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À La Une - diplomatie

Retour des réfugiés : le Liban doit "concilier" les positions de Moscou et Washington, selon Aoun

Le président bulgare affirme que Sofia considère le pays du Cèdre "comme un de ses partenaires les plus importants au Proche-Orient".

Le président libanais, Michel Aoun (à droite), recevant son homologue bulgare, Rumen Radev, le 9 avril 2019 au palais de Baabda. Photo Dalati et Nohra

Le président libanais, Michel Aoun, a affirmé mardi que le Liban souhaite concilier les positions russe et américaine pour organiser le retour des réfugiés syriens, soulignant que cette question est "une responsabilité internationale partagée". 

"Nous voulons concilier les positions américaine et russe concernant le dossier des déplacés et espérons arriver à des résultats", a affirmé le chef de l'Etat, à l'issue d'une réunion avec son homologue bulgare, Rumen Radev, au palais de Baabda. "Lutter contre le poids que représentent les déplacés syriens (pour le Liban) est une responsabilité internationale partagée", a-t-il souligné, appelant à une coopération rapide qui permettrait de mettre un terme "aux souffrances" des réfugiés et d'assurer leur retour "en toute sécurité".


Le "grand problème du Liban"
De son côté, le président bulgare a souligné avoir discuté avec M. Aoun du "grand problème du Liban, la crise des réfugiés". "Le Liban connaît la plus grande concentration de réfugiés par rapport à sa population", a-t-il ajouté, assurant que la Bulgarie, en tant que membre de l'Union européenne, contribue à soutenir financièrement le pays du Cèdre.

Le Liban accueille près d’un million de réfugiés syriens, et la question de leur retour fait polémique sur la scène politique libanaise. Certains responsables, notamment le chef de l'Etat, appellent à organiser le retour de ces réfugiés vers la Syrie, estimant que le pays quasi-entièrement reconquis par les forces du régime est désormais "sûr". A l'issue d'une réunion avec le président russe Vladimir Poutine, le président Aoun avait toutefois concédé qu'un rapatriement de grande envergure ne pourrait être accompli sans que des "conditions socio-économiques favorables" ne soient assurées en Syrie, notamment via la reconstruction du pays. En visite en Bulgarie, à la fin du mois de mars, le ministre libanais des Affaires étrangères, Gebran Bassil, avait cependant refusé de lier le retour des réfugiés syriens dans leur pays à d'autres considérations.

Dans ce contexte, Moscou, qui est allié au régime syrien, a proposé d'organiser le rapatriement des réfugiés vers la Syrie, tandis que les Etats-Unis, après la visite du secrétaire d'Etat, Mike Pompeo, à Beyrouth, s'étaient également engagés à trouver une solution à la question du retour. 

Le président libanais a par ailleurs indiqué avoir évoqué avec son homologue "les agressions israéliennes répétées" et souligné "le droit du Liban à exploiter le pétrole et le gaz sur son territoire et dans ses eaux territoriales" . "J'ai insisté sur l'importance pour Israël de respecter la résolution 1701 (de l'ONU) que ce pays s'emploie à violer", a-t-il souligné.
La résolution 1701 du Conseil de sécurité de l'ONU stipule que le Liban doit étendre son autorité à l’ensemble de son territoire, conformément aux dispositions des résolutions 1559 (2004) et 1680 (2006) et de l’accord de Taëf. Le texte réaffirme le respect de la Ligne bleue et indique qu’aucune force armée, à part l’armée libanaise et la Force intérimaire de l'ONU au Liban, ne doit se trouver au sud de la rivière Litani.

Il a en outre réitéré la condamnation par le Liban "de la décision américaine de reconnaître la souveraineté d'Israël sur le Golan". "Cette reconnaissance menace non seulement la souveraineté d'un pays ami (la Syrie, ndlr) mais également de l'Etat libanais, qui possède des territoires progressivement grignotés par Israël, notamment les fermes de Chebaa, Kfar Chouba et la partie nord du village de Ghajar", a-t-il affirmé. 



