La garde à vue, cette fois pour « abus de confiance aggravé », est la quatrième affaire impliquant Carlos Ghosn
La garde à vue, cette fois pour « abus de confiance aggravé », est la quatrième affaire impliquant Carlos Ghosn AFP / Kazuhiro NOGI

Une société libanaise, la Good Faith Investments, se trouve au cœur de la nouvelle enquête pour « abus de confiance aggravé », menée par la justice japonaise contre Carlos Ghosn.

L’ancien patron de Renault-Nissan, de nouveau placé en garde à vue ce jeudi pour « abus de confiance aggravé », est soupçonné d'avoir utilisé cette entité libanaise pour détourner une partie des 3,5 milliards de yens (30 millions de dollars) versés par Nissan à Suhail Bahwan Automobile, le concessionnaire Renault-Nissan du sultanat d’Oman entre 2012 et 2018. 

Selon le registre de commerce libanais, Good Faith Investments a été fondée en 2015. Elle est détenue par le directeur général du concessionnaire Renault d’Oman, Divyendu Kumar, un ressortissant indien. Deux autres noms apparaissent parmi ses actionnaires minoritaires : Chadi Youssef Abi Rached (une action) et Amal Rachid Rizkallah Abou Jaoudé (une action).

La société est enregistrée à l’adresse du cabinet d’avocat de Fadi Gebran à Beyrouth, une adresse et des actionnaires minoritaires qu’elle partage avec la société Phoinos. Filiale de la néerlandaise Zi-A Capital, Phoinos est la propriétaire de la maison de Carlos Ghosn au Liban, achetée quelque 9,5 millions de dollars, si on en croit les documents de Nissan.

Officiellement, les 30 millions de dollars versés par Nissan à son concessionnaire omanais l’ont été au titre de « primes de performances », des sommes prises en charge par les constructeurs permettant aux distributeurs de proposer des rabais à leurs clients. Mais l’argent  ne viendrait pas des comptes de Nissan, comme le voudrait la procédure comptable, mais de la « réserve du PDG », un fonds initialement destiné à parer à des imprévus et dont l’usage était laissé à l’entière discrétion de Carlos Ghosn.

Suhail Bahwan Automobiles aurait ensuite rétrocédé une partie des fonds à Good Faith Investments. Selon la presse internationale, Carlos Ghosn aurait bénéficié d’une partie de cet argent pour ensuite acheter un yacht et investir dans l’entreprise de son fils aux Etats-Unis.

Renault a également saisi la justice française concernant des flux financiers similaires. Ces nouvelles accusations ont été catégoriquement rejetées par l'entourage de Carlos Ghosn.