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Après le 1er mai, la plus faible mobilisation des "gilets jaunes"

Selon les chiffres du ministère de l'Intérieur, ils étaient 18.900, dont 1.460 à Paris sous un temps orageux. Un comptage contesté par les manifestants.

Des "gilets jaunes" dansent, lors d'une nouvelle manifestation à Paris, le 4 mai 2019. Photo AFP / KENZO TRIBOUILLARD

"Colère" mais aussi "lassitude": nombreux dans le cortège syndical du 1er mai, les "gilets jaunes" étaient moins de 19.000 dans les rues samedi en France pour leur 25e journée de manifestations, la plus faible mobilisation depuis le début du mouvement en novembre.
Selon les chiffres du ministère de l'Intérieur, ils étaient 18.900, dont 1.460 à Paris sous un temps orageux. Un comptage contesté par les "gilets jaunes": les protestataires, qui s'opposent à la politique fiscale et sociale du gouvernement d'Emmanuel Macron, ont comptabilisé 40.291 manifestants à travers le pays.

Des manifestations moins fournies et généralement tranquilles. Quelques grenades lacrymogènes ont cependant été tirées pour disperser la foule en fin de parcours à Toulouse et à La Roche-sur-Yon (ouest), où ils étaient 500 à marcher et où cinq manifestants ont été blessés lors de heurts avec les forces de l'ordre, selon une source policière. Selon la préfecture, une "dizaine d'interpellations" ont eu lieu et en fin d'après-midi "huit gardes à vue étaient encore en cours". 
A Paris, la préfecture a fait état de dix personnes interpellées, essentiellement dans le cadre de contrôles préventifs, dont huit ont été placées en garde à vue. Trois personnes ont été interpellées à Montpellier (sud).


(Lire aussi : Castaner contraint au mea culpa pour avoir dénoncé une "attaque" contre un hôpital parisien)


Listes "opportunistes"
La mobilisation est en baisse depuis plusieurs semaines, avec des manifestations souvent émaillées de violences et dispersées dans un déluge de lacrymogènes. Lors de "l'acte 24" samedi dernier, 23.600 manifestants avaient été recensés par les autorités. Loin des 282.000 personnes du 17 novembre, pour le premier acte des "gilets jaunes".
A Bordeaux (sud-ouest), une des places fortes de la mobilisation, José, auxiliaire de vie scolaire de 61 ans, reconnaît que "ça s'essouffle un peu". "Il y a une lassitude. Ca fait 25 semaines que nous avons momentanément arrêté de vivre pour retrouver au minimum une sorte de dignité".

Au-delà des rassemblements du samedi, ce mouvement social inédit entre en politique : sur les 33 listes validées vendredi pour les élections européennes, trois se revendiquent des "gilets jaunes". Sans susciter d'engouement dans les rues de Paris, où l'AFP a surtout rencontré des manifestants hostiles à tout engagement partisan. "C'est des opportunistes" pour Louise, professeur des écoles de 35 ans, qui redoute la "récupération politique". Marc, 59 ans, veut avant tout "faire barrage à Macron", semblant encore indécis sur son vote.

A Paris - où trois manifestations étaient autorisées -, le principal cortège a cheminé de l'hôpital Lariboisière (nord) à la place de la Nation (est), passant à proximité de plusieurs centres hospitaliers de l'est de la capitale.


(Lire aussi : La thèse d'une "attaque" contre un hôpital le 1er mai à Paris battue en brèche)



"Ultra-violences policières"
Ces cortèges ont marché trois jours après les heurts entre manifestants et forces de l'ordre lors du 1er mai, marqué par l'irruption de plusieurs dizaines d'entre eux dans l'hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière, après un mouvement de panique.
Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner, sous le feu des critiques après avoir parlé d'"attaque", a reconnu vendredi qu'il n'aurait pas dû employer ce mot.

Samedi, lors d'une conférence de presse, les 31 manifestants interpellés dans l'enceinte de La Pitié-Salpêtrière et un temps placés en garde à vue ont déclaré qu'ils n'avaient fait que "fuir les ultra-violences policières".
A Montpellier, ils étaient près d'un millier à manifester samedi, selon la préfecture, brandissant des pancartes "Castaner menteur" ou "Mon pote est interdit de manifester, pas grave je le remplace". Slogans similaires à Marseille, où 1.000 personnes ont défilé selon les autorités. Dans plusieurs villes, comme à Château-Thierry (nord) ou Castelnau-de-Médoc (sud-ouest), les ronds-points, où le mouvement a débuté, ont été réinvestis par des poignées de manifestants. 
A Lyon (sud-est), la manifestation des "gilets jaunes" s'est rattachée au cortège répondant à l'appel du mouvement "Youth for Climate". A Metz (est), ils étaient nombreux aussi à rejoindre une marche pour la justice écologique qui a rassemblé plus de 1.500 personnes.

Dans une tribune intitulée "Gilets jaunes: Nous ne sommes pas dupes!", publiée samedi sur le site du quotidien Libération, des comédiennes comme Juliette Binoche ou Emmanuelle Béart, des écrivains comme Édouard Louis ou Annie Ernaux, ainsi que 1.400 autres acteurs du monde de la culture ont apporté leur soutien au mouvement.


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