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À La Une - Liban

Le gouvernement approuve une nouvelle hausse de la taxe sur les intérêts bancaires

Deux nouvelles séances se tiendront dimanche à 21h00 et lundi à 11h. Celle de lundi pourrait être la dernière.

Le Premier ministre libanais, Saad Hariri (c), s'entretenant avec une délégation de la Confédération générale des travailleurs du Liban (CGTL), présidée par Béchara el-Asmar (3e de g), le 10 mai 2019 au Grand Sérail, peu avant le Conseil des ministres. Photo Dalati et Nohra

Le gouvernement libanais, qui s'est réuni une nouvelle fois vendredi en Conseil des ministres afin de poursuivre l’étude de l’avant-projet de budget pour l’année en cours, a approuvé une nouvelle hausse de la taxe sur les intérêts bancaires de 7 à 10 %, qui avait déjà été relevée de deux points en octobre 2017, dans le cadre de la politique d'austérité qu'il entend mener.

"Nous avons approuvé la hausse de la taxe sur les intérêts bancaires de 7 à 10%, pour les particuliers et les banques, pour une durée de trois ans. Après ces trois ans, le taux retombera à 7% car notre situation économique se serait améliorée, et en cas de résultats davantage positifs, le taux peut également passer de 7 à 5%", a expliqué le ministre de l'Information, Jamal Jarrah, lors d'un point de presse à l'issue du Conseil.

Le relèvement de la taxe sur les intérêts bancaires est critiquée par les représentants du secteur, mais est prônée par différentes formations politiques.



(Lire aussi : Bassil : Il est temps qu'un budget extraordinaire soit approuvé)




Départ à la retraite des militaires et "Mesure numéro 3"
M. Jarrah a en outre annoncé que l'âge de départ à la retraite des militaires a été repoussé. "Le nombre d'années de service pour aller en retraite anticipée est passé de 18 ans à 23 ans, celui pour la retraite passe de 20 à 25 ans, et le nombre d'années de service pour les officiers spécialistes a été revu à la hausse à hauteur de trois années", a-t-il expliqué.

Par ailleurs, le ministre de l'Information a souligné que le gouvernement allait "appliquer la loi" au sujet de la "Mesure numéro 3", état d'alerte préventive dans lequel se trouve le pays depuis 2006 et qui prévoit des compensations financières pour les membres de tous les appareils sécuritaires.

"La Mesure numéro 3 sera appliquée pour la lutte contre Israël, et pour le reste, c'est la Mesure numéro 1 qui s'applique, mais il a été décidé de laisser à la discrétion des chefs des services de sécurité de définir les cas dans lesquels les Mesures numéro 3, 2 ou 1 s'appliquent. Cela sera fera en Conseil des ministres. Mais concernant l'ennemi israélien et la frontière Sud, c'est clairement la Mesure numéro 3 qui s'applique", a expliqué M. Jarrah.

Selon la chaîne LBCI, le ministre de la Défense, Elias Bou Saab, a présenté lors de la réunion une étude dans laquelle il préconise de mettre un terme aux missions de sécurité internes confiées à l'armée libanaise afin que celle-ci se déploie uniquement sur les frontières et dans les périmètres des camps palestiniens au Liban. Toujours selon cette étude, la Mesure numéro 3 serait appliquée uniquement aux militaires aux frontières et autour des camps, et la Mesure numéro 1 aux soldats stationnés dans les casernes, de sorte à réduire les dépenses prévues dans le budget de l'armée.
Elias Bou Saab a également demandé à ce que l'application de la Mesure numéro 3 pour l'armée soit séparée de celle relative aux forces de sécurité. Selon les informations de la LBCI, la ministre de l'Intérieur, Raya el-Hassan, en charge des forces de sécurité, a demandé un délai pour examiner cette demande. Le chef du gouvernement aurait alors demandé aux deux ministres de préparer une formule conjointe qu'ils approuveraient tous les deux, afin de la présenter ensuite en Conseil des ministres.


Parallèlement à la tenue de la séance, des militaires à la retraite ont laissé éclater leur colère contre l’État, et ont menacé d'"une escalade à Beyrouth et dans tout le Liban si leurs pensions et indemnités étaient revues à la baisse dans le nouveau budget. Une telle réduction est envisagée dans l’article 55 du texte qui prévoit une ponction mensuelle de 3 % sur les pensions de retraite des militaires en échange de leur couverture maladie. Le ministre de l'Information n'a toutefois pas mentionné cet article durant son point de presse aujourd'hui.

Jamal Jarrah a en outre fait savoir que le gouvernement compte revoir à la baisse les avantages scolaires accordés aux enfants des fonctionnaires, mais il a expliqué que cela "nécessite une étude plus approfondie des chiffres" qui se fera ultérieurement. Selon l'Agence nationale d'information, une baisse de 15% des bourses scolaires a été approuvée, à l'exception des bourses accordées aux enfants des membres de la Coopérative des fonctionnaires.



