgétaires supplémentaires allant de 660 à 800 millions de dollars.


(Lire aussi : Aoun appelle à mettre fin aux sit-in, aux grèves et aux manifestations)


Gebran Bassil a présenté hier en Conseil des ministres ses recommandations, devant prendre la forme « d’amendements de l’avant-projet de budget »; « de projets de lois qui seront envoyés au Parlement parallèlement au projet de budget » ; et de « décisions gouvernementales ». « Ces idées, qui devront être discutées en Conseil des ministres, portent sur cinq axes : la nécessité de réduire la taille de l’État ; de mettre un terme au gaspillage dans les dépenses publiques ; de lutter contre l’évasion fiscale et la contrebande ; de réduire le service de la dette ; et de rééquilibrer la balance commerciale », a-t-il indiqué.

Le vice-Premier ministre Ghassan Hasbani (Forces libanaises) a également proposé hier aux membres du gouvernement une série de mesures, à inclure dans le projet de budget, visant à optimiser la collecte fiscale. Parmi elles, une disposition permettant à certains établissements de créer des points de services de paiement en ligne pour assister les contribuables et compiler de manière détaillée leurs informations fiscales ; une autre obligeant les municipalités à signaler au ministère des Finances les entreprises et les professionnels auxquels elles octroient des permis de construire sans qu’ils ne disposent de numéro fiscal ; une autorisation du Conseil des ministres à des établissements publics leur permettant d’augmenter les montants perçus auprès de certains contribuables proportionnellement aux montants versés afin que ce différentiel soit considéré comme un crédit d’impôt, ou encore une disposition obligeant les municipalités à effectuer des enquêtes de terrain auprès des entreprises et de professionnels en vue de compiler des informations fiscales et les transmettre au ministère des Finances. Ghassan Hasbani a également remis à ses collègues une étude sur la réforme du port de Beyrouth qui permettrait, selon lui, d’augmenter d’environ 100 millions de dollars les transferts de l’établissement au Trésor en 2019 et de près d’un milliard de dollars ses transferts en 2020.


(Lire aussi : Budget 2019 : la question des rémunérations dans la fonction publique encore reportée)


Les militaires finalement épargnés ?
Par ailleurs, le ministre de la Défense, Élias Bou Saab, a annoncé hier que les salaires et indemnités des militaires en activité et ceux à la retraite ne seront pas revus à la baisse, malgré une réduction du budget du ministère en question. « Le budget du ministère de la Défense a été finalisé, à l’exception de la question de la mesure n° 3. Ce budget comporte des réductions (de déficit) considérables, sans avoir touché aux salaires et aux indemnités des militaires d’active et ceux à la retraite, et sans avoir touché à leur couverture médicale », a affirmé M. Bou Saab, cité par la chaîne LBCI. L’annulation de la mesure n° 3, un niveau d’état d’alerte maximum de l’État en vertu duquel des compensations financières sont versées aux militaires et membres des services de sécurité, fait toujours débat. Deux autres niveaux (n° 1 et n° 2) existent et s’appliquent aux niveaux d’alerte inférieurs. L’enjeu de ce sujet est de savoir si la mesure n° 3 peut être supprimée ou aménagée et si elle doit s’appliquer de manière uniforme à l’armée – qui dépend du ministère de la Défense – et aux Forces de sécurité – placées sous la tutelle du ministère de l’Intérieur et des Municipalités. La veille, Élias Bou Saab avait indiqué que le gouvernement s’était entendu pour ponctionner 3 % sur les « allocations » de l’ensemble des fonctionnaires – et pas seulement les militaires à la retraite comme il prévoyait initialement de le faire – pour financer leur couverture santé.


(Lire aussi : « Nous arrivons à peine à boucler le mois », lancent, devant la BDL, les militaires à la retraite)


Lundi, le gouvernement avait une fois de plus reporté l’étude des mesures d’austérité et articles du budget relatifs aux baisses de salaires des fonctionnaires dans l’attente d’un bilan du ministre Khalil concernant les réductions budgétaires déjà approuvées au cours des réunions des dix derniers jours et qui ne leur a toujours pas été remis. « Nous allons tenir (aujourd’hui) une réunion à midi, et une deuxième réunion, si nécessaire, après l’iftar, afin de tenter de finaliser le projet de budget (aujourd’hui) », a précisé hier le ministre de l’Information. Il a en outre été convenu lors de la réunion entre le président de la République, le Premier ministre et le président du Parlement de tenir une séance du Conseil des ministres à Baabda, une fois le texte finalisé, afin d’entériner le budget et de l’envoyer au Parlement. La commission des Finances et du Budget tiendra alors « des réunions intensives afin de permettre le vote du budget par les députés avant la fin du mois ».


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Alors que le gouvernement « espère finaliser l’examen de l’avant-projet de budget pour l’exercice 2019 aujourd’hui » comme l’a indiqué le ministre de l’Information Jamal Jarrah (courant du Futur) à l’issue du Conseil des ministres d’hier, la conférence de presse tenue au même moment par le ministre des Affaires étrangères et chef du CPL Gebran Bassil laisse...

commentaires (7)

LA FAIBLESSE DE HARIRI L'A PROJETÉ À CE POETE "1ER MINISTRE". PERSONNE N'A INTÉRÊT À VOIR UN PREMIER MINISTRE AU LIBAN QUI A DES COUILLES COMME ACHRAF RIFI. LES JOUEURS DE BALLON NE PEUVENT PAS DONNER DES COUPS DE PIEDS SUR UN ROCK. LES LIBANAIS, ET SURTOUT LES LIBANAIS SUNNITES ONT INTÉRÊT À AVOIR UN PREMIER MINISTRE FORT SOLIDE QUI REFUSE D'ÊTRE ARRÊTÉ ET PRENDRE DES CLACKS DURANT SES VOYAGES À L'ÉTRANGER. LA FAIBLESSE DE HARIRI ARRANGE L'ARROGANCE DU HEZBOLLAH.

