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Économie - Énergie

Hydrocarbures offshore : Beyrouth et Nicosie préparent une « alliance »

Le président Aoun a assuré que le Liban n’intégrera aucun forum auquel participe Israël.

De g. à dr. : le ministre chypriote de l’Énergie, Georgios Lakkotrypis, le chef de la diplomatie chypriote, Nikos Christodoulides, le ministre libanais des AE, Gebran Bassil (de dos), et la ministre libanaise de l’Énergie, Nada Boustani. Photo Dalati et Nohra

Le Liban et Chypre ont donné hier le coup d’envoi d’un cycle de discussions visant à mettre en place une « alliance » dans le secteur des hydrocarbures, centrée plus spécifiquement sur l’exploration des fonds marins situés à la lisière de leurs zones maritimes respectives en Méditerranée. L’annonce a été faite lors d’une conférence de presse organisée à Beyrouth à l’issue d’une réunion des ministres libanais des Affaires étrangères et de l’Énergie, Gebran Bassil et Nada Boustani, avec leurs homologues chypriotes, Nikos Christodoulides et Georgios Lakkotrypis.

Les responsables ont notamment convenu de mettre en place un groupe de travail chargé de préparer un accord pour encadrer l’exploitation des réserves potentielles d’hydrocarbures situées à cheval sur les zones économiques exclusives (ZEE) respectives des deux pays. Le développement des « infrastructures transfrontalières », notamment les gazoducs et unités de liquéfaction ainsi que le renforcement de la coopération dans l’ensemble des domaines, réglementaire, technique ou scientifique, liés à ce secteur font également partie des sujets devant faire l’objet de négociations.


(Lire aussi : Hydrocarbures : le Liban n'intégrera aucun forum auquel participe Israël, affirme Aoun)


Premier rendez-vous en mai

Un premier rendez-vous a été fixé au 7 mai « pour discuter des points d’accord et d’éventuels points de divergence », a précisé M. Bassil lors de la conférence de presse. Il sera suivi d’un « sommet » en juin entre les deux pays pour une « évaluation plus précise » du potentiel de coopération bilatérale. L’accord final pourrait alors être conclu en septembre. M. Christodoulides a affirmé pour sa part qu’un éventuel accord avec le Liban rassurerait les investisseurs en envoyant « un message fort de coopération entre nos pays, offrant la sécurité juridique indispensable aux entreprises internationales désireuses d’investir dans le vaste potentiel en hydrocarbures de la région ».

Le Liban et Chypre ont déjà amorcé distinctement le processus de prospection des ressources offshore après d’importantes découvertes, ces dernières années, de gisements pétroliers et gaziers dans plusieurs pays du bassin est de la Méditerranée.


(Lire aussi : Projet du gazoduc EastMed reliant Israël à l'Europe : quel impact sur le Liban?)


Le Liban, dont la ZEE a été découpée en dix blocs, a lancé au début du mois un second round d’attribution des licences d’exploration et de production d’hydrocarbures offshore. Les cinq nouveaux blocs mis en jeu n° 1 (Nord-Ouest), n° 2 (Nord-Est), n° 5 (centre-Ouest), n° 8 (Sud-Est) et n° 10 (Sud-Ouest) s’ajoutent ainsi aux deux déjà attribués au consortium Total-Eni-Novatek – blocs 4 (centre-Ouest) et 9 (Sud). Le forage du premier puits, qui doit confirmer le potentiel prometteur du pays en termes de découvertes commercialisables, doit avoir lieu vers fin 2019. Chypre, de son côté, a déjà découvert un gisement exploitable commercialement et doit démarrer, dès 2020, les travaux de forage dans un gisement accolé aux eaux maritimes libanaises.

Parallèlement à cette réunion, le président libanais, Michel Aoun, s’est, lui, entretenu au palais de Baabda avec son homologue grec Prokópis Pavlópoulos, venu participer aux discussions tripartites organisées cette semaine au Liban entre Beyrouth, Athènes et Nicosie, et visant à renforcer la coopération dans plusieurs domaines. M. Aoun a assuré à cette occasion que le Liban refusera de se joindre à toute alliance internationale dont ferait partie Israël, notamment en ce qui concerne l’exploitation d’hydrocarbures offshore.

