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Lifestyle - Entretien express

« L'exposition 'C’est Beyrouth' montre la place de la religion dans le quotidien des Beyrouthins »

Stéphanie Chazalon à l’ICI, janvier 2019. ©Philippe Lissac/Godong

Stéphanie Chazalon, directrice générale de l’Institut des cultures d’islam, présente les objectifs de l’Institut des cultures d’islam (ICI) où s'est ouvert une exposition très attendue intitulée « C’est Beyrouth »  qui présente la capitale libanaise dans les yeux de seize artistes, photographes et vidéastes.


Pouvez-vous nous présenter la spécificité et la mission de l’ICI ?

Il s’agit d’un établissement de la ville de Paris qui a une dizaine d’années. Son objectif est de montrer la diversité des cultures d’islam dans le monde, et aussi leur dynamisme dans la création contemporaine.

L’ICI est situé dans un quartier populaire, celui de la Goutte d’or, et a un ancrage territorial marqué. Dans nos locaux, on trouve un restaurant convivial géré par une association du quartier, un hamam… Sur l’un des deux sites, il y a une salle de prière, qui appartient à la mosquée de Paris ; on partage les lieux, et dans un même bâtiment, se croisent des publics très différents, d’où la richesse de ce projet. Et dans la continuité de nos expositions d’art contemporain, nous proposons une programmation pluridisciplinaire : spectacles, conférences, ateliers jeune public, projections, activités culturelles pour adultes... Notre dernière thématique concernait la scène contemporaine de Java, en Indonésie.

Pourquoi avez-vous choisi de présenter l’exposition « C’est Beyrouth » ?

Cette exposition montre la place de la religion dans le quotidien des Beyrouthins, dans un contexte multiconfessionnel. Les visiteurs y découvriront aussi, à travers le regard du commissaire d’exposition et des artistes, le lien entre les cultures d’islam et la ville de Beyrouth, dont l’identité est insaisissable. On a par exemple une série de photos sur les iftars dans Beyrouth dans différents lieux : au sein d’un intérieur bourgeois, chez une famille de réfugiés syriens, chez des scouts, chez des commerçants dans la rue... C’est une façon de voir comment la religion se vit dans la ville, dans les foyers et dans l’espace public, et de croiser des personnages attendus ou surprenants, selon que l’artiste est français ou libanais.

On montre ce qui existe, et certaines photos peuvent surprendre, mais ICI est un lieu à la fois institutionnel et alternatif par les sujets, les activités, notre format... C’est ce qui fait la particularité de nos expositions !

Ne craignez-vous pas que certaines photos soient considérées comme subversives ?

On n’est pas dans une optique où on devrait ménager des sensibilités. Ce qui nous intéresse, c’est de montrer le regard des artistes sur des cultures d’islam, qu’ils soient musulmans ou non. Nous n’avons pas eu de réactions hostiles ou réticentes par rapport à notre démarche. Je dirais plutôt que les œuvres présentées sont inattendues plutôt que subversives, car cela impliquerait qu’on entre en friction avec certains codes, ce qui n’est pas notre sujet. L’ICI n’est pas là pour dire aux gens comment pratiquer leur religion, mais pour illustrer la multiplicité civilisationnelle de l’islam par les travaux d’artistes confirmés et émergents.

Stéphanie Chazalon, directrice générale de l’Institut des cultures d’islam, présente les objectifs de l’Institut des cultures d’islam (ICI) où s'est ouvert une exposition très attendue intitulée « C’est Beyrouth »  qui présente la capitale libanaise dans les yeux de seize artistes, photographes et vidéastes.Pouvez-vous nous présenter la spécificité et la mission de...

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