Gebran Eid

14 h 25, le 15 mai 2019

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Commentaires (7)

  • LA FAIBLESSE DE HARIRI L'A PROJETÉ À CE POETE "1ER MINISTRE". PERSONNE N'A INTÉRÊT À VOIR UN PREMIER MINISTRE AU LIBAN QUI A DES COUILLES COMME ACHRAF RIFI. LES JOUEURS DE BALLON NE PEUVENT PAS DONNER DES COUPS DE PIEDS SUR UN ROCK. LES LIBANAIS, ET SURTOUT LES LIBANAIS SUNNITES ONT INTÉRÊT À AVOIR UN PREMIER MINISTRE FORT SOLIDE QUI REFUSE D'ÊTRE ARRÊTÉ ET PRENDRE DES CLACKS DURANT SES VOYAGES À L'ÉTRANGER. LA FAIBLESSE DE HARIRI ARRANGE L'ARROGANCE DU HEZBOLLAH.

    Gebran Eid

    14 h 25, le 15 mai 2019

  • OÙ EST HARIRI ? TOUS JOUENT LE RÔLE DU PREMIER MINISTRE, NOTAMMENT BASSIL SANS ARRÊT. HARIRI DOIT LAISSER SA PLACE À ACHRAF RIFI POUR QUE LE PAYS SOIT SAUVÉ DE LA FAILLITE.

    Gebran Eid

    13 h 48, le 15 mai 2019

  • Espérons que la montagne n 'accouchera pasd’une souris encore une fois dans un pays qui manque toujours de sérieux . Triste .

    Antoine Sabbagha

    09 h 27, le 15 mai 2019

  • Hier c’était "finaliser le projet de budget". Aujourd’hui c’est "finaliser l’examen de l’avant-projet de budget". Que sera-ce demain?

    Gros Gnon

    08 h 55, le 15 mai 2019

  • Donc, nous en sommes déjà à env. 12 réunions pour concocter l'examen de "l'avant-projet" du budget 2019 ! En espérant que nos lumières longue-durée du gouvernement arrivent d'ici la fin de cette semaine à finaliser "l'avant-projet"...et qu'ensuite il leur faudra autant de réunions pour le "projet-terminé", en y ajoutant les interminables querelles libanaises pour ou contre, on est prêts pour...le début de l'été, inchallah, avant les grandes chaleurs et...les vacances, que nos lumières nationales ne manqueront pas de revendiquer, budget 2019 terminé ou pas ? De ce genre de lumières gouvernementales...cherchez bien partout, il n'y en a pas de pareilles sous d'autres cieux ! Irène Saïd

    Irene Said

    08 h 51, le 15 mai 2019

  • IL N,Y A QUE DES MESURES D,INTENTION. DES REFORMES SERIEUSES IL N,Y EN A PAS. ON SE RIT DE SOI-MEME AVANT DE SE RIRE DES INVESTISSEURS ET DONNEURS DE LA CEDRE. LA COMPETENCE FAIT BIEN DEFAUT CHEZ NOS ABRUTIS. ET LE PEUPLE LIBANAIS... IL PREFERE LA FAILLITE AVEC TOUTES SES CONSEQUENCES NEFASTES SUR LE PAYS ET SUR LUI PLUTOT QUE DE SOUFFRIR QUELQUES PETITS SACRIFICES. CEUX QUI AVAIENT AGREE LA GRILLE DES SALAIRES L,ANNEE PASSEE ET CEUX QUI ONT LAISSE L,EDL, L,AEROPORT ET LES PORTS 3ALA ALLAH COMME ILS LE SONT DEPUIS DES DECENNIES... ET IMPORTE LES BARGES TURQUES... SONT LES FOSSOYEURS DE L,ECONOMIE ET DES FINANCES DU PAYS. LES PYROMANES NE PEUVENT PAS ETRE LES SAPEURS-POMPIERS DE L,INCENDIE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 33, le 15 mai 2019

  • Aucune recette provenant de jugements contre la corruption pour cette annee QU ON NE NOUS PARLE PLUS DE LUTTE CONTRE LA CORRUPTION UNE BANDE DE VOLEURS QUI SE COUVRENT MUTUELLEMENT ET QUI VEULENT PUISER DANS LA POCHE DES GENS PLUTOT QUE DANS LES LEURS LEVEZ LE SECRET BANCAIRE SUR TOUS LES POLITICIENS ANCIEN ET NOUVEAUX ET TOUS LES SALARIES DE L ÉTAT IMMÉDIATEMENT DANS CE BUDGET EUX ET TOUTES LEURS FAMILLES ET LE DÉTAIL DES PROPRIÉTÉS QU,ILS POSSÈDENT DANS LE MONDE ENTIER ALORS ON VOUS CROIRA AUTREMENT VOUS RESTEZ TOUS POLITICIENS ET EMPLOYÉS DU GOUVERNEMENT DES CORROMPUS EN PUISSANCE VOILÀ CE QUE VOUS DEVEZ FAIRE POUR ARRETTER CES GREVES ET AVOIR L APPUI DU PEUPLE ON PEUT RÊVER CAR NOUS SOMMES AU LIBAN

    LA VERITE

    01 h 56, le 15 mai 2019

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