(Lire aussi : Réfugiés syriens : Geagea prône une coopération étroite avec la Russie)




"La porte d'entrée de la Bulgarie vers le Proche-Orient"
Rumen Radev a pour sa part affirmé que Sofia "considère le Liban comme un de ses partenaires les plus importants au Proche-Orient". Indiquant que les échanges commerciaux entre les deux pays atteignent près de 175 millions de dollars, M. Radev a appelé au développement de "nouvelles formes de coopération", notamment dans le secteur de la production. "Nous avons prouvé notre expertise dans le domaine de la construction de barrages et les systèmes électriques", a-t-il précisé. 

M. Radev a estimé que le Liban est "la porte d'entrée de la Bulgarie vers le Proche-Orient et un modèle pour ce pays en ce qui concerne la diversité et de tolérance". "Nous soutenons les efforts du Liban et du président Aoun pour le dialogue et la recherche de solutions pacifiques aux conflits aux Proche-Orient", a-t-il souligné.

Le président bulgare a en outre promis l'ouverture prochaine d'une ligne aérienne directe entre Sofia et Beyrouth. 

M. Radev a ensuite été reçu par le président du Parlement, Nabih Berry, à Aïn el-Tiné, et a évoqué avec lui les relations bilatérales entre Beyrouth et Sofia. "Les discussions étaient d'ordre général et ont porté sur la situation dans la région et au Liban, notamment la situation économique, les frontières maritimes et les violations israéliennes", a dit M. Berry aux journalistes. "Nous avons également discuté de la crise des déplacés syriens et du travail des parlementaires de nos pays respectifs", a ajouté M. Berry.

Pour sa visite de deux jours à Beyrouth, le chef de l'Etat bulgare est accompagné de son épouse, Desislava Radeva. Dans la soirée, il a été reçu par le Premier ministre, Saad Hariri. Les deux responsables ont discuté des développements au Liban et dans la région ainsi que des relations bilatérales.



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commentaires (2)

IL NE POURRA Y AVOIR DE RETOUR QU'A LA CONDITION DES VAINQUEURS RESISTANTS SUR UN COMPLOT A QUI CES RESISTANTS ONT TORDU LE COU . MAINTENT S'IL FAUT PASSER DES BAUMES POUR AMADOUER LES VAINCUS QUI N'EN PEUVENT PLUS DE BAVER , SOIT, QUE CELA SE FASSE . TOUJOURS EST IL QUE LES COMPLOTEURS NE PEUVENT PLUS DICTER LEURS CONDITIONS A L'AXE DE LA RESISTANCE .

FRIK-A-FRAK

18 h 44, le 09 avril 2019

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Commentaires (2)

  • IL NE POURRA Y AVOIR DE RETOUR QU'A LA CONDITION DES VAINQUEURS RESISTANTS SUR UN COMPLOT A QUI CES RESISTANTS ONT TORDU LE COU . MAINTENT S'IL FAUT PASSER DES BAUMES POUR AMADOUER LES VAINCUS QUI N'EN PEUVENT PLUS DE BAVER , SOIT, QUE CELA SE FASSE . TOUJOURS EST IL QUE LES COMPLOTEURS NE PEUVENT PLUS DICTER LEURS CONDITIONS A L'AXE DE LA RESISTANCE .

    FRIK-A-FRAK

    18 h 44, le 09 avril 2019

  • VOILA QU,ON COMMENCE A PARLER LOGIQUE. SANS MOSCOU ET WASHINGTON... CHOSE QUE JE REITERE TOUJOURS... ET CA VEUT DIRE REFORMES, ACCORDS ET SECURITE GARANTIE LE RETOUR DES REFUGIES SYRIENS NE SERAIT PAS POSSIBLE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 54, le 09 avril 2019

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