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Spécial Orientation professionnelle / Édition 4

L’objectif de l’Alba : prévoir le futur du marché en préparant les acteurs de demain

André Bekhazi : Réagir à la demande du marché. Photo DR

L’Académie libanaise des beaux-arts (ALBA), située dans la proche banlieue de Beyrouth à Sin el-Fil, poursuit avec assiduité la mission de son fondateur, Alexis Boutros, un grand visionnaire qui s’était fixé pour objectif ambitieux de « créer des marchés de travail qui n’existaient pas encore à l’époque, en formant des jeunes qui répondraient aux besoins et à la demande de ces marchés en évolution », notamment dans les domaines de l’architecture et des beaux-arts. État des lieux dans ce domaine en pleine expansion, notamment au Liban, avec André Bekhazi, doyen de l’Alba, laquelle, convient-il de le rappeler, est rattachée désormais à l’Université de Balamand relevant du patriarcat grec-orthodoxe.

Construire des relations étroites avec les entreprises

Consciente de l’importance et de la nécessité d’établir des liens étroits avec les entreprises pour prospecter leurs besoins au niveau de l’emploi d’une part, et former des jeunes qui répondraient à ces besoins d’autre part, l’Alba a toujours initié une interaction très active avec tous ses partenaires de travail, tant dans le domaine de l’industrie nationale qu’internationale, ou encore avec des ONG privées d’utilité publique, lesquelles jouent un rôle de plus en plus grand dans les circonstances présentes que nul n’ignore. 

« De par sa structure, sa culture et les formations qu’elle donne, cette école des arts est faite pour réagir à la demande de ce marché en prévoyant le futur du marché et en préparant les jeunes de demain qui répondront à cette demande », explique le directeur des études de l’établissement, Joseph Rustom. « Et comme nos étudiants acquièrent très rapidement de vrais outils de travail efficaces, ils sont lancés dès la première année de leur cursus dans la pratique du métier, qui leur permet d’être rapidement confrontés à des problèmes réels auprès des partenaires publics ou privés.

Ensemble, ils conçoivent les problèmes et ensemble ils trouveront les solutions », relève-t-il dans ce cadre.

Des cursus en réponse aux besoins du marché

Il y a quelques années, l’Alba entreprenait des réformes d’ordre académique au niveau de certains de ses cursus pour répondre à la demande du marché qui ne cessait d’évoluer. L’établissement a également entrepris de créer d’autres nouveaux cursus qui sont venus s’ajouter à la grande famille des métiers de l’art. Ce fut notamment le cas de l’école de mode, ou le master en design urbain, ou encore le double master proposé aux étudiants, parallèlement à leur master original.

« Aujourd’hui, il y a plus de 16 000 architectes au Liban, ce qui est énorme pour ce petit pays, souligne sur ce plan le doyen André Bekhazi. Il y a trois ans, nous avions décidé de créer ce double master qui a permis aux jeunes diplômés en architecture de posséder une autre sous-spécialisation en landscaping, design urbain, ou management, à titre d’exemple, en payant la moitié de la scolarité de la sous-spécialisation. Ce qui les distingue sensiblement aujourd’hui dans le monde du travail. Ils bénéficient en effet d’un “plus” non négligeable. »

Par ailleurs, constatant une baisse au niveau de l’artisanat traditionnel dans le pays, avec des artisans et des corps de métier qui se perdaient petit à petit, l’Alba a introduit dans sa formation de design une formation artistique basée sur le modèle traditionnel de ces artisans. « Une telle initiative ne manquera pas de redonner un élan et un nouveau souffle à l’industrie artisanale traditionnelle du pays », explique fièrement André Bekhazi.

Des partenariats pour élargir les horizons

Depuis une vingtaine d’années, cette académie a développé une nouvelle stratégie de partenariat avec d’autres institutions d’enseignement supérieur dans plusieurs pays à l’étranger. « Cette stratégie de partenariat a permis de tisser des liens étroits avec les principales écoles nationales supérieures d’art et d’architecture en France, ainsi qu’avec d’autres établissements d’enseignement supérieur prestigieux en Europe et en Amérique du Nord. Parmi ces pays, nous pouvons notamment citer la Russie, la Pologne et le Canada », tient à préciser pour sa part Joseph Rustom. 

Et le directeur des études de poursuivre sur ce plan : « Cette politique d’échanges a offert aux étudiants de l’Alba la précieuse opportunité de se confronter à d’autres contextes artistiques, à travers différentes sortes de manifestations internationales. Nous pouvons citer à titre d’exemple à ce propos des concours, des festivals, des ateliers de recherches, un atelier d’études autour d’une thématique précise, des conférences données par des professionnels étrangers liés à ces différentes écoles… »

Joseph Rustom souligne également que ce type de partenariat « ouvre, par ailleurs, de nombreuses perspectives de travail pour nos jeunes, lesquels se voient souvent proposer des offres de travail dans des bureaux d’architecture à l’étranger ».

« Donner à nos étudiants une profession et leur assurer une formation certes, mais basée sur l’éthique professionnelle, le respect du client, du travail et de la société au sein de laquelle ils évoluent, telles sont les missions que s’est fixées dès le départ cette prestigieuse école d’art », conclut le doyen de l’Alba.

Le nouveau bâtiment : s’investir davantage dans la vie urbaine

L’Alba bénéficie désormais du nouveau bâtiment conçu par l’Atelier des architectes associés (AAA), venant compléter en quelque sorte l’immeuble existant qui regroupait toutes les écoles de l’Alba, mais qui « n’était pas conçu au départ pour être une école d’art », comme le souligne André Bekhazi.

Déployé sur plus de 10 000 m² d’espaces polyvalents, dont 3 000 m² répartis en 29 ateliers spécialisés, ce nouveau campus est caractérisé par son concept d’ouverture à la ville, exprimé par l’architecture des bâtiments qui « fonctionnent par étages, pensés comme de grands espaces ouverts », précise M. Bekhazi, qui précise sur ce plan : « Tout ce nouvel espace de vie, élégant et adapté aux besoins des générations futures, est structuré autour d’une grande allée, la “Learning Street”, qui relie le quartier de Dékouané à l’avenue Émile Eddé. Un bâtiment qui incite les étudiants à s’investir encore plus dans la vie urbaine en pratiquant leurs acquis académiques et en offrant aux anciens l’envie de retourner à cette école devenue pour eux un phare de culture et d’art. »

Outre sa bibliothèque, sa cafétéria, sa salle de sport équipée, sa salle de musique et ses nombreux espaces verts, ce nouveau bâtiment comporte un musée permanent, trois auditoriums et un amphithéâtre de 300 places ouvert aux expositions des œuvres des anciens ou aux signatures d’ouvrages.

Les étudiants profitent également d’un studio de cinéma, un studio de télévision, un auditorium de mixage cinéma, de douze salles individuelles de montage, huit salles informatiques, plusieurs laboratoires de photo et d’une salle polyvalente. « Avec ce nouvel espace, nous atteignons notre but : poursuivre le rêve du fondateur de l’Alba, Alexis Boutros, qui a toujours voulu créer une institution qui donnerait à la jeunesse libanaise la possibilité de laisser s’épanouir ses dons artistiques », conclut André Bekhazi.


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L’Académie libanaise des beaux-arts (ALBA), située dans la proche banlieue de Beyrouth à Sin el-Fil, poursuit avec assiduité la mission de son fondateur, Alexis Boutros, un grand visionnaire qui s’était fixé pour objectif ambitieux de « créer des marchés de travail qui n’existaient pas encore à l’époque, en formant des jeunes qui répondraient aux besoins et à la demande...

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