(Lire aussi : Les militaires à la retraite menacent d'"une escalade à Beyrouth et dans tout le Liban")



Les salaires des responsables
Concernant les salaires des responsables, notamment les députés et les ministres, Jamal Jarrah a confirmé que la tendance s'oriente vers une baisse des traitements, mais a reconnu que cette question n'a toujours pas été tranchée.

Enfin, le ministre de l'Industrie, Waël Bou Faour, a annoncé qu'il présentera lors de la prochaine séance du gouvernement, avec le ministre de l'Economie, Mansour Bteiche, des propositions pour des impositions supplémentaires sur les importations.

Le gouvernement se réunira à nouveau dimanche à 21h00 et lundi à 11h afin de poursuivre l'étude de l'avant-projet de budget. La séance de lundi pourrait être la dernière.

Jeudi, le Conseil des ministres s’était engagé à réduire davantage les dépenses de tous les ministères, de 660 à 800 millions de dollars, de sorte à aboutir à un ratio déficit public/PIB situé entre 7 et 8 %.

L’avant-projet de budget de 2019 prévoit déjà une réduction de l’ordre de 1,6 milliard de dollars du déficit par rapport à celui effectivement enregistré en 2018. Le déficit prévu dans l’avant-projet de budget pour 2019 totaliserait 4,68 milliards de dollars, alors que le déficit réel pour 2018 devrait se situer à 6,3 milliards de dollars, selon plusieurs estimations convergentes. Toutefois, si l’on tient compte des 793 millions de dollars d’avances du Trésor déjà débloqués par le Parlement cette année pour payer le carburant commandé par Électricité du Liban, le déficit public prévu pour 2019 devrait plutôt être autour de 5,4 milliards de dollars.


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Le gouvernement libanais, qui s'est réuni une nouvelle fois vendredi en Conseil des ministres afin de poursuivre l’étude de l’avant-projet de budget pour l’année en cours, a approuvé une nouvelle hausse de la taxe sur les intérêts bancaires de 7 à 10 %, qui avait déjà été relevée de deux points en octobre 2017, dans le cadre de la politique d'austérité qu'il entend mener....

commentaires (4)

Payer des impôts et des taxes est un acte civique. Les citoyens ont des devoirs envers leur pays, en contre partie, ils ont des droits (Éducation, santé, sécurité, services du quotidien....) Est ce que le gouvernement libanais assure les droits de ses citoyens ? Si oui, les nouvelles taxes sont totalement justifiées. Si non, ce ne sont plus des taxes mais du racket notamment des citoyens les plus fragiles. C’est une simple évidence qui risque de provoquer une grogne populaire vite incontrôlable.

Lecteur excédé par la censure

22 h 30, le 10 mai 2019

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Commentaires (4)

  • Payer des impôts et des taxes est un acte civique. Les citoyens ont des devoirs envers leur pays, en contre partie, ils ont des droits (Éducation, santé, sécurité, services du quotidien....) Est ce que le gouvernement libanais assure les droits de ses citoyens ? Si oui, les nouvelles taxes sont totalement justifiées. Si non, ce ne sont plus des taxes mais du racket notamment des citoyens les plus fragiles. C’est une simple évidence qui risque de provoquer une grogne populaire vite incontrôlable.

    Lecteur excédé par la censure

    22 h 30, le 10 mai 2019

  • On tourne en rond pour des ajustements compatables qui ne rassurent personne , et le comble les banques qui sont la planche de salut du pays sont les plus taxées.

    Antoine Sabbagha

    20 h 58, le 10 mai 2019

  • Ce n’est pas les salaires, déjà ridiculement bas des fonctionnaires, qu’il fait réduire (au contraire), mais plutôt le nombre de fonctionnaires inutiles... En y regardant de plus près, en refondant les processus bureaucratiques dinosauresques absurdes et en informatisant tout ça, on devrait pouvoir réduire leur nombre d’un bon 80%... A commencer par les ministres (il n’en faut objectivement pas plus de 8) et des députés (pas plus de 66) pour donner l’exemple...

    Gros Gnon

    20 h 19, le 10 mai 2019

  • LES EPARGNANTS NE PEUVENT PAS FAIRE DE LA GREVE. COMME ON IMPOSE A CES MESSIEURS LE SACRIFICE PAR LA MEME LOGIQUE LES MILITAIRES ET LES FONCTIONNAIRES DEVRAIENT SE TAIRE ET PARTICIPER AU SAUVETAGE DU PAYS. IL NE DEVRAIT PAS Y AVOIR DEUX POIDS ET DEUX MESURES. NOUS ATTENDONS LES MESURES CONTRE NOS ABRUTIS CORROMPUS JUSQU,AUX OS, IGNORANTS, INCOMPETENTS, M,ENFOUTISTES ET CRIMINELLEMENT RESPONSABLES DE LA SITUATION DESASTREUSE DU PAYS. GARE SI ON LES MENAGERA !

    LA LIBRE EXPRESSION

    20 h 18, le 10 mai 2019

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