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Liban

Le Liban plongé dans le deuil

Une délégation de Dar el-Fatwa conduite par le cheikh Khaldoun Araymat a effectué une visite de condoléances hier à Bkerké, au nom du mufti de la République. Photo ANI

Le décès du 76e patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, survenu dans la nuit de samedi à dimanche, a plongé le pays dans le deuil de l’homme et du combat permanent pour un Liban libre, souverain et pacifié, qu’il symbolisait.

C’est hier à 3h30 que le décès du cardinal à l’Hôtel-Dieu, où il avait été admis mercredi pour septicémie, est annoncé par l’Agence nationale d’information. Ce que confirme Bkerké deux heures plus tard. « L’Église maronite orpheline, le Liban en deuil. » C’est en ces termes que le patriarche Béchara Raï a annoncé dans un communiqué que son prédécesseur a rendu l’âme, à l’aube, après plusieurs jours de combat aux soins intensifs. Dans un communiqué publié par Bkerké, Mgr Raï a appelé toutes les églises du Liban à sonner le glas à 10h et à prier pour l’âme du cardinal Sfeir lors des messes dominicales.

Le cardinal, dont l’état de santé déclinait depuis 2014, est décédé trois jours avant de fêter ses 99 ans. Il avait reçu samedi à son chevet l’ambassadeur d’Arabie Walid Boukhari, ainsi que le chef de la Rencontre démocratique, le député Taymour Joumblatt.

Lors de la messe dominicale au siège du patriarcat maronite hier, à laquelle assistait la sœur et des proches du défunt, le patriarche Raï a affirmé qu’avec la mort de Nasrallah Sfeir, l’Église qu’il dirigeait a « perdu une icône, mais nous avons tous gagné un saint patron au ciel ».

Aoun et Hariri

Premier à réagir, le président de la République, Michel Aoun, a affirmé que le patriarche Sfeir avait été « un des patriarches les plus importants du Liban, qui a laissé une empreinte lumineuse sur le pays ». « Avec la mort du cardinal Sfeir, le Liban perd un homme qui savait faire preuve de raison dans ses prises de position nationales, qui a toujours défendu la souveraineté, l’indépendance du Liban et la dignité de son peuple. »

Le Premier ministre Saad Hariri, qui a présenté ses condoléances à l’Église maronite « en son nom, celui de sa famille et du gouvernement », a de son côté estimé que « le patriarche Sfeir a écrit une page lumineuse de l’histoire du Liban ». « Il restera vivant dans les consciences de ceux qui l’ont connu », a-t-il ajouté dans un communiqué, soulignant que l’on doit au cardinal Sfeir d’avoir « amené le Liban à la paix après les conflits sanglants et destructeurs ».

« Adieu au patriarche de la souveraineté (…) et pôle de l’Église maronite », a tweeté pour sa part le vice-président du Conseil, Ghassan Hasbani.

Le président de la Chambre, Nabih Berry, a délégué à Bkerké le député Ibrahim Azar pour présenter ses condoléances au patriarche Rai, au nonce apostolique et à la famille du disparu. « Nous mettons tous nos moyens à la disposition du patriarche », a-t-il dit, regrettant la perte de celui qui incarne « le plus grand modèle de la réconciliation nationale ».

Gemayel et Dar el-Fatwa à Bkerké

L’ancien président de la République, Amine Gemayel, a été l’un des principaux visiteurs de Bkerké hier. « Certes, nous vivons un moment de tristesse, mais l’heure est aussi à la récolte de ce que le patriarche a semé : la bonté, la convivialité, la souveraineté, la tendresse entre Libanais, musulmans et chrétiens (…). Nous avons urgemment besoin aujourd’hui de revenir à ses préceptes et expériences pour sauver le Liban » , a déclaré M. Gemayel, déplorant une perte de repères « au nom du pragmatisme et du réalisme politique ou autres ».

Une délégation de Dar el-Fatwa emmenée par le cheikh Khaldoun Araymat a effectué une visite de condoléances à Bkerké, au nom du mufti de la République, regrettant la disparition de celui qui « a incarné l’unité nationale dans son sens le plus noble ».

Deuil officiel

Le Conseil des ministres a décrété deux journées de deuil officiel mercredi et jeudi – ce qui implique la suspension des programmes télévisés en plein ramadan. Avant sa réunion nocturne, le Conseil a observé une minute de silence pour le repos de l’âme du patriarche.

Dans un communiqué, la présidence du Conseil a annoncé que le jeudi, jour des funérailles du patriarche émérite, sera chômé dans les administrations publiques, les municipalités et les institutions publiques et privées. Pendant ces deux jours de deuil, les drapeaux seront mis en berne dans toutes les administrations.

Le secrétaire général des Écoles catholiques, le père Boutros Azar, a également décrété la fermeture des établissements scolaires catholiques jeudi.

Le décès du 76e patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, survenu dans la nuit de samedi à dimanche, a plongé le pays dans le deuil de l’homme et du combat permanent pour un Liban libre, souverain et pacifié, qu’il symbolisait. C’est hier à 3h30 que le décès du cardinal à l’Hôtel-Dieu, où il avait été admis mercredi pour septicémie, est annoncé par l’Agence...

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