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Lifestyle - Un peu plus

Lettre ouverte aux dirigeants libanais

Photo bigstock

Messieurs,

Maintenant que vous avez vampirisé comme jamais notre pays qui n’est sûrement pas/plus le vôtre, qu’il ne reste plus aucune goutte de sang à boire ou de moelle à dévorer, et que le Liban agonise, que comptez-vous faire ? Jusqu’où comptez-vous aller ? Jusqu’à quand ? Il ne nous reste plus rien. Et pourtant vous êtes toujours avides. Vous puisez encore et encore dans les caisses. Vous détournez les lois. Vous vous moquez de l’état du pays, de sa viabilité, de son environnement, de son paysage et de son avenir. Vous nous faites payer des impôts en échange de rien. Vous voulez faire passer la TVA à 15 %. Vous soustrayez 3 % de la retraite des militaires. Vous voulez augmenter de 30 % les factures des gens qui ont une ligne fixe de téléphone mobile. « Parce qu’ils sont riches. » Vous continuez à laisser les prix flamber : à l’aéroport, dans les stations d’essence, les écoles, les supermarchés. En France, le panier de la ménagère, les restaurants, les spectacles sont moins chers qu’ici. Ils payent plus d’impôts certes, mais avec tous les frais directs et parallèles que nous avons, nous finissons par garder la même chose, la dignité en moins. Vous laissez les mafias des générateurs faire leur loi, alors qu’on pourrait avoir l’électricité 24h/24. Vous laissez les citernes d’eau faire leurs valses dans les rues beyrouthines, alors qu’il n’a pas arrêté de pleuvoir. Vous creusez des tranchées tous les quelques mois pour on ne sait quoi. Vous construisez des ponts qui ne servent à rien, des routes qui ne changent rien à la circulation. Vous faites des chantiers qui ne mèneront à rien. Tout ça pour avoir des commissions, des pots-de-vin. Pour vous sucrer encore et toujours sur le dos du contribuable à qui vous ne garantissez plus rien. Ni la sécurité sur les routes ni la sécurité tout court. Un grand nombre de vos agents de police ne respectent pas les règles – alors comment s’étonner que le peuple ne le fasse pas. Vous bloquez les routes quand vous vous déplacez n’importe où, mais pas pour vaquer à vos occupations officielles. Vous empoisonnez nos vies et vous vous en tamponnez. Et si l’on a le malheur de se plaindre ou de vous critiquer, vous nous punissez. Vous arrêtez les « rebelles », et vous laissez un nombre incalculable de gens pourrir dans les prisons où les conditions carcérales sont lamentables. Et la réinsertion impossible.

Vous aurez l’air fin quand le pays s’effondrera. Quand nous serons contraints de déclarer faillite, mais que, contrairement à la Grèce, il n’y aura personne pour nous relever. Quand on annoncera la dévaluation de la livre, comme les rumeurs et les spécialistes le prévoient. Quand le peuple crèvera de faim. Littéralement. Mais finalement, est-ce que cela vous importe vraiment ? Votre avenir est tout tracé. Celui de vos enfants aussi. Ils ne sont déjà plus là, ou hériteront de vos sièges. Et continueront à ronger tels des vautours les os du squelette de notre pays. Qui n’est sûrement pas le leur.

Certains commerçants ferment boutique. Certains restaurateurs mettent la clé sous la porte de ce qu’ils avaient construit. Certaines sociétés déposent le bilan. La presse s’effondre. Les jeunes s’enfuient. L’ambiance est morose. Et le peuple a du mal à joindre les deux bouts et déprime. Ce peuple qui ne bouge toujours pas. Qui reste les bras croisés en vous laissant faire. Qui s’est inscrit dans une résignation sans nom. « Tamsa7na », comme qui dirait. Mais pouvons-nous le lui reprocher ? Nous le reprocher ? Quand la moindre manifestation se termine en pugilat, quand on sait que finalement, ça ne mènera à rien, quand ils continueront à voter pour les mêmes, en échange de services dont ils ont besoin ?

Que va-t-il se passer ? Nul ne le sait. Nous vivons au jour le jour. « À une minute la minute. » La lumière au bout du tunnel n’est peut-être pas très loin. Mais encore faut-il qu’on l’aperçoive.

Messieurs, je ne vous salue pas.

Messieurs, Maintenant que vous avez vampirisé comme jamais notre pays qui n’est sûrement pas/plus le vôtre, qu’il ne reste plus aucune goutte de sang à boire ou de moelle à dévorer, et que le Liban agonise, que comptez-vous faire ? Jusqu’où comptez-vous aller ? Jusqu’à quand ? Il ne nous reste plus rien. Et pourtant vous êtes toujours avides. Vous puisez encore et encore dans les...

commentaires (14)

Tout ce que vous dites est vrai c est une vérité de Lapalisse

Romanos Willys

12 h 26, le 09 mai 2019

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Commentaires (14)

  • Tout ce que vous dites est vrai c est une vérité de Lapalisse

    Romanos Willys

    12 h 26, le 09 mai 2019

  • La valeur d'une monnaie ne se décrète pas! Elle reflète la situation économique d'un pays, La situation du Liban reste catastrophique et donc la Livre va être dévaluée. Qui va payer? Le petit peuple, évidemment, et là la vengeance risque d'être terrible contre tous les responsables politiques et contre ceux qui sont à peine plus riches que ces pauvres gens, Georges Zreik et autres…

    TrucMuche

    12 h 16, le 05 mai 2019

  • Comme c'est bien dit, dehors les incapables ! Confisquons leurs fortunes accumulées et interdisons leur morgue.

