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Armes françaises au Yémen : des journalistes dénoncent une "tentative d'intimidation"

Photo REUTERS/Vincent West

Deux journalistes français du site d'investigation Disclose ayant enquêté sur l'exportation d'armes françaises utilisées au Yémen ont dénoncé mardi le "cadre procédural" de leur audition par les services de renseignement français et regretté une "tentative d'intimidation".

Geoffrey Livolsi et Mathias Destal, journalistes et cofondateurs de Disclose, ont été auditionnés "à titre personnel sous le régime de l'audition libre par la Direction générale du renseignement intérieur" (DGSI), suite à la publication mi-avril d'une enquête concernant des armes françaises utilisées par l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis au Yémen, détaillent-ils dans un communiqué.

L'enquête intitulée "Made in France" comportait des documents "confidentiel défense", précisent-ils. "Les enquêteurs de la DGSI ont notifié à Mathias Destal et Geoffrey Livolsi qu'ils n'étaient pas entendus en tant que journalistes" et que l'enquête préliminaire "est conduite sous l'autorité de la +section terrorisme et atteinte à la sûreté nationale+ du parquet de Paris. Un cadre procédural que nous dénonçons fermement", poursuivent-ils. "Avant d'exercer leur droit au silence", les journalistes "ont déclaré qu'ils avaient agi dans l'exercice de leur mission d'information du public, contribuant ainsi à un débat d'intérêt général majeur sur les exportations d'armes".

Selon eux, cette procédure les prive "des garanties apportées par la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse" et "l'absence de toute référence dans la convocation de la DGSI à la publication de l'article et à la qualité de journaliste, montre bien une volonté d'exercer une pression personnelle". Ils disent en outre avoir été questionnés au sujet de publications effectuées à titre personnel sur les réseaux sociaux, y voyant une "tentative d'intimidation".

La convocation des deux journalistes de Disclose, ainsi que celle prévue mercredi du journaliste Benoît Collombat, de Radio France, a été dénoncée par une vingtaine d'ONG et syndicats de journalistes ainsi que par la Fédération européenne des Journalistes (FEJ), estimant que cela constituait une atteinte inacceptable à la liberté de la presse.

"Ces manœuvres ne nous empêcheront pas de poursuivre notre travail légitime", assurent les journalistes dans leur communiqué. "Le public doit pouvoir débattre librement et sereinement des questions sur l'éventuelle implication de la France dans une guerre ayant fait de nombreuses victimes civiles".

Deux journalistes français du site d'investigation Disclose ayant enquêté sur l'exportation d'armes françaises utilisées au Yémen ont dénoncé mardi le "cadre procédural" de leur audition par les services de renseignement français et regretté une "tentative d'intimidation".Geoffrey Livolsi et Mathias Destal, journalistes et cofondateurs de Disclose, ont été auditionnés "à titre...