Le ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, a affirmé vendredi qu'un budget "extraordinaire" devait être adopté par le gouvernement, qui a poursuivi dans l'après-midi l'examen de l'avant-projet de loi de budget pour l'exercice en cours, prévoyant des mesures d'austérité ayant suscité la colère des fonctionnaires et des militaires à la retraite.
"J'ai expliqué au président Nabih Berry mes propositions concernant le budget", a déclaré M. Bassil à l'issue de son entretien à Aïn el-Tiné avec le président du Parlement. "Nous sommes d'accord sur le fait qu'il est temps pour l'Etat de trancher et qu'un budget extraordinaire doit être adopté", a-t-il ajouté. "La lutte contre l'évasion fiscale et la mise en place de vraies réformes sont deux nécessités pour convaincre l'opinion publique que nous allons vers un budget sérieux d'austérité", a affirmé le ministre, soulignant que la situation bancaire était bonne. "Il faut arrêter de creuser la dette. Si nous le faisons pas, une explosion va se produire", a-t-il prévenu.
Jeudi, le gouvernement s’est engagé à réduire davantage les dépenses de tous les ministères, de 660 à 800 millions de dollars, de sorte à aboutir à un ratio déficit public/PIB situé entre 7 et 8 %.
Lors de la conférence de Paris, dite CEDRE, en avril 2018, Beyrouth s’était engagé à baisser de cinq points de pourcentage le ratio déficit public/PIB sur une durée de cinq années consécutives. Le gouvernement avait présenté à ce moment-là un budget prévisionnel pour 2018 dont le déficit public ne dépassait pas les 9 % du PIB (alors qu’en réalité il a fini par atteindre 11,2 % cette même année), ce qui signifie que celui de 2019 devrait baisser à 8 %.
Depuis la semaine dernière, le gouvernement planche quasi-quotidiennement sur l'avant-projet de budget pour l'année en cours, qui est censé prévoir des mesures d'austérité sans précédent, ce qui a suscité la colère de nombreux fonctionnaires qui ont déjà manifesté dans la rue et se sont mis en grève pendant plusieurs jours, ainsi que celle des militaires à la retraite. Des dizaines d'entre eux se sont rassemblés ce matin place Riad el-Solh, dans le centre-ville de Beyrouth, pour afficher leur opposition à toute réduction de leur pension. Le gouvernement doit poursuivre cet après-midi l'examen du projet de budget et notamment trancher sur l’article 55 du texte qui prévoit une ponction mensuelle de 3 % sur les pensions de retraite des militaires en échange de leur couverture maladie.
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commentaires (7)
non pas ministre bassil, non pas ! IL EST GRAND TEMPS DE COMMENCER A TRAVAILLER A MODERNISER VOS ETATS D'AMES POLITICIENNES avant tte chose. ce qui est loin d'etre encore le cas. je n'ai pas encore oui dire qu'une etude a ete faite par des experts intelligents,droits et non partisans qui a pour but d'assainir l'administraiton publique a ts les points de vue, pas entendu parler de choses serieuses a part la defense des droits des diverses communautes religieuses- LA C DU SERIEUX, ON NE RIGOLE PAS !
Gaby SIOUFI
16 h 28, le 10 mai 2019