    TrucMuche

    10 h 07, le 05 mai 2019

  • (Rubrique ""LA DERNIÈRE"") Madame, Je prends ce passage de votre article, au sérieux, à la lettre : ""QUAND ON ANNONCERA LA DEVALUATION DE LA LIVRE, COMME LES RUMEURS ET LES SPECIALISTES LE PREVOIENT."" C’est la troisième fois qu’un chroniqueur de l’Orient-Lejour, ((vous et deux autres de vos collègues)) revient sur cette affaire de la dévaluation, alors qu’elle est démentie par le gouverneur de la banque nationale. Une fois pour toute, qu’un journaliste demande l’avis d’un ""spécialiste"" sur la dévaluation et ses conséquences. Car en cas de dévaluation, ce ne sont pas les plus riches qui payeront, depuis la dollarisation de l’économie, bien sûr. On ne compte plus malheureusement dans ce cas les Georges Zreik s’immoler……… Madame, je vous salue.

    L'ARCHIPEL LIBANAIS

    09 h 55, le 05 mai 2019

  • Chère Médea Azouri, La destruction de notre Liban a été programmée dès 1982 par les descendants des vaincus des batailles de Salamine en 480 av. J-C. et d'Issos en 333 av. J-C. En remarquant la coexistence fragile entre les 18 communautés du Liban, ils ont créé une formation 100% chiite afin d'édifier leur Liban. Ladite formation a crée son armée, ses arsenaux, ses douanes, ses ports, son aéroport, ses impôts, ses guerres, ses menaces, ses provocations à l'encontre d'un pays étranger avec lequel notre Liban avait signé un armistice en 1949. Le reste est à suivre.

    Un Libanais

    18 h 50, le 04 mai 2019

  • PRIERE LIRE : MNE2LA3 3YOUNA BI IDNA. MERCI.

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 36, le 04 mai 2019

  • Quelle mouche a donc piqué des journalistes telle que Medea ou Fifi qui ne traitaient que de sujets relatifs à l'amour , l'hédonisme , la poésie et autres thèmes gaillards pour qu'elles se transforment en oiseaux de mauvais augure qui broient du noir ... A l'heure où l'on s'escrime à chasser les nuages pour entrevoir quelques éclaircies ?

    Hitti arlette

    14 h 32, le 04 mai 2019

  • en somme, rien a redire a leurs propos nos chers honorables -officieux & officiels - C la meme mise en scene, scenario . avec une grande difference qd meme : ils ne savent plus quoi dire pour se couvrir et se foutre de notre gueule !

    Gaby SIOUFI

    11 h 11, le 04 mai 2019

  • Madame, Que peut faire un malade condamné, sans aucun moyen pour s’en sortir. Rien. Les Libanais se savent condamnés à la politique au bord du gouffre. Comme toujours, énumérer les mêmes pathologies… Ça devient lassant... Madame, je vous salue…

    L'ARCHIPEL LIBANAIS

    10 h 52, le 04 mai 2019

  • Comme on dit en bon libanais: 'On leur crache dessus, ils vous disent qu'il pleut"!

    Tina Chamoun

    10 h 31, le 04 mai 2019

  • Bravo Médéa ! Votre cœur a parlé. Il y a dans vos paroles beaucoup de sincérité, de douleur et de véracité. On devrait, nous les Libanais, contresigner votre lettre. A bon entendeur, salut !

    Aref El Yafi

    10 h 11, le 04 mai 2019

  • DIRE AUX CROCODILES QU,ILS SONT DES CROCODILES EN PAROLES SEULEMENT NE SERT A RIEN. LE MALHEUR DU LIBAN CE QUI NOUS A FAIT ARRIVER LA C,EST LA COMPOSITION DE SON PEUPLE ET LES HERITIERS CORROMPUS, IGNORANTS, INCOMPETENTS ET M,ENFOUTISTES QUI NOUS GOUVERNENT ET A QUI NOUS RENOUVELONS LES POSTES DEPUIS DES DECENNIES... CAD MNE2LA3 3EYNEYNA BI IDNA !

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 34, le 04 mai 2019

  • MERCI, Madame Médéa Azouri, de crier si fort ce que nous vivons et voyons chaque jour ! Irène Saïd

    Irene Said

    08 h 38, le 04 mai 2019

  • BRAVO

    COURBAN Antoine

    08 h 22, le 04 mai 2019

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