Lancé en janvier dernier au Caire et rassemblant l’Égypte, Chypre, la Grèce, l’Italie, Israël, la Jordanie et la Palestine, le Forum du gaz de la Méditerranée orientale (EMGF) ambitionne de développer des infrastructures, des politiques et des projets communs. Ce projet ainsi que celui du gazoduc EastMed reliant Israël à l’Europe, et sur lequel Athènes, Nicosie, Rome et Tel-Aviv sont en discussions depuis décembre 2017, représentent une sérieuse concurrence pour le Liban en termes de puissance et de capacité d’exportation.




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commentaires (4)

Quelque soit les obstacles et les préjugés ... Les responsables libanais et le président Aoun en premier lieu (dont j'ai un profond respect), doit à tout prix changer de stratégie au plus vite ...au prix de nuire irrémédiablement aux intérêts supérieurs de notre pays. Notre place est dans tous les forums que Israël siège ou pas, tant que nos intérêts y sont discutés ... Monsieur le Président, cette stratégie de siège vide, videra notre pays de toute puissance et influence à l'étranger. Notre force réside en effet dans la confrontation des idées et la défense de nos arguments contre Israël auprès des instances et forums internationaux, (puisque vous tenez à confronter Israël), Notre absence, se traduira par l'absence de nos intérêts...

Sarkis Serge Tateossian

11 h 38, le 12 avril 2019

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Commentaires (4)

  • Quelque soit les obstacles et les préjugés ... Les responsables libanais et le président Aoun en premier lieu (dont j'ai un profond respect), doit à tout prix changer de stratégie au plus vite ...au prix de nuire irrémédiablement aux intérêts supérieurs de notre pays. Notre place est dans tous les forums que Israël siège ou pas, tant que nos intérêts y sont discutés ... Monsieur le Président, cette stratégie de siège vide, videra notre pays de toute puissance et influence à l'étranger. Notre force réside en effet dans la confrontation des idées et la défense de nos arguments contre Israël auprès des instances et forums internationaux, (puisque vous tenez à confronter Israël), Notre absence, se traduira par l'absence de nos intérêts...

    Sarkis Serge Tateossian

    11 h 38, le 12 avril 2019

  • Hier le satellite que l'usurpateur avait envoyé sur la lune s'est méchamment écrasé. Toutes les télés et journaux du monde en parlent, pas un mot la dessus dans notre journal préféré. Est il honteux de le faire, quand il s'agit d'échec de leur part ? Vous voyez pourquoi avec l'info il faut avoir un 3ème œil, et le bon .

    FRIK-A-FRAK

    10 h 54, le 12 avril 2019

  • MON ALLIÉ EST L,ALLIÉ DE MON ENNEMI. QUI OU QUE SUIS-JE ? NE PAS SE JOINDRE AU PROJET DE PIPELINE VERS L,EUROPE POUR LES HYDROCARBURES, OU PALESTINE ET EGYPTE Y SONT, EST UNE ERREUR MAJEURE. LES INTERETS VITAUX D,UN PAYS DICTENT SA POLITIQUE. QUAND EST-CE QUE NOUS NOUS LIBERERONS DES CARCANS DE LA STUPIDITÉ ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 25, le 12 avril 2019

  • Maintenant que notre président nous a rassurés "que le Liban n'intégrera aucun forum auquel participe Israël" et que Chypre a reçu hier un certificat d'honnêteté, nous pouvons continuer de dormir tranquilles: Israël a reçu la bénédiction officielle de la part du Liban pour s'occuper et profiter tranquillement des hydrocarbures ! Et nous...nous pouvons être très fiers de l'intelligence de nos RESPONSABLES ! Tandis que les autres, bien plus malins, rient sous cape en se frottant les mains... Irène Saïd

    Irene Said

    08 h 30, le 12 avril